Les partis politiques, jusque-là hypnotisés, se réveillent. L'enjeu vaut la chandelle bien plus que les préoccupations citoyennes. C'est le réveil politique. On s'agite, on consulte et on guette. Le rythme des réunions s'accélère. Les sénatoriales sont en point de mire. Un sénateur par wilaya, pour une mandature de six ans, intéresse tout le monde. C'est pourquoi on s'agite de toutes parts. On cherche son candidat. On tente des alliances. Bref, tout est mis en oeuvre pour la perspective d'une présence au Sénat, qui sera une première pour certains et un renforcement pour d'autres. Le Front de libération nationale, dont la présence est déjà assez forte, part en course avec un handicap certain. Dix wilayas ne sont pas encore dotées de structures légitimement élues. Si un pas a été fait à Béjaïa, force est de constater que la direction nationale ne l'appuie pas. Le mouhafadh n'est toujours pas désigné bien que des signes aient été donnés au secrétaire national. Ce geste, qui confortera le retour à la légitimité, tarde à venir d'autant plus qu'il ne peut que se traduire positivement sur la préparation du scrutin sénatorial. Si le mouhafadh de Béjaïa n'est toujours pas désigné, neuf autres wilayas sont carrément en manque de légitimité. Une légitimité que le FLN se doit de reconquérir pour mieux conforter sa position au Sénat. Le Rassemblement national démocratique, autre parti de l'Alliance, affiche sérieusement ses intentions en la matière. C'est le cas à Béjaïa, une région dont le scrutin sera marqué par l'absence du FFS, parti majoritaire. Face à un RCD divisé et une forte présence d'élus indépendants, le RND ne jure que par l'occupation de ce siège qui confortera sa présence au niveau de la 2e chambre parlementaire. Le FNA, nouveau émergent, table sur au moins quatre sièges au Sénat. Histoire de marquer sa présence au niveau de toutes les institutions. En situation de crise, le pari risque d'être difficile pour le parti de Moussa Touati. Au Front des forces socialistes (FFS) la situation est claire. Ce parti boycottera le scrutin. Le parti d'Aït Ahmed risque de laisser des plumes avec cette option. Lors des précédents scrutins boycottés, le FFS a vu ses élus outrepasser ses directives pour y prendre part. Au Parti des travailleurs (PT), la tendance est vers la même option que le FFS. Louisa Hanoune l'a insinué à plusieurs reprises. Chez les partants, l'heure est, pour la plupart, à la préparation des primaires. Exception faite du RCD qui opte comme à l'accoutumée pour la désignation, le RND et le FLN semblent tenir compte des leçons des scrutins précédents en optant pour un candidat consensuel. Mais gare aux islamistes! Le MSP se présente comme le parti en mesure de glaner quelques sièges d'autant que El Islah et En Nahda font face à une crise latente et leurs candidats souffriront de l'absence d'entente conséquente. Partant, ces deux formations peuvent apporter leur soutien aux candidats des autres formations, notamment le MSP.