Cette affaire va encore faire parler d'elle. La coordination de la wilaya de Tizi Ouzou, du mouvement citoyen a, dans un communiqué rendu public, hier, informé: «Après avoir pris connaissance par voie de presse de la déclaration faite par quatre délégués de Tigzirt, la Cadc a tenu un conclave ordinaire et exceptionnel». Il y est fait état de la démarcation des «actions entamées à Alger», par ces quatre délégués, notamment «la rencontre avec le chef de cabinet de la présidence, Larbi Belkheïr». Enfin, le communiqué de la Cadc souligne qu'elle aura à «statuer, lors de son prochain conclave ordinaire, sur ce cas, et ce, après avoir écouté la coordination de Tigzirt». La tempête a été soulevée par la déclaration des délégués de Tigzirt, dont Mohand-Saïd Zeroual, qui était à Alger, dimanche dernier, pour entamer devant la présidence de la République une grève de la faim, selon laquelle deux délégués accompagnant Zeroual ont été reçus par le chef de cabinet de la présidence. L'hôte et ses invités auraient discuté longuement. Accompagnant un délégué, un jeune lycéen et manifestant du printemps noir aurait, de par son récit, fait pleurer Larbi Belkheïr. De retour à Tigzirt, Zeroual a eu cette réaction: «Je crois que la satisfaction de la plate-forme d'El-Kseur interviendra dans les prochains jours. Toute la Kabylie fêtera cet événement.» On se souvient qu'avant d'entamer son action, Zeroual avait tenu à informer toutes les structures du mouvement: Cadc, coordination locale, interwilayas. Un accompagnateur de Mohand-Saïd Zeroual a affirmé que cela barrera la route à tous ceux qui ne veulent pas d'une sortie de crise. L'affaire des délégués de Tigzirt va encore faire la une de la Cadc, ces jours-ci, et peut-être précipiter les événements. Par ailleurs, un comité de citoyens appelé «Comité d'action pour le dialogue et la réconciliation» (Cadre) a, dans une déclaration rendue publique, appelé les partis politiques à se montrer «à la hauteur des aspirations de la population, à barrer la route aux aventuriers et à ramener les ârchs à la raison». Le Cadre après avoir brossé le tableau de «la période tragique que vit la Kabylie» et exprimé son «attachement à la liberté d'expression et au libre choix quant à la participation ou au rejet des élections du 10 octobre prochain» a salué «le courage et l'engagement du FFS» et appelle la population à «voter massivement et librement aux élections du 10 octobre», comme il interpelle le pouvoir quant à la satisfaction des revendications légitimes de la population. Il reste que les choses semblent se précipiter au sein du mouvement citoyen. Les jours à venir peuvent s'annoncer «gros d'événements» et si le chef de cabinet de la présidence a bien traduit l'«engagement» des décideurs, alors la Kabylie renouera avec la paix et le développement. Entre-temps, il y a lieu de ne pas oublier que la région a payé du «sang de ses jeunes» cette nouvelle étape dans la marche vers la démocratie.
