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Alger est-elle à l'abri d'une catastrophe?
113 MORTS ET 30.000 MAISONS DETRUITES LORS DES DERNIÈRES INONDATIONS
Publié dans L'Expression le 26 - 11 - 2008

Qu'arriverait-il à ce quartier si un jour l'oued Hydra se fâchait comme l'oued Korich qui avait endeuillé Bab El Oued en 2001?
Qu'avons-nous appris des inondations qui ont touché le quartier de Bab El Oued en 2001 et qui avaient coûté la vie à près de 800 personnes? Avons-nous retenu la leçon de Ghardaïa, dernièrement endeuillée par une inondation? Apparemment rien, absolument rien.
Durant ces deux derniers mois, 113 Algériens ont péri dans des inondations qui ont également détruit 30.000 maisons. La nature est-elle la seule responsable dans cette catastrophe? La question mérite d'être posée, surtout que la saison des pluies vient à peine d'être entamée. L'Algérie a toujours été touchée par les inondations, certes, mais pas avec autant de morts, de dégâts et de ravages.
A chaque goutte de pluie, c'est la panique, et le spectre de Bab El Oued et de Ghardaïa est présent dans les esprits. La crainte est d'autant plus justifiée sachant qu'au niveau de la capitale seulement, le danger est permanent. Ce qui nous amène à une autre question: Alger est-elle à l'abri d'une catastrophe?
Un ministre de la République s'est curieusement empressé de répondre par l'affirmative citant même des exemples concrets. Plusieurs quartiers dans la capitale sont exposés aux inondations. Il s'agit notamment du ravin de la Femme sauvage, El Hamiz et Oued El Karma à Baba Ali.
De ce fait, des milliers de personnes sont exposées au danger. Mais le comble, c'est Hydra. Ce quartier huppé, situé sur les hauteurs de la capitale Alger, où sont érigées des villas cossues et opulentes, abrite la plupart des ambassades ainsi que des ministères. Parmi ses quartiers chics, on citera le Val d'Hydra et Sidi Yahia, artère commerçante née lors du boom pétrolier.
Qu'arriverait-il à ce quartier si un jour l'oued Hydra se fâchait comme celui de oued Koreïch qui avait endeuillé Bab El Oued en 2001? Hydra est-elle capable d'échapper à la furie des eaux après avoir subi la folie des hommes? Pas si sûr! car l'hiver ne fait que commencer et les risques sont énormes.
Selon une étude réalisée récemment par des spécialistes en climatologie, la région Afrique du Nord sera soumise à d'intenses perturbations climatiques et qui vont se manifester par des crues très dangereuses. Le ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Communauté nationale à l'étranger, Djamel Ould Abbès, a annoncé qu'un plan d'action et de prévention contre les inondations est en cours d'étude au niveau du gouvernement.
Le ministre a expliqué que ce plan est élaboré en collaboration avec les différents secteurs concernés, notamment le ministère des Travaux publics et celui de l'Intérieur. Selon M.Ould Abbès, ce programme devra prévenir et minimiser les dégâts. La situation préoccupe le citoyen ainsi que les responsables qui craignent le pire.
D'autre part, M.Ould Abbès a souligné que les inondations qui ont touché 19 wilayas du pays, ont provoqué 113 morts, dont 43 à Ghardaïa, en un mois. Le ministère de la Solidarité nationale a procédé, dans l'immédiat et en coordination avec le ministère de l'Intérieur, à l'envoi d'une dizaine de cadres du secteur et à l'installation d'une cellule de crise pour l'évaluation des dégâts et la prise en charge des sinistrés. Il a indiqué que près de 30.000 habitations ont été détruites.
Il explique que les familles ayant perdu un des leurs dans les wilayas affectées, ont bénéficié d'une indemnisation de 700.000 dinars pour chaque disparu, précisant que les agriculteurs touchés par les intempéries, ont également été in-demnisés.
A ce propos, a-t-il expliqué, 644 micro-crédits ont été accordés aux jeunes agriculteurs pour l'effacement de leurs dettes et 10.000 emplois créés dans la wilaya de Ghardaïa.
Concernant la prise en charge psychologique, M.Ould Abbès a affirmé que 264 cadres relevant de son secteur ont été mobilisés pour la prise en charge des différents traumatismes psychologiques. Il précise que 5514 cas de psychotrauma ont été recensés rien qu'à Ghardaïa depuis la prise en charge.
En réponse à une question sur la prise en charge des victimes de l'immeuble qui s'est effondré à Bab El Oued (Alger), le ministre a souligné que les 17 familles qui y habitaient ont été relogées, soulignant qu'un seul mort a été déploré dans ce sinistre.


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