Un vent de nouveau souffle sur la Méditerranée! Depuis l'arrivée au pouvoir du président Abdelmadjid Tebboune, les relations entre l'Algérie et l'Italie ont franchi un cap historique. Le partenariat entre les deux pays est au sommet. Avec Giorgia Meloni, il forme un duo redoutable qui a su bâtir un partenariat gagnant-gagnant, bénéfique aux deux nations. Cette dynamique s'incarne parfaitement dans le projet phare de Timimoun: une méga-ferme intégrée algéro-italienne portée par la société Bonifiche Ferraresi. Jeudi dernier, cette entreprise italienne a obtenu son contrat de concession pour exploiter une superficie de 36 000 hectares dans la wilaya de Timimoun. Objectif: renforcer la souveraineté alimentaire de l'Algérie en produisant du blé, des légumineuses (lentilles, haricots secs, pois chiches) et des oléagineux comme le soja. Ce projet, financé à hauteur de 420 millions d'euros, inclut également la construction d'unités de transformation pour les pâtes alimentaires, des silos de stockage et d'autres infrastructures stratégiques. Un investissement d'envergure qui illustre une réalité: l'Italie ne vient pas en Algérie pour «prendre», mais pour créer de la valeur ajoutée. En 2021, les investissements italiens en Algérie étaient estimés à 10 milliards d'euros. Mieux, ils ne se limitent plus à l'énergie et aux travaux publics. L'Italie se diversifie dans des secteurs stratégiques, comme l'agroalimentaire, le biomédical et le numérique, renforçant ainsi un partenariat durable et élargi avec l'Algérie. L'exemple de Tosyali en témoigne également. Ce complexe sidérurgique situé à Bethioua (Oran) a récemment exporté 30 000 tonnes de plaques d'acier vers l'Italie, renforçant ainsi les liens commerciaux entre les deux pays. L'Algérie s'est également imposée comme le premier fournisseur de gaz de l'Italie, un levier stratégique dans le contexte énergétique européen. Mais les deux nations ne comptent pas s'arrêter là: elles ambitionnent de devenir les grands fournisseurs d'énergie de toute l'Europe. En janvier dernier, Alger, Tunis, Rome, Berlin et Vienne ont signé une déclaration d'intention pour le projet SoutH2 Corridor. Ce pipeline de 3 300 km transportera de l'hydrogène vert d'Afrique du Nord vers l'Europe, confirmant la place centrale de l'Algérie dans la transition énergétique du Vieux Continent. Enfin, l'industrie automobile s'inscrit aussi dans cette dynamique: l'usine Fiat d'Oran, seule unité de montage automobile réellement opérationnelle en Algérie, produit désormais des modèles destinés au marché national et à l'export. Une preuve supplémentaire que l'axe Alger-Rome est aujourd'hui la locomotive du sud de la Méditerranée. Une réussite qui fait des émules. L'Espagne veut revenir dans la course. Car, si les relations algéro-italiennes sont au beau fixe, celles avec l'Espagne avaient connu une zone de turbulence. En juin 2022, Alger avait suspendu le Traité d'amitié, de bon voisinage et de coopération après la décision controversée de Madrid de reconnaître la prétendue «marocanité» du Sahara occidental. Après près de trois ans de tensions, le rapprochement est désormais acté. L'Algérie a envoyé un signal fort cette semaine, en dépêchant son ministre de l'Intérieur, Brahim Merad, en Espagne, accompagné du directeur général de la Sûreté nationale, Ali Badaoui, et du directeur général de la Protection civile, Boualem Bourelaf. Il s'agit de la première visite officielle entre les deux pays depuis la crise diplomatique. La relance de la coopération sécuritaire a rapidement été suivie d'une reprise économique. Les Espagnols ont annoncé la réactivation des commissions mixtes et le redémarrage des échanges bilatéraux. Un retour qui s'était amorcé dès le début de l'année avec l'exportation par Tosyali de 27 000 tonnes de plaques d'acier vers l'Espagne. Hier encore, l'Agence algérienne de promotion de l'investissement (Aapi) a organisé une série de rencontres en Espagne pour attirer les investisseurs. L'Espagne veut retrouver sa place en Algérie, mais Alger est clair: la condition de cette réconciliation repose sur des investissements transparents et mutuellement bénéfiques. L'Algérie, qui a réussi son redéploiement en Afrique, entend désormais peser dans l'espace méditerranéen. Surtout qu'elle compte réviser ses accords avec l'Union européenne pour aller vers un «véritable» équilibre. Avec l'Italie et l'Espagne, elle construit donc une nouvelle force prête à jouer un rôle-clé dans l'avenir énergétique, industriel et commercial de toute la région...