La veuve du général Moshé Dayan, une des grandes figures militaires de l'histoire d'Israël, a dénoncé hier la barrière de sécurité israélienne érigée en Cisjor-danie, exprimant son pessimisme quant aux chances de paix avec les Palesti-niens. «Quand je me rends dans les Territoires (occupés), je ne me fatigue même plus à leur instiller (aux Palestiniens) de l'espoir. Par politesse, je leur dis que j'espère un changement, mais la dégradation (de leur situation) est épouvantable», explique Ruth Dayan dans une interview publiée sur le site Internet du quotidien de gauche Haaretz. «La barrière en particulier. C'est quelque chose que je ne peux pas tolérer», assure Mme Dayan. Présentée par Israël comme une «clôture antiterroriste», cette barrière, qui doit s'étendre à terme sur plus de 650 km, est qualifiée de «mur de l'apartheid» par les Palestiniens. Elle empiète sur la Cisjordanie et rend problématique la création d'un Etat palestinien viable. «Je suis à un âge où je ne parle même plus de paix. Nous ne savons pas comment faire la paix. Nous allons de guerre en guerre, et cela ne prendra jamais fin», poursuit Mme Dayan, âgée de 93 ans, laissant entendre que l'idéal sioniste a échoué. Mme Dayan, impliquée dans le rapprochement israélo-palestinien, raconte que l'ancien chef palestinien Yasser Arafat «admirait» son mari, ajoutant que ce dernier avait adopté «une attitude positive envers les Arabes, même après la guerre des Six-Jours» de juin 1967.