Les manifestants sont revenus à la charge lundi dans la soirée. Les émeutes de dimanche soir qu'a vécues la localité de Bordj Ghedir (Bordj Bou-Arréridj) ont connu une violence sans doute jamais atteinte dans la région. Les manifestants sont revenus à la charge lundi, tard dans la soirée, pour s'attaquer, cette fois-ci, au siège de la Cnasat, à la subdivision de l'hydraulique et à une partie des bureaux de l'APC, qu'ils ont saccagés et incendiés malgré la présence en force des gendarmes et des CNS. Encore une fois, les manifestants ont empêché les pompiers d'utiliser le matériel lourd, puisque, selon le chef de la daïra, la Protection civile a fait face aux foyers d'incendies à main nue. Le «spectacle», nous raconte un témoin, avait quelque chose d'hallucinant. Cette fois-ci, les gendarmes et les CNS, arrivés sur les lieux pour calmer la situation et devant la violence des at-taques contre les édifices publics, ont tiré sur la ville de Bordj Ghedir des bombes lacrymogènes pour disperser la foule de manifestants et d'émeutiers. Un peu plus à l'ouest de la ville, c'est aux populations de trois douars, Medjaz, Loubibat et Laâtaoua, de sortir pour aller bloquer la RN 45 reliant Bou-Arréridj à M'sila. Les protestataires ont dénoncé l'implantation sur le territoire de leur commune de quatre stations de concassage d'agrégats. Les trois villages rattachés à la commune d'El-Euch sont recouverts quotidiennement par la dense poussière dégagée par ces stations qui n'ont pas tenu compte des mises en demeure dont elles ont fait l'objet de la part de la wilaya, comme nous l'a déclaré le chef de la daïra d'El-Hammadia. La circulation de véhicules entre M'sila et Bordj Bou-Arréridj, bloquée de 8 à 10h a repris son cours normal, juste après l'arrivée du chef de daïra et du président de l'APC, qui ont informé, documents à l'appui, l'ensemble des manifestants que les unités de concassage de Cosider et de Sotrabal ont été fermées pour non-conformité à la réglementation en matière de préservation de l'environnement.