L'historien Benjamin Stora est revenu sur la question des essais nucléaires français dans le Sud algérien. Il a expliqué avec amertume et déception que « la décontamination des sites des explosions qui figurait dans le rapport que j'ai soumis en 2021 au président français, Emmanuel Macron», n'a pas été effectuée. Il insiste encore sur le fait que « la France officielle n'a toujours pas répondu à cette demande », en affirmant que ce dossier constitue « un enjeu central dans la relation algéro-française », a-t-il soutenu. Cette déclaration intervient dans un contexte marqué par une tension gravissime entre l'Algérie et la France. Stora a fait des déclarations sur Mémoire et l'Histoire en montrant le décalage existant entre l'attitude des autorités françaises et celle des autorités algériennes en matière de respect des engagements et des décisions pris dans la perspective de résoudre les dossiers qui constituent la source des blocages qui enveniment davantage la crise dans les relations algéro-françaises. L'historien Benjamin Stora a été très objectif en rappelant que « les points essentiels qui ont été mentionnés dans le rapport de 2021 et qui a été remis au président français Emmanuel Macron, n'ont pas été traités ».Ce qu'a dit Benjamin Stora d'une manière directe montre, on ne peut plus clairement, que c'est la France officielle qui tergiverse pour ne pas aller loin dans la résolution de la question mémorielle en permettant à la Commission algéro-française qui a été créée lors de la mise en œuvre du rapport Stora sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d'Algérie et ses 30 préconisations à dissiper les points de discorde qui ont caractérisé les relations algéro-françaises. L'Algérie avait été claire dans sa démarche de la réécriture de l'histoire de la colonisation et l'entretien de la mémoire en la faisant libérer de la lecture politicienne et tendancieuse comme cela a été affirmé par le président Abdelmadjid Tebboune en la matière. Mais la question de la décontamination des sites des explosions nucléaires a pris un sérieux tournant au vu de ce qu'il constitue comme danger avéré sur la santé et la vie de la majorité des populations habitant les régions où la radiation fait encore des victimes dans le Sud algérien. L'Algérie comme cela a été réaffirmé par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, n'exige pas de réparation financière, mais que la France prenne sa responsabilité en tant qu' Etat et qu'elle assume ses crimes coloniaux en prenant la responsabilité de nettoyer ce qu'elle a laissé comme déchets nucléaires dans le Sud du pays. La dernière sortie de l'historien Benjamin Stora, en clarifiant la question des déchets nucléaires, ne fait qu'enfoncer les autorités françaises et leur porter un sérieux coup quant au non-respect de leurs engagements internationaux dans l'affaire des déchets nucléaires. Une fois de plus, le temps a donné raison à la décision prise par l'Algérie en ce qui concerne la gestion du dossier sensible et délicat de la Mémoire et de l'Histoire dans le cadre de la Commission algéro-française où la question de la vérité devait prendre le dessus sur toutes les considérations et des aprioris à même de décoloniser y compris La Mémoire et l'Histoire qui souffrent énormément d'une instrumentalisation éhontée de certains cercles nostalgiques de l'Algérie française. La reconnaissance est par contre indispensable politiquement, historiquement et relevant de l,'éthique fin de préparer le terrain pour une véritable relance des rapports entre les deux pays fondés sur le respect mutuel et la relation d'Etat à Etat.