«De nouvelles idées utilisables socialement et rentables économiquement pour donner un nouveau souffle à l'agence.» Depuis 1997, les microentreprises poussent comme des champignons en Algérie grâce à l'Agence nationale du soutien à l'emploi de jeunes(Ansej) qui oriente et dirige les jeunes pour établir leur premier cahier des charges et bénéficier de prêts bancaires pour la réalisation de leurs projets. Que ce soit dans le domaine du service public, agriculture, maintenance ou autres, elle les soutient et les accompagne dans les différentes étapes de ce long et pénible «parcours d'apprentissage».Un parcours qui, pour les plus déterminés d'entre eux, finit par porter ses fruits. Il y a 54 agences, dispatchées sur tout le territoire national implantées selon les besoins de la population et les exigences de la région. Le directeur général de l'Ansej parle d'une volonté de donner un nouveau souffle à l'agence en proposant de nouvelles idées de projets. Des idées, dites «utilisables socialement», et «rentables économiquement». Depuis sa création, l'agence a enregistré 162.000 dépôts de dossier, dont 146.000 ont obtenu l'altération d'éligibilité. 86.000 dossiers ont été déposés dans les différentes banques dont 50.000 ont été retenus. De là, 43.000 dossiers se sont concrétisés en microentreprises (3000 ont été autofinancés par les jeunes investisseurs). Mais est-ce suffisant? Vraisemblablement ni la présence des agences telles que l'Ansej ni les 20 milliards de dollars de réserves de change n'ont réussi à affaiblir le taux de chômage qui ronge les jeunes de l'intérieur. Rappelons qu'aujourd'hui la catégorie des jeunes dans notre pays représente 75% de la population et que peu d'entre eux peuvent prétendre bénéficier d'un «vrai travail». Il faut signaler qu'à ce jour, le montant de l'investissement mis pour le dispositif de l'Ansej est de 71 milliards de dinars. Les jeunes ont apporté 12 milliards de dinars, 13 milliards de dinars et la banque, 47milliards de dinars. La tranche d'âge de ces jeunes investisseurs se situe entre 19 et 35 ans. Un jeune qui a réussi à monter sa propre microentreprise en agriculture raconte son expérience: «J'ai eu une chance incroyable, c'était peut-être bien mérité, vu la détermination et la volonté dont j'ai fait preuve pour réussir.» Un autre jeune moins chanceux, d'un air déçu et blasé dira: «D'un côté, ils nous disent que l'Ansej est une chance inouïe pour nous, les jeunes. Et d'un autre, une fois qu'on obtient l'attestation d'éligibilité, la banque nous demande des garanties, c'est la fin de mon aventure.» Nassim, parlera d'«un manque de coordination entre les différentes administrations concernées: l'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes, les banques et les différents ministères.» Il ajoute: «Pour ma part, j'ai réussi à avoir l'attestation d'éligibilité en plus du prêt bancaire. Ensuite, il y a eu un blocage au niveau du ministère qui a refusé de me délivrer une licence de transport, prétextant une saturation du secteur des transports. Je me suis retrouvé en train de rembourser les prêts de la banque. Bien avant de commencer à travailler, je suis déjà perdu.» En attendant une meilleure coordination, et de meilleurs investissements, L'Ansej vise à relever le seuil de l'investissement qui ne dépasse pas aujourd'hui les 4 millions de dinars pour encourager l'investissement en Algérie. En attendant, les jeunes patientent, rêvent et espèrent.