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Les limites d'un procès
PROCÈS DU SEISME DE BOUMERDÈS
Publié dans L'Expression le 19 - 07 - 2007

Plusieurs réalisations ayant causé la mort à des centaines de personnes «sont exclues du procès».
«C'est de la poudre aux yeux». Tel était le qualificatif attribué par quelques avocats au procès du séisme de Boumerdès. Le tribunal correctionnel a terminé avec les audiences. 37 accusés sont passés à la barre. Plusieurs expertises ont été présentées au tribunal. En tout, six dossiers, concernant treize sites ont été traités. Après plus d'une semaine d'audiences, tant d'interrogations ont été soulevées à l'intérieur de la salle de conférences de l'université M'hamed-Bouguerra, transformée en salle d'audience. Les experts, les scientifiques, les victimes et les avocats, constitués partie civile, sont unanimes à dire que la justice n'est pas allée très loin dans le procès. D'abord, on s'interroge pourquoi l'arrêt de renvoi n'implique pas tous les sites dévastés par le séisme. Les exemples ne manquent pas. A Boumerdès, on s'interroge pourquoi la Cité des 1200 logements, qui a causé la mort de plus de 500 personnes est «exclue» du procès? Idem pour le fameux bâtiment de 10 étages, de Réghaïa qui a tué des centaines de personnes. Tout au long des audiences, aucun signe ni allusion n'ont été faits à propos de ces sites! Cela sans ajouter les quelques dossiers que la justice «n'a pas déterrés», selon la même source. Arithmétiquement, on peut prouver le bien-fondé de ces témoignages.
Lors de la présentation des projets, le président de la cour, M.Benabdellah Redouane, avance le chiffre des personnes mortes dans chaque projet. Sur une simple addition, on constate que le total des chiffres avancés est loin du chiffre réel du séisme. Le cataclysme a provoqué la mort de 1391 personnes et des dommages plus ou moins importants à 95.243 logements et 890 édifices publics. Or, dans le procès, ces chiffres sont loin d'être évoqués, a constaté un citoyen, qui s'est rapproché de la presse en marge du procès. Lors, des auditions, quelques accusés sont étonnés par l'intitulé de leur accusation. M.Heni Adda, président-directeur général de l'Opgi, a affirmé que les 102 logements construits à Corso ont été construits entre 83 et 88, alors qu'il n'était pas à la tête de l'Opgi. Idem pour M.Smati. Celui-ci a été convoqué pour une affaire de bâti dont les travaux ont débuté lorsqu'...il était élève. «Lors de la construction de ce projet, j'étais encore élève au collège, je n'avais rien à voir avec le contrôle du projet», affirme ce dernier.
De son côté, le président-directeur général de l'Eplf, M.Selkim Mohamed a été accusé dans un projet dont les travaux ont été parachevés à 100% avant sa prise de fonction. «A mon arrivée à la tête de l'Eplf, les projets étaient à 100% parachevés au niveau de l'infrastructure», a déclaré l'accusé au tribunal. Encore mieux. Les interrogations sont soulevées, aussi, à propos du rond à béton utilisé. A s'en tenir aux révélations même des deux commissions ministérielles, cette matière renferme une grande quantité de carbone. Dans ce sens, tout le monde se rappelle de la commercialisation, dans les années 90, du rond à béton irradié importé d'Ukraine, d'Espagne et de Libye.
Le ministère de l'Habitat a envoyé en 1995, des télex aux promoteurs publics, dans lesquels il les avertit de «la présence sur le marché d'acier rond à béton doux 6, 8, 10, 12 livrés en rouleaux sous forme de cerceaux provenant de différents pays, notamment de l'Ukraine, l'Egypte, la Libye et l'Espagne», note un télex du 10 janvier 1999 de la Direction de l'habitat et de l'urbanisme de la wilaya de Tipasa adressé aux directeurs Eplf de la même wilaya. Le même télex, enregistré sous le numéro 021/11 DUC/SNI/95, mentionne, également, que «des essais effectués sur un échantillon D12 ont mis en évidence une teneur en carbone au-delà du taux admissible. Cette qualité d'acier est probablement originaire d'Ukraine (...) J'attire votre attention que l'utilisation de ces aciers en armature peut constituer un risque non négligeable compte-tenu de la nature sismique du pays». A ce propos, Me.Benberrah avocat à la cour, agréé auprès de la Cour suprême et le Conseil d'Etat, s'est interrogé: «Qui a importé le fer irradié d'Ukraine? Qui l'a distribué? Où était le contrôle de l'Etat?». Les mêmes questions se posent sur d'autres matériaux. Tel ciment importé dont le poids réel par sac ne répondait pas à la quantité mentionnée (entre 30 et 35kg au lieu de 50kg). Certes, pour le moment, on ne doit pas préjuger des décisions de la justice. Les avocats ont «promis» de relever toutes les «anomalies» du procès, lors des plaidoiries.
Une possibilité de voir le tribunal convoquer toutes les parties jugées impliquées, directement ou indirectement, dans l'affaire, n'est pas à écarter. Le tribunal et le parquet ont la possibilité de demander des informations complémentaires, des expertises additionnelles et d'inculper d'autres personnes dans le cas où leur responsabilité est avérée.


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