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Quand le ventre l'emporte sur l'esprit
LES ACHATS DU RAMADHAN FONT OUBLIER LA RENTREE SCOLAIRE
Publié dans L'Expression le 22 - 08 - 2009

Comme à chaque mois de jeûne, les épices ont la «cote».
Une virée au marché très populaire et populeux de Bachdjerrah, qui attire des clients venus de toutes parts, pour les prix abordables affichés, est un vrai parcours du combattant. Les personnes qui le fréquentent en savent quelque chose. Une foule bigarrée, compacte, se bousculant, les uns collés aux autres, avec cette chaleur suffocante, devant les étals des diverses échoppes, fait dire à l'un des vendeurs, répondant à L'Expression quant à l'intérêt que porte cette éventuelle clientèle aux articles proposés: «L'Algérien achète d'abord avec les yeux avant de revenir "parfois" acheter avec des espèces sonnantes et trébuchantes.» Hormis les cartables, aucun étal du marché ne propose des articles scolaires à la vente. Encore, en parlant de cartables, il ne s'agit, en fait, que de «contenants» divers pour affaires scolaires proposés par un seul marchand à même le sol. Des sacs banane, des sacs de plage, des sacs gibecière, des besaces...enfin toutes sortes de contenants ou fourre-tout faisant office de cartables.
Fini le cartable carré classique que l'on portait jadis au dos, de couleur noire, rouge ou marron. Aujourd'hui, on en trouve de toutes les formes, de toutes les couleurs, du pastel à la bien prisée couleur militaire. Les jeunes d'aujourd'hui aiment ça et les parents n'hésitent pas à mettre la main à la poche pour satisfaire un caprice, du reste innocent, de leur progéniture.
Leur prix oscille entre 250 et 650 DA, parfois plus. Ce n'est pas donné, mais ce prix est plus avantageux que celui du cartable ordinaire, commun et classique ou du «smart» porte-documents.
Selon quelques marchands, les articles scolaires ne seront exposés qu'à l'approche de la deuxième quinzaine du Ramadhan, comme pour narguer les parents à l'approche de l'Aïd, autre date fatidique.
Il faut dire que sacrifier même quelques centaines de dinars pour s'acquérir un semblant de cartable reste quelque peu à la portée du citoyen lambda par les temps qui courent...Faut-il quand même rappeler que ce pauvre dernier sera bientôt saigné jusqu'à l'endettement comme hélas, chaque année. Oui, car le Ramadhan et l'Aïd se chevauchent cette année encore avec la rentrée scolaire.
Trois événements qui viennent juste après les vacances scolaires chaudes et éprouvantes. Celles-ci aussi sont une période où l'on ne saurait refuser une glace, un soda à un enfant, ou même une promenade en pédalo en mer sans oublier le «must» en lui offrant une promenade à dos de poney, ânon ou cheval sur le sable doré de nos plages...Tout cela aura coûté des dépenses qui ne peuvent être renflouées et amorties qu'après plusieurs mois d'économies et de privations. A cela, sont venues se greffer les fêtes de mariage et leurs indissociables cadeaux acquis à des prix onéreux. «Il faut ce qu'il faut», diront ces familles, déjà fort éprouvées par la mal-vie, en perpétuelle quête d'accalmie quant à leurs dépenses qui n'ont de cesse de rogner leur maigre bourse.
Mais restons lucides et disons que l'Algérien moyen, à revenu modeste, pense en général tout d'abord à son ventre à la veille du Ramadhan. En effet, les échoppes de marchands d'épices ne désemplissent pas. Ce n'est pas le grand «rush» qui va de pair avec les bourses bien remplies, car elles sont déjà vides, mais une certaine affluence est quand même constatée. D'aucuns des vendeurs d'épices approchés par L'Expression se plaignent de la hausse des prix pratiqués par les grossistes allant jusqu'au double, et bien souvent plus, comparés à ceux pratiqués l'an dernier à l'approche du Ramadhan. Jugez-en vous-mêmes.
Le kilo de poivre noir a augmenté de 100 DA comme la plupart des autres épices. Le poivre blanc est cédé par les grossistes à 650 DA/kg, et la cannelle avec une hausse de 20 DA le kilo. Le «frik», ou blé vert concassé, denrée essentielle pour la préparation de la chorba, est cédé entre 120 et 150 DA le kilo. Mais, attention à la fraude! En effet, plusieurs commerçants ont été grugés par des grossistes ou trompés eux-mêmes par leurs fournisseurs. Le bon frik dit-on, est proposé à pas moins 250 DA le kilo tout autant que le «mermez», blé dur concassé. Le «frik» frelaté, auquel on aura ajouté de la farine de petits pois cassés, est proposé sans vergogne. Du reste, l'affaire a été prise en main par la police de la fraude et du contrôle des prix.
Les pruneaux, pour l'incontournable «el ham lahlou», sont proposés à 320/380 DA le kilo. Les abricots séchés pour le même plat, tout comme les raisins secs, affichent entre 320 et 450 DA/kg.
Le nec plus ultra, l'ananas ou les bananes séchées, sont proposés aux nantis et aux gourmets à 650 DA/kg et plus.
«Jusqu'où allons-nous avec ces prix?» illicitement augmentés, s'écrie un vendeur baignant dans le parfum exotique des épices proposées et affairé à soigner la présentation des denrées en créant un tableau particulier, ressemblant à un patchwork chatoyant.
Malgré un environnement immédiat, certes inapproprié, ces épices secrètes et multicolores, aux noms barbares mais néanmoins enchanteurs, évoquent moult légendes à travers leurs senteurs, les plantes exotiques, les kheïmas, le soleil, le miel, le beurre et le «smen»...Aux noms inconnus pour le simple consommateur que nous sommes, ces épices sont bien répertoriées par les cuisinières que seules, savent accommoder patiemment, nos grand-mères pour satisfaire les papilles gustatives du mâle qui viendra le soir...manger et souvent critiquer le parfum de la sacro-sainte chorba ou le goût du plat du jour. Ce «Moul el bit», pour lequel la maîtresse de maison aura trimé toute la journée, entre ménage, nettoyage et autres lessive et je ne sais quoi encore, versera crûment, bien qu'innocemment et surtout maladroitement, le «venin» accumulé malgré lui après une dure journée de jeûne, de soif et de privations de tout ordre, à commencer par les déboires subis dans le transport, au bureau, à l'usine ou au champ...Toujours est-il, convenons-en hélas, «le ventre l'emporte sur l'esprit...», ce qui pourrait expliquer pour l'heure, le manque, ou l'absence même des marchands de «bonheur» des petits écoliers...


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