En le désignant au poste d'ambassadeur, le président Bouteflika comptait sur les compétences de son ex-directeur de cabinet. «L'ambassadeur d'Al-gérie à Rabat, Larbi Belkheir, serait sur le point de quitter son poste.» C'est là le dernier «scoop» d'un quotidien marocain proche du Palais royal. On ne savait pas que le retour de Belkheir en tant qu'ambassadeur, pourrait arranger à ce point les affaires, pour ne pas dire les préoccupations de certains cercles politico-médiatiques marocains. Rapportée au conditionnel, cette énième rumeur ne vise, en réalité, qu'à semer le doute et casser la dynamique de rapprochement entre les deux capitales. D'autant plus que depuis l'installation, en novembre 2005, de l'ancien directeur de cabinet de la présidence de la République, en qualité d'ambassadeur à Rabat, bien des tabous ont été brisés. Contrairement aux assertions de ces mêmes cercles, dont se font l'écho certains journaux, affirmant que M.Belkheir «a limité ses activités publiques à l'exception de l'organisation de cérémonies pour célébrer des fêtes nationales», l'actuel ambassadeur a réussi, en un temps record à enclencher une dynamique de dégel des relations entre Alger et Rabat. Ce qui transparaît à travers des initiatives de partenariat concrètes dans les domaines économique et sécuritaire. D'ailleurs, après sa nomination, Larbi Belkheir avait déclaré qu'une fois en poste, il oeuvrera pour le réchauffement des relations politiques et économiques entre son pays et le Maroc. L'immigration clandestine, la réouverture des frontières, la coopération douanière, les échanges en matière de renseignement sont autant de sujets prioritaires entre les deux pays. Même le dossier du Sahara occidental, que la même presse marocaine invoque pour justifier la tension entre les deux capitales, est désormais traité dans son cadre naturel, à savoir les résolutions de l'ONU. Et c'est aussi grâce au travail discret de M.Belkheir que les choses semblent évoluer rapidement, car si l'Algérie continue à s'en remettre aux résolutions de l'ONU, le Maroc évolue, lui aussi, vers une «solution négociée» avec les chefs du Polisario. En le désignant au poste d'ambassadeur, le président Bouteflika comptait sur les compétences de son ex-directeur de cabinet pour relancer les relations entre les deux pays. La confirmation de M.Belkheir au poste d'ambassadeur à Rabat avait mis fin à toutes les rumeurs qui circulaient, faisant état de litige entre ce dernier et le président Bouteflika. Certains ont même fait croire que le chef de l'Etat l'aurait nommé ambassadeur à Rabat pour l'éloigner des cercles du pouvoir. Contrairement au «souhait» de la presse marocaine, M.Belkheir connu pour être «l'homme des situations difficiles», a encore beaucoup de choses à faire dans le cadre de sa mission à Rabat, en vue de trouver une solution aux relations tumultueuses entre les deux pays. A qui profite donc l'intox? Qui en est l'instigateur? Savamment orchestrées, les manoeuvres de la presse marocaine, sont tellement grotesques que leurs auteurs arrivent mal à en dissimuler les visées réelles. Elles ne sont que l'appendice d'un lobby anti-algérien qui fait tout pour parasiter le climat, en phase de détente, des relations bilatérales. Affirmer que M.Belkheir «a quitté le Maroc, samedi dernier, vers la France», est un autre indice révélateur des véritables «parrains» de cette campagne. Annonçant M.Belkheir tantôt à Paris, tantôt à Alger, où, selon le journal, il devrait être rappelé dans le cadre du prochain remaniement, l'auteur de l'article incriminé semble complètement «perdu». Il affirme même, citant des sources sûres, que l'ambassadeur d'Algérie «aurait choisi de s'installer au Maroc». C'est là aussi une autre manière de brouiller les «pistes». Par ailleurs, même si Larbi Belkheir serait partie prenante d'un quelconque remaniement ministériel, la décision de son rappel entre dans le cadre des prérogatives de l'Etat algérien. Une chose est sûre, M.Belkheir n'est pas en villégiature au Maroc. Il a une lourde mission sur le dos, celle de redynamiser les relations entre les deux pays et de rapprocher les deux peuples. Pour preuve, hier encore, il était en poste à Rabat. Quoi qu'il en soit, il n'est pas exclu que l'ambassadeur Belkheir soit rappelé à Alger pour occuper un poste ministériel dans le cadre du prochain remaniement ministériel. Restera, restera pas? Belkheir sait qu'il est le grand commis de la République. Cela lui suffit amplement.
