Des «chouyoukhs» bédouins, armés de flûtes et bendirs, chantent l'authenticité. La culture ne cesse de faire ses preuves en matière de rapprochement entre les hommes de différentes régions. Après Oum El Bouaghi, qui s'est offerte aux Bouiris dans toute sa richesse et diversité, il y a quelques jours, c'est le tour, cette fois-ci, d'une wilaya de l'Oranie, en l'occurrence Relizane, qui s'invite à Bouira. Elle se présentera, l'espace d'une semaine, aux centaines de personnes qui y viendront découvrir la tradition et la culture de l'ouest du pays. La semaine dernière, la Maison de la culture qui accueillait la manifestation, était déjà en fête. Un groupe Zorna qui fait partie de la délégation relizanie, faisait son numéro à l'extérieur de l'édifice. Avant même que le coup d'envoi ne fût donné, l'odeur de la fête se fait déjà sentir Tout le monde a profité de ce bonheur que procure de jeunes artistes venus de l'ouest du pays. Durant la cérémonie d'ouverture, un groupe de musique bédouine a été remarquable. Des «chouyoukhs» armés de flûtes et bendirs, ont chanté l'authenticité de la culture musicale de l'Ouest, un genre qui date de plusieurs siècles, et, en dépit de tous les changements qui s'opèrent sur la nouvelle génération. En revanche, la chanson bédouine existe toujours, et garde toutes ses particularités, comme il y a des centaines d'années. «La chanson bédouine de l'Oranie, à l'instar des autres régions du pays, n'est pas enseignée dans des conservatoires spécialisés de musique. Si elle existe aujourd'hui, c'est parce que nous avons su préserver, nous les jeunes, ce patrimoine de nos ancêtres», nous confie un jeune «cheikh». C'est pourquoi on trouve, aujourd'hui, des festivals qui s'organisent à l'honneur de la chanson bédouine. Ce n'est, en effet, qu'un engagement pour sauver la mémoire de nos aînés, ayant eu à leur époque le génie de développer un style de musique, réputé pour être plus authentique et encore le plus doux à écouter. Aux côtés des troupes de musique et d'autres activités, Relizane n'a pas oublié de montrer son autre visage. Une exposition à la Maison de la culture, retraçait l'histoire de l'habillement traditionnel et aussi le moderne de la région avec une galerie de photos ornant tous les coins du couloir. Là aussi l'histoire est vivante à travers l'image. Une histoire qui vient d'un passé lointain, et du fond de la vallée de oued Mina, sur lequel est bâtie la ville de Relizane, toute cette richesse historique se trouve à portée de main des visiteurs, lesquels n'auront pas à regretter d'y avoir fait un tour. Le programme de la manifestation se poursuivra le long de la semaine, jusqu'au dernier jour de novembre. Le volet théâtral est aussi inclus à savoir que des troupes d'art dramatique vont se produire sur les scènes de Bouira. Chose qui fera encore plus le bonheur des habitants de Bouira qui auront une occasion de rompre avec la routine et de redécouvrir la profonde joie de la scène. En attendant d'autres manifestations.
