Le chef de l'Etat a exhorté les investisseurs étrangers à venir en force. La 35e Foire internationale d'Alger (FIA) a ouvert ses portes hier, inaugurée par le Président de la République. Cette importante manifestation économique se veut un carrefour d'échanges et de promotion du partenariat industriel et des investissements. En visitant les stands tenus par de jeunes, il s'est montré particulièrement enchanté. Il a déclaré à ce sujet que «l'émergence de la jeunesse dans le domaine de l'investissement et de la libre entreprise permettra d'en finir avec la mafia». D'ailleurs, M.Bouteflika a longuement insisté sur le volet partenariat durant sa visite des stands des exposants étrangers. «Venez vite, nous avons besoin de votre contribution, notre pays connaît une crise sévère en eau», a-t-il lancé au représentant d'une société spécialisée dans le domaine hydraulique. Par ailleurs, le Président s'est déclaré «insatisfait» du travail de la société allemande Siemens spécialisée entre autres dans la télécommunication et l'énergie. «Je dis au peuple algérien que je suis mécontent de votre travail et de celui d' Alcatel en Algérie, en revanhe, je tiens à saluer les efforts d'Orascom», a-t-il expliqué au représentant de Siemens usant d'un ton sévère. Le message semble être adressé en premier lieu aux «détracteurs» de la société égyptienne ayant douté de ses capacités d'investir dans le pays. M.Bouteflika a souligné la nécessité d'encourager les projets d 'investissements entrepris par les jeunes afin, précise t-il, «de faire barrage à la mafia». L'on signale que l'édition 2002 de la FIA, est marquée par la forte présence des entreprises nationales et étrangères, qui pourront être visitées jusqu'au 21 de ce mois. Boycottée durant plusieurs années par de nombreux pays occidentaux, la FIA semble attirer cette année la convoitise des grands pays et firmes internationales. Les chiffres en disent long. En effet, 1200 entreprises y participent, représentant 30 pays, pour seulement 945 entreprises en 2001. Concernant la participation nationale, l'on constate la prédominance du secteur privé avec 473 entreprises, contre 115 sociétés seulement du secteur public. Des chiffres qui reflètent nettement l'émergence des PMI qui constituent une nouvelle donne dans le paysage économique algérien en voie de recomposition. Pour les secteurs d'activités, concernant la production nationale, la représentation se répartit comme suit: le secteur de l'énergie, de la chimie et de la pétrochimie vient en tête avec 69 entreprises, suivi des secteurs des matériels pour collectivité avec 60 entreprises, des services avec 52 entreprises, du bâtiment et des matériaux de construction avec 42 entreprises, de l'électrique et de l'électronique avec 42 entreprises. Concernant la participation étrangère, il y a lieu de noter que plus de 63% des produits et équipements exposés sont du secteur industriel. La France vient en tête des participants avec 300 sociétés. Ce regain d'intérêt accompagne l'optimisme officiellement exprimé par la Coface qui a estimé acceptable le risque Algérie, un signal fort pour les investisseurs français qui ont longtemps boudé l'Algérie. La participation américaine a augmenté de 11%, ce qui dénote, selon l'ambassadrice des Etats-Unis, l'intérêt que porte son pays à l'investissement en Algérie.