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«L'Emir et l'Islam m'ont guérie»
MARTINE LE COZ PRESENTE LE JARDIN D'ORIENT
Publié dans L'Expression le 28 - 05 - 2009

«Votre pensée est mûre, nuancée et profonde», dit-elle avec calme et sérénité, presque envieuse.
C'est une femme émue, à la voix fluette, quasi candide, qui s'est présentée à nous mardi après-midi et devant un groupe de lycéens au Palais de la culture, après avoir donné aussi une conférence la veille au Centre culturel français d'Alger. Invitée par M.Boutaleb, président de la fondation Emir Abdelkader à Alger, Madame Martine Le Coz semblait comme expurgée de ses péchés, une âme en peine, torturée mais enfin sauvée depuis sa rencontre «providentielle» avec l'Emir Abdekader et l'Islam, elle la chrétienne, toujours au chevet des causes justes. A l'occasion de la commémoration du décès de l'Emir le 26 mai 1883 à Damas, elle est venue parler de son dernier roman Le Jardin d'Orient, inspiré de la vie de l'Emir Abdelkader et de son amitié avec l'abbé Robbion, dans la ville d'Amboise, où elle vit depuis 20 ans. Notons qu' entre 1848 et 1852, la petite ville d'Amboise a été le théâtre d'une rencontre étonnante entre ses habitants et la communauté musulmane, quand l'Emir Abdelkader y a été détenu avec sa suite, après sa résistance farouche à l'invasion française en Algérie.
La méfiance a cédé, le dialogue s'est instauré, en particulier entre ces deux grands hommes cités ci-dessus. «Cet épisode est connu des historiens mais sa dimension métaphysique l'est assez peu. Or, l'amitié de l'Emir et de l'abbé est exemplaire parce qu'elle couvre "le passage à autrui" dans son entier accomplissement, de l'intégrité la plus rigoureuse à la frange de la transfiguration», affirme-t-on.
L'orateur assis à côté de madame Le Coz faisant une brève présentation de son livre, évoque la profondeur spirituelle de l'Emir Abdelkader partagé entre ses prières, sa méditation et l'écriture, mais aussi les visites de sa chère mère et les fidèles. «Pour quelqu'un qui fait des insomnies, ce livre se lit en une nuit.» Et Martine Le Coz de prendre la parole: «J'ai le coeur et l'esprit emplis de reconnaissance pour vous, moi qui ne suis pas musulmane.» Madame Le Coz fera remarquer qu'elle compte déjà une vingtaine de romans et quelques essais poétiques, faisant allusion à son écrit très imagé et sa passion pour le dessin. Elle cite sa rencontre qui provoquera son déclic à propos de l'Emir Abdelkader. Sa nouvelle amitié avec le célèbre artiste Rachid Koraïchi, lui aussi soufi comme l'Emir, qui l'encouragea à visiter le fameux château d'Amboise qui se trouvait juste à quelques pas de chez elle. Avec une verve poétique, l'écrivaine évoquera son élan vers l'autre, sa participation à la marche pour la Paix au Proche-Orient, à Auschwitz en 2003, son amitié aussi avec le chanteur Abdelmalik, faisant remarquer l'aspect fraternel qui caractérise toujours ses démarches ou encore ses romans toujours tournés en faveur des humiliés et des exclus. Une sorte de témoignage d'une exigence première, celle de maintenir en soi le souci de la dignité de l'autre en rejetant toute forme de racisme pour «l'égalité des épidermes», une expression qui date du XIXe siècle. Toujours à propos de l'Emir Abdelkader, Madame Coz soutient: «Il m'a guérie de toutes ces années terribles, de malentendus et d'avidité humaine. Même dans les causes généreuses, où était le respect des autres?» «Ce n'est pas un choc des civilisations qui a eu lieu avec les gens d'Amboise mais plutôt une rencontre douce et élargie due à ce silence paisible lié aux prières, qui émanait de l'Emir. C'est ce qui m'a touché et provoqué ce soulagement qui a été le mien.» Et de renchérir avec sérénité:
«Sa grandeur est celle de l'Islam qu'il porte en lui. Je n'arrive plus à être démolie par les chagrins comme avant. Je sais que chacun de vous est illuminé par ce bout d'amour.» Martine Le Coz soulignera son attachement à la religion d'abord chrétienne, s'étant très tôt intéressée à la Bible, mais aussi aux écrits d'Ibn Arabi et autres textes soufis rapportés par son feu mari lors de ses différents voyages en Afrique. «C'est dans ma nature. La voie spirituelle me rend heureuse. Quand j'étais petite, je voulais adapter en dessin les textes d'Ibn Arabi, d'où peut-être ce côté poétique qui caractérise mes écrits.» Aussi, l'auteur saluera la dimension poétique qui existe en chaque musulman et cette qualité de silence qui n'existe pas selon elle en France car étant une société très pressée, estime-t-elle. «Votre pensée est mûre, nuancée et profonde.» Abordant son roman Le Jardin d'Orient (2008, Michalon), lequel est truffé de citations soufies comme celles de l'Emir Abdelkader et Rabaâ El Adawia, notamment, elle fera remarquer que les dialogues dans ce livre sont inventés de toutes pièces car contrairement à un historien, «je ne prétends pas à l'objectivité mais répond à un appel intérieur qui se veut concentré sur l'humanité», comme enseigné par l'Emir Abdelkader.
Parmi les publications de Martine Le Coz, on peut citer Le Nègre et la Méduse, (1999, Ed. du Rocher), Céleste (Ed. du Rocher, qui lui a valu le prix Renaudot en 2001, Gilles de Rais ou la confession imaginaire (2002, Ed. du Rocher), Nos lointains et nos proches, Hosana! (2003, Michalon) et Nos lointains et nos proches, (2006, LGF). Notons enfin que Martine Le Coz animera cette matinée à 10h une conférence de presse au forum d'El Moujahid.


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