Abdelhalim Bezzaoucha, un de la centaine de magistrats opprimés durant une décennie et demie, aura passé, là, son tout dernier séjour après Tizi, il fut muté à Bouira. Il faut peut-être rappeler brièvement, que ce grand Monsieur de notre justice, aura passé le plus clair de son temps au cours des années de braises, entre les tribunaux de Blida et d'Alger: excusez du peu, car ces deux cours travaillaient en pleine période de lutte contre l'aveugle terrorisme! Quelques années plus tard, il se retrouvait à Tizi Ouzou, où il avait une audience hebdomadaire, en plus des procès de la criminelle. Détenus et non-détenus, ses audiences étaient délicieuses tant le savoir -faire, et le doigté étaient au rendez-vous. Les années passaient et Bezzaoucha continuait son travail sans se retourner. Il avait une chambre correctionnelle potable, mais surchargée. Evidemment, il n'échappait pas au régime de la criminelle, dont les «clients» étaient nombreux avec tout ce qui frappait la région. C'était même la période noire des rapts et crimes crapuleux. Ses audiences étaient souples mais harassantes. Cependant, pour ne pas tomber dans la routine, le juge qui a aiguisé ses armes au légendaire Palais de justice de la rue Abane Ramdane d' Alger, usait souvent de l' humour négocié aux alentours du quartier populaire de Bab Jdid, fief connu pour être acquis aux fans de l'USM Alger, dont Bezzaoucha est un supporter acharné, et inconditionnel malgré les résultats en dents de scie de l' équipe de Soustara. Après dix longues et agréables années au col des Genêts, puisqu' il y sera affecté en qualité de commissaire d' Etat» au tribunal administratif, juste à côté, à Bouira, au pied du Djurdjura, le fief des Amazighs, ces éternels inflexibles habitants, avant qu'il ne rejoigne Relizane, et le Conseil d'Etat...