A Alger, le suivi à l'appel de la grève lancé par la Coordination nationale des syndicats autonomes et l'Intersyndicale de la Fonction publique, était mitigé dans sa première journée d'hier. Le mouvement de protestation n'a pas trouvé un écho favorable dans les rangs de la base. En quelque sorte, c'est une véritable déroute pour les syndicalistes. Lors d'une tournée effectuée au niveau de quelques établissements hospitaliers ainsi qu'au niveau de quelques lycées, on a constaté que la «base militante» n'a pas répondu à l'appel cette fois-ci, contrairement aux précédents mouvements de grève. A l'hôpital Mustapha-Bacha, le suivi était modéré. Alors que quelques-uns portaient un badge de gréviste, les autres assuraient leur mission normalement. L'appel à des journées de protestation n'a pas trouvé une oreille attentive à l'hôpital Maillot à Bab El Oued. Les grévistes ont annoncé que «nous avons paralysé l' établissement». «Je suis en grève, mais je suis là avec ma blouse seulement pour intervenir en cas d'urgence», a déclaré un médecin rencontré dans le service de radiologie. Dans le même hôpital, les couloirs étaient vides. Ni patients, ni médecins! Concernant le secteur de l'éducation, c'est un échec. Au lycée Okba à Bab El-Oued, les cours ont été assurés le plus normalement du monde. Sur 49 enseignants retenus pour les cours de la matinée d'hier, 45 ont rejeté l'appel. Nous n'avons rencontré qu'une seule gréviste dans ce lycée. Presque même scène au lycée Emir Abdelkader, dans la même commune. Les élèves confirment qu'ils ont reçu, comme d'habitude, les cours. «Nous avons suivi tous les cours, mais, il y a d'autres camarades qui n'ont pas eu cours parce que leurs enseignants étaient en grève». D'après les quelques impressions recueillies sur les lieux, la grève n'a pas été suivie comme d'habitude dans ce lycée connu pour être le fief du CLA.