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«Mon film, un chant d'amour pour mon pays»
RABAH AMEUR ZAIMÈCHE (REALISATEUR), À L'EXPRESSION
Publié dans L'Expression le 21 - 12 - 2006

«On ne peut rester digne qu'en s'exprimant librement», affirme le réalisateur de Bled number one, plusieurs fois primé.
Un film où le temps est comme suspendu. Amarré à un fil ténu à consonance poétique, il s'étire en longueur et pourtant pourvu d'une vraie épaisseur. La mansuétude ici paysanne est palpable et est restituée comme une fresque colorée, où la nature morte, réapprend à vivre, à s'écouter s'épanouir. Bien sûr, elle se verra confrontée à l'intolérance et l'abject. Un passage salvateur? Le réalisateur qui fait d'emblée appel à un choix esthétique et cinématographique à résonance surréaliste et onirique, réussit en fin de compte, un tour de force avec une élégance qui parvient à parer aux petites incohérences non négligeables qui font, ceci dit, attirer l'attention sur ce film atypique, consacré par le Prix de la jeunesse lors de la dernière édition à Cannes. Tourné dans son village natal à Skikda, Bled number one, qui a coûté un million d'euros, est décrit par son auteur comme un film qui «remue», mettant en avant son village et sa famille.
Un film dérangeant et déstabilisant, certes, mais tout aussi intime et personnel. Décalé est le mot. Sans artifices. Un voyage dans human Nature...A voir.
L'Expression: Votre personnage s'efface devant celui de Louiza, finalement...
Rabah Ameur Zaïmèche: Il n'y a pas de personnage central dans le film. On profite du prétexte étudié de la double peine pour faire un film polyphonique. Avec une dizaine de personnages d'égale importance. Il n'y a pas un personnage qui émerge plus qu'un autre. S'il devait y avoir un personnage central, ce serait la nature somptueuse, magnifique et sauvage de l'Algérie.
On a l'impression que le sujet de la folie a été pour vous un moyen pour montrer ou raconter la fracture sociale qui existe en Algérie avec une certaine distance, tout de même.
Une distance. Une fracture sociale, oui, le thème convient parfaitement, parce que c'est celle qui existe entre les hommes et les femmes. Aujourd'hui, elle devrait être résorbée pour essayer de se propulser vers un avenir radieux.
Quel est l'intérêt de cette séquence tournée dans un hôpital psychiatrique?
Moi, je ne considère pas les personnes qui nous ont donné tant d'amour et de générosité comme des fous ou folles. Je les considère comme des personnes libres qui deviennent victimes de la violence et de l'intolérance de la société algérienne...Le personnage féminin, Louisa, se retrouve dans un endroit, un vrai asile. C'est-à-dire un refuge où elle peut s'exprimer librement et chanter du jazz...
Justement, il y a une phrase dite par une des malades dans le film, Les fous sont dehors...
C'est Diderot qui disait qu'on a inventé les hôpitaux psychiatriques pour faire croire à tous ceux qui sont à l'extérieur, qu'ils n'étaient pas fous. Quand on se sait malade, on a toutes les chances de se soigner.
Pourquoi vouloir tourner dans votre propre pays alors que vous n'y êtes pas retourné depuis longtemps?
Pour moi, c'est une manière de retourner aux sources. A mes racines. L'Algérie, pour moi, c'est d'abord le pays qui m'a vu naître. C'est ma famille, ma tribu. Le terme de nationalisme vient, au départ, de la constitution et de l'organisation de toutes les tribus afin de constituer une nation. Ma tribu a construit l'Algérie. Il s'agit de la tribu de Bnitoufout, qui veut dire en berbère les fils de la lumière.
Vous avez déclaré dans une interview que pour filmer l'Algérie, vous vous êtes basé sur vos souvenirs de vacances, d'enfance et que, de toute façon, l'Algérie n'avait pas beaucoup changé...
Je n'ai pas dit que l'Algérie n'avait pas évolué. Ce qui m'intéressait étaient les images de mes rêves et de mon enfance. Ce qui m'intéressait était de voir cette Algérie d'aujourd'hui. Celle qui est suspendue depuis dix mille ans. Une Algérie intemporelle, éternelle, qui est, encore une fois, celle qui est dans nos coeurs.
Pourquoi, à votre avis, vous a-t-on consacré Prix spécial de la jeunesse à Cannes?
C'est en rapport avec la manière avec laquelle on aborde le cinéma, c'est-à-dire, à l'abordage avec nos aspirations, nos rêves et nos désirs inflexibles de cinéma en essayant de s'inspirer de faits sociaux incontournables, ainsi que d'atteindre une dimension poétique qui me caractérise et qui me permet d'aller fouiller dans nos coeurs sans aucun regret et sans aucun remords. Chacun a sa propre vision de l'Algérie et son regard subjectif sur son propre pays, comme toi tu en possèdes un.
Et quel est le vôtre?
Si tu regardes bien, c'est un chant d'amour envers mon pays même si c'est assez dur, cruel, impitoyable, il reste aussi fier, libre et plein d'espoir. En même temps, on ne sait pas si cela se passe aujourd'hui où il y a...Reste que les véhicules comme repères...
On parle aussi de patriotes, donc forcément de terrorisme mais de façon balayée...
Oui. C'est un sujet d'actualité qu'on ne maîtrise pas. Donc, on préfère ne pas l'aborder frontalement. Ce n'était pas le sujet. Ce que je voulais montrer est que l'Algérie, encore aujourd'hui et depuis la nuit des temps, s'est constituée dans des bains de sang. Maintenant, il est peut-être temps de savoir se réunir, ensemble entre soeurs et frères.
Pourquoi cette scène avec ce guitariste, parachuté de nulle part, en plein milieu d'une campagne algérienne?
C'est magique, je crois qu'il sort carrément du chapeau de Kamel (sourire). Avec sa guitare électrique, c'est un peu mon univers, même si j'ai des goûts musicaux éclectiques.


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