Pour non-respect du cahier des charges et conduite non sécurisée, la Direction des transports de la wilaya de Béjaïa a convoqué 53 transporteurs publics. Ces derniers comparaissent aujourd'hui devant la commission des sanctions administratives. Ces opérateurs devront répondre à plusieurs accusations dont le non-achèvement et/ou de modification de leur itinéraire sans autorisation, d'embarquement ou débarquement des passagers en dehors des arrêts dûment désignés, d'embarquement d'un surplus de passagers, de non-délivrance de tickets aux voyageurs, de l'absence d'un extincteur, de l'absence également d'un receveur à bord et du non-respect de la permanence de nuit. Ce sont là quelques dépassements dont se sont rendu coupables certains opérateurs mais, dans la réalité, il y a beaucoup plus de faits ignorés et qui devraient être normalement punis par la tutelle. Il s'agit notamment de la saleté des bus, des arrêts interminables, de l'absence de tenue réglementaire. Le transport urbain de voyageurs à Béjaïa ne cesse de donner la plus mauvaise image de cette ville touristique, alors que le parc se fait des plus vieux, et si ce n'est l'Etablissement de transport public (ETUB) qui embellit un peu la situation, rares sont les propriétaires qui renouvellent leur flotte. Des sièges trop usés, des portes qui grincent lorsqu'elles ne s'ouvrent pas toutes seules, la saleté fait partie du décor... tout y est. C'est le constat fait par les usagers, ceux qui n'ont d'autre choix que d'emprunter ce moyen de locomotion pour se rendre au travail ou faire leurs courses. Se déplacer d'un lieu à un autre par bus à Béjaïa s'avère donc un vrai parcours du combattant eu égard aux conditions qui y règnent. Des centaines de bus circulent en continu dans la ville mais la qualité de service laisse à désirer. Le non-respect des horaires, les changements des itinéraires, les surcharges et surtout les excès de vitesse sont légion. À Béjaïa-ville, le transport urbain est à l'origine des embouteillages à longueur de journée. Si le temps d'arrêt dans les différentes stations est fixé à trois minutes, force est de constater qu'il n'est pas du tout respecté. À voir le nombre de bus et minibus qui desservent tous les endroits de la wilaya et la concurrence, même si elle est déloyale, on ne peut qu'avoir, en principe, un sentiment de satisfaction. Hélas, l'anarchie et la désorganisation qui règnent ont eu raison de l'objectif tracé par les pouvoirs publics. En effet, depuis l'ouverture du secteur aux privés, qui ne cherchent que le profit et loin du respect de la déontologie du métier, le service public, un facteur important dans le développement des nations, laisse à désirer, comme l'ont souligné les usagers à maintes reprises. La poursuite de l'introduction de grands bus de l'ETUB et l'accélération de la réalisation des trois lignes de téléphérique sont très attendues par les habitants de Béjaïa de par ce que cela peut induire comme confort et réduction de circulation automobile en ville. En attendant, les usagers doivent se contenter de l'existant et supporter les affres d'un moindre déplacement d'un endroit à un autre.