La compagnie aérienne a enregistré une hausse de 10% de son chiffre d'affaires. Ce qui est exceptionnel dans un contexte de crise financière mondiale. Les caisses sont pleines. «Nous avons un bilan robuste pour l'année 2008». C'est ainsi que la présentation des résultats et performances annuels de la compagnie aérienne nationale Air Algérie a été conclue hier. Il faut dire qu'avec un chiffre d'affaires de l'ordre de 54,4 milliards de dollars, d'un bénéfice net d'impôts de 2989 milliards et d'un capital de 43 milliards de dinars, les responsable de la compagnie nationale ont de quoi se réjouir. La compagnie aérienne n'a pas réalisé une performance aussi exceptionnelle depuis plusieurs années. C'est ce qu'a indiqué Abdelwahid Bouabdallah, président-directeur général d'Air Algérie. «Pour la première fois depuis trois ans, les résultats d'exploitation ont atteints 210 milliards de dinars». Autres satisfaction: la croissance du chiffre d'affaires de 10% par rapport à l'année précédente. Ce qui est exceptionnel dans un contexte de crise financière mondiale. Et concernant justement cette dernière, M.Bouabdallah s'attend à des années difficiles pour le secteur du transport aérien. Il a ajouté dans ce contexte: «Il est probable que les effets de la crise aient un impact sur le transport aérien; il faudra donc fournir beaucoup d'efforts pour les années qui viennent.» Par ailleurs, le P-DG a exposé devant un parterre d'investisseurs et de cadres de la compagnie la stratégie de développement de cette dernière. Celle-ci se déroulera en deux phases. La première, à court terme, concerne la consolidation des acquis. Il s'agit de manière globale selon le P-DG, de réduire les coûts et utiliser de façon rationnelle les moyens dont dispose la compagnie: rationaliser la flotte, reconfigurer le réseau, améliorer et accroître la productivité de la compagnie et du personnel. Et sur ce point, M.Bouabdallah a insisté sur la reprise de la gestion des frets, encouragée par le Premier ministre. «Nous allons créer une filiale cargo avec son propre capital social», a annoncé le P-DG. L'entreprise mise également sur la filiale maintenance dans son développement. «On verra l'injection d'expertise additionnelle élargissant son paramètre d'action aux clients externes et accroîtra ainsi sa rentabilité», a-t-il encore expliqué. Par ailleurs, le même responsable a signalé que cette stratégie de développement, qui nécessite la bagatelle de 100 milliards de dinars, a été présentée en Conseil des ministres et débattue le 7 juin dernier. A son issue, plusieurs décisions ont été prises, notamment l'accord sur l'augmentation du capital de la compagnie de l'ordre de 28 milliards de dinars supplémentaires ainsi que la possibilité pour la compagnie de contracter un prêt dont les intérêt seraient pris en charge par l'Etat auprès du Fonds national d'investissement pour renouveler une partie de sa flotte. Interrogé sur la convention entre le ministère de la Solidarité et Air Algérie, le P-DG a indiqué que «le prétexte de départ était nya salha, mais on a fait des calculs et l' on a trouvé que c'était très compliqué notamment de savoir qui était démuni et qui ne l'était pas; même les consulats n'ont pas voulu faire ce travail», avant d'avouer à demi-mot que cette convention a fini par se transformer en une opération de réévaluation des tarifs pour les familles émigrées avec plusieurs avantages pour ces dernières. Il explique: «On a fini par adopter des tarifs famille, on a fait des franchises, et les bagages ne sont plus limités à 20 kg mais à 30 kg parce qu'on sait que quand ils viennent c'est généralement chargés (...) on a également fait valider les billets pour une année.» Abordant l'actualité international, notamment le crash de l'Airbus A330 français, le P-DG a tenu à rassurer en indiquant que dès que l'information a été reçue par Air Algérie sur ce tragique accident, tous les avions de la compagnie ont été inspectés et aucune anomalie n'a été signalée. Il a également expliqué que les «pitons» ou capteurs de vitesse incriminés dans ce crash ne sont pas les mêmes que ceux présents dans les avions de la compagnie algérienne, même si les enquêteurs sur cet accident tendent à s'éloigner de la piste des capteurs.