Désormais, l'insertion de cette frange de la population ne posera plus problème. La Journée internationale des personnes handicapées a été célébrée hier à Béjaïa à l'Ecole des jeunes sourds-muets située dans la cité Remla, en présence des cadres de la Direction de l'action sociale, du wali de Béjaïa et de nombreuses personnes concernées. Ce fut une célébration qui restera gravée dans la mémoire des handicapés de la wilaya en raison de la particularité dont jouit Béjaïa en matière de prise en charge des personnes infirmes. Outre l'exposition et la visite des stands, illustrant le savoir et le travail réalisé par les handicapés, tableaux, caricatures et photos sur le quotidien des handicapés, broderie, etc. la nouveauté, cette année, réside dans l'annonce de la prochaine ouverture d'un centre d'aide par le travail. Cette institution, unique en Algérie, qui n'a pas manqué, au demeurant, de susciter l'enthousiasme chez les handicapés, a pour vocation une double finalité: celle d'offrir aux personnes handicapées âgées de plus de 18 ans une activité professionnelle et un soutien médico-psychologique. Une dualité qui reste le fondement même de cette institution. Avec l'organisation des activités à caractère professionnel et des soutiens adaptés, le CAT a pour finalité de faire accéder à une vie sociale et professionnelle des personnes handicapées momentanément ou durablement. Le directeur de la DAS de Béjaïa que nous avons rencontré dans son bureau, parle de trois missions assignées au CAT: «D'abord une activité à caractère professionnel, un soutien médico-social- éducatif et enfin un épanouissement personnel et une intégration sociale des bénéficiaires pour une autonomie.» Se voulant plus précis, notre interlocuteur nous fait part du site d'implantation: «Une assiette de terrain de cinq hectares a été affectée à ce projet à Souk El Tenine et bénéficie d'une enveloppe de 80 millions de DA. Il ne reste plus que le décret pour passer à l'établissement d'une fiche technique puis le lancement des travaux.» C'est là, pour le directeur de la DAS de Béjaïa, «une vision ambitieuse et unique avec l'apport du ministère de tutelle et la wilaya de Béjaïa». «Les personnes handicapées n'ont pas besoin de folklore», dit-il, allusion à ce qui se faisait jusque-là et d'ajouter «elles ont besoin d'être des acteurs à part entière dans la société» précisant «d'où l'importance de ce centre dont l'action est à inscrire dans le cadre de l'insertion des handicapés et la promotion du secteur artisanal». Des ateliers protégés s'articulant autour de la blanchisserie, couture, entretien des espaces verts, la floriculture etc., sont des activités qui ne peuvent qu'insérer le handicapé de manière significative. Au 31 novembre dernier, la DAS de Béjaïa a recensé un total de 15.426 handicapés répartis comme suit: 8462 mentaux, 4229 physiques, 1019 polyhandicapés, 663 auditifs et 1053 visuels. 4974 d'entre-eux sont déclarés à la Sécurité sociale et 2653 autres bénéficient des AFS tandis que le nombre de bénéficiaires de la pension pour handicapé à 100%, s'élève à 4261. 1064 touchent l'aide sociale. Autre nouvelle qui ne manquera pas de soulager les personnes handicapées est la revalorisation de la pension qui est passée depuis juillet 2007 de 3000DA à 4000DA/mois. A Béjaïa il existe plusieurs centres qui ont pour mission de prendre en charge cette frange de la population. Les insuffisances rencontrées ici et là sont prises en charge par les cadres travailleurs du secteur, à l'image du problème d'électricité que rencontrait pendant un certain temps le centre médico-pédagogique pour enfants inadaptés mentaux de Timezrit, grâce à l'achat de deux groupes électrogènes. La demi-pension étant déjà opérationnelle, les responsables de la DAS de Béjaïa prévoient d'ouvrir un internat dans une avenir proche. L'événement symbolique nous a permis d'en savoir un peu plus sur le programme d'action mondial qui a pour but de promouvoir des mesures propres à assurer la prévention de l'incapacité, la réadaptation et la poursuite des objectifs que sont la participation pleine et entière des handicapés à la vie sociale et professionnelle et au développement ainsi que l'égalité, c'est-à-dire des chances égales à celles de l'ensemble de la population et la faculté de bénéficier, dans l'égalité, de l'amélioration des conditions de vie découlant du développement social et économique. Telle était la principale préoccupation des deux animateurs.
