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L'Europe vieillit mal
MONTEE EN PUISSANCE DE L'EXTREME DROITE
Publié dans L'Expression le 23 - 04 - 2002

Sans doute la France était-elle la dernière patrie à penser vivre un jour le cauchemar qui est le sien aujourd'hui.
Les résultats inattendus du premier tour de la présidentielle en France ont accentué le mouvement de bascule vers la droite du vieux continent. Un mouvement que viennent alimenter régulièrement les craintes générées par l'insécurité, l'immigration et la mondialisation. Le fait même que Jean-Marie Le Pen ait réussi à écarter (dans tous les sens du terme) un favori comme Lionel Jospin montre toute l'étendue de ce phénomène, pas si nouveau que cela, mais dont la France, patrie des «droits de l'Homme», de la «tolérance» et des «libertés», se croyait prémunie. Bien peu d'observateurs, en effet, avaient accordé du crédit à un sondage, rendu public récemment, qui affirmait que pas moins de 67% des Français étaient racistes. Outre le fait que ce second tour devrait pousser le futur président, Jacques Chirac, à développer un discours plus à droite que jamais, ces résultats viennent ternir l'image de la France vis-à-vis de l'étranger. La France aura beau jeu à chercher à s'en remettre, elle qui constituait le fer de lance des partisans du boycott systématique de l'Autriche à cause de l'arrivée au sommet du pouvoir en février 2000 d'un leader prônant ouvertement, pour la première fois depuis la tombée du régime nazi en 45, la haine raciale et le retour aux valeurs nationalistes les plus pures. Il s'agit du Parti de la liberté de Jörg Haider. Ce n'est pas tout.
Cette percée n'a épargné que très peu d'Etats. Elle avait commencé vers le milieu des années 80, c'est-à-dire en même temps que la montée en puissance de la mondialisation forcée qui n'est pas forcément acceptée par tous, et que seuls les mouvements extrémistes - de gauche et de droite-dénoncent. C'est pourquoi, d'ailleurs, et aussi paradoxalement que cela puisse paraître, l'extrême droite a percé en même temps que l'extrême gauche, même si cette seconde tendance est restée dans des proportions toujours peu signifiantes sur l'échiquier électoral européen. Pour comprendre l'étendue de ces «dégâts», un petit tour d'horizon s'avère nécessaire. Depuis le milieu des années 80, le Vlaams Blok belge est devenu la troisième formation d'extrême droite la plus importante d'Europe. En juin 99, elle a réalisé 15% aux élections municipales.
Elle a 11 députés et 5 sénateurs. En Allemagne, pour la première fois depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, cette mouvance, représentée par l'Union du Peuple Allemand, ouvertement xénophobe, a enregistré, en avril 99, une percée électorale sans précédent avec 12,9% de voix à l'élection régionale de Saxe-Anhalt. En Autriche, comme signalé précédemment, le FPÖ a plus que quadruplé son score depuis une douzaine d'années, date d'arrivée à sa tête de Jörg Haider. Au Danemark, les deux partis représentant la tendance d'extrême droite ont réuni 16,8% des voix aux législatives de 98. En Italie l'extrême droite a poursuivi sa montée en puissance depuis les législatives de 96 jusqu'à accaparer la tête du gouvernement sous la direction de Berlusconi. En Norvège, enfin, ce mouvement a obtenu 15,3% des voix aux législatives de 97. Cette tendance quasi généralisée, comme on s'en doute, fait perdre la majorité au Parlement européen aux socialistes du centre-gauche. Cela, depuis la défaite des centristes au Portugal face, encore une fois, aux tenants des thèses de l'extrême droite.
Les observateurs expliquent cette montée en puissance, n'augurant rien de bon pour le futur, par les difficultés économiques et sociales. Avec un discours simpliste, stigmatisant la mondialisation et l'immigration toutes deux responsables, à leurs yeux, de ces fléaux. C'est parce que ni les gauche et droite classiques n'ont réussi à apporter de réponses plausibles à ces problèmes. L'Europe, qui aspire au changement, à l'exploration de nouveaux horizons, semble prise à ses propres pièges, ceux d'une démocratie sans limite permettant aux dictateurs d'arriver au pouvoir par la voie des urnes. Hitler avait suivi le même cheminement. Le vieux continent a-t-il donc la mémoire si courte que cela?


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