Les relations algéro-maliennes semblent s'orienter vers l'apaisement après une période de tensions qui a duré près de deux ans. C'est, du moins, ce que laissent penser les déclarations du nouvel ambassadeur désigné par les hautes autorités maliennes pour prendre ce poste à Alger. Il s'agit du général Mohamed Amaga Dolo, qui a déclaré, à l'issue d'une rencontre avec le chef de l'Etat, le Président de la Transition, le général d'armée Assimi Goïta, qu'il était optimiste quant à l'avenir de ces relations. « Je viens d'être reçu par le chef de l'Etat à un moment où je m'apprête à prendre fonction comme ambassadeur à Alger, un pays frère et ami avec lequel nous partageons de nombreux liens historiques, géographiques et économiques », a-t-il affirmé à la télévision publique malienne.Quant à la nature de ces relations, le diplomate malien semble serein. « Je ressors très réconforté de l'audience avec des orientations du Président de la Transition, dans le cadre de la relance et du renforcement des relations de coopération entre le Mali et l'Algérie, tout en respectant les trois principes constitutionnels qui guident désormais, l'action publique au Mali. Les orientations que j'ai reçues de la part du général d'armée Assimi Goïta, Président de la Transition et chef de l'Etat, me permettront de bien mener ma mission en tant qu'ambassadeur du Mali. Le potentiel de coopération avec l'Algérie est extraordinaire », a-t-il ajouté. Ce discours tranche radicalement avec celui des autorités maliennes depuis l'amorce de la crise en décembre 2023. Il convient de rappeler que les relations entre les deux pays s'étaient nettement détériorées à la suite des accusations infondées du Mali à l'encontre de l'Algérie. Ces accusations, jugées « gratuites », ont jeté un doute sur le rôle de médiation que l'Algérie joue pour résoudre la crise sécuritaire dans le nord du Mali. De son côté, l'Algérie a adopté une attitude sage et mesurée vis-à-vis de ce « pays frère et ami», après les déclarations belliqueuses des autorités maliennes. Le ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger avait convoqué, en décembre 2023, l'ex-ambassadeur malien Mahamane Amadou Maiga, alors en poste à Alger, pour lui rappeler « de manière appuyée » que toutes les contributions de l'Algérie à « la promotion de la paix, de la sécurité et de la stabilité au Mali ». Ces actions «reposaient historiquement sur des principes cardinaux auxquels elle n'a jamais dévié, et dont elle ne déviera pas». Ahmed Attaf a souligné que «les relations multiformes et multiséculaires qui lient l'Algérie au Mali imposent à ce pays de tout entreprendre pour aider le Mali à emprunter la voie de la paix et de la réconciliation, garants véritables de sa sécurité, de son développement et de sa prospérité ». Le retour à la normale des relations diplomatiques entre les deux pays permettrait la reprise du dialogue entre les deux pays et donnerait à l'Algérie le rôle positif qu'elle a toujours eu dans le cadre de la résolution da la crise multiforme qui mine, notamment, le Mali. La situation critique que vit cette région frontalière avec l'Algérie s'est encore dégradée ces derniers temps. Mais le retour à la raison est de nature à permettre un retour des concertations, avec l'objectif de trouver une issue à la crise. Rappelons que l'Algérie n'a cessée d'appeler au retour à l'accord de paix d'Alger, signé en 2015 par les différentes factions maliennes. Ce même accord a été rompu, de manière unilatérale par les autorités maliennes, au plus fort de la crise.