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La dictature du football
MOUVEMENT SPORTIF NATIONAL
Publié dans L'Expression le 29 - 12 - 2010

Quand on parle de dictature, on se réfère souvent à la politique. En sport aussi ça existe. Elle s'appelle football.
Lorsque le football éternue, le mouvement sportif national s'enrhume. Cette métaphore qu'ont choisie certains pour vanter les vertus du ballon rond et montrer à quel point il est ancré dans la société et a éclipsé les autres sports, n'est pas du goût de tout le monde.
En effet, beaucoup la trouvent risible et la rejettent, estimant que si le football est vénéré et encensé autant, c'est uniquement parce qu'il est favorisé et hyper médiatisé, contrairement aux autres disciplines qui, elles, sont souvent ignorées, pour ne pas dire carrément méprisées. Supplantées par le football, elles sont mises sur la touche et ont rarement l'occasion de s'exprimer pour se faire connaître du grand public. On ne comprend pas comment des disciplines aux valeurs sûres comme la boxe et l'athlétisme lesquels ont pourtant donné à notre pays ses seules premières médailles olympiques, ont pu disparaître du paysage médiatique, alors qu'ils pourraient jouer le rôle de locomotive du sport algérien. Seules les agences de presse leur consacrent un espace.
Malheureusement, leurs comptes rendus ne sont pas toujours relayés par les médias qui préfèrent s'investir plutôt dans le football jugé plus porteur et plus avantageux, quitte à s'attirer des critiques pour leur parti-pris. C'est indéniable, le football fascine, c'est pourquoi il est devenu le premier sport à l'échelle de la planète. Dans nombre de pays, on le glorifie et le vénère comme le symbole d'une religion.
A la longue, il est devenu un véritable phénomène de société, qui ne laisse personne indifférent. Grands ou petits, on n'a d'yeux et ne vit que pour lui. Le football est omniprésent, même dans les discussions les plus intimes il s'invite au débat. On le courtise, on le monte au firmament, on le plébiscite au point où il a fini par devenir très envahissant. Les adeptes des autres sports, qui ont du mal à accepter la suprématie du football, pointent un doigt accusateur en direction des médias en raison de leur penchant pour le «sport roi».
Les journaux, notamment les quotidiens dits «sportifs», axent l'essentiel de leurs écrits sur le football (avec précision d'importance, le football d'«élite», réduit à la Ligue 1 professionnelle) et semblent oublier les autres disciplines.
La radio lui consacre de nombreuses émissions, mais c'est la télévision, média lourd par excellence, qui lui réserve la part du lion grâce aux nombreuses rencontres qu'elle diffuse presque chaque jour et à longueur d'année. Une cinquante de rencontres toutes compétitions confondues ont déjà été retransmises sur le petit écran depuis l'ouverture de la saison. Sans oublier les nombreuses tables rondes qui lui sont régulièrement programmées avant et après chaque rencontre. Seul le handball et à un degré moindre le basket-ball ou le volley-ball échappent au diktat du football en se voyant accorder, de temps à autre, un temps d'antenne pour la retransmission des finales de Coupe d'Algérie, notamment, mais c'est seulement lorsque le football est absent ou en période de trêve.
Une aubaine aussi, pour les autres disciplines qui n'avaient pas droit de cité, de passer à la télé et de se faire connaître. C'est le cas du ping-pong, des arts martiaux, du ski, du badminton, de la lutte, de la planche à voile, des sports de montagne, des sports de force, etc. Lorsque le football reprend ses droits, il règne sans partage sur la scène sportive avec la bénédiction des médias. Un peu comme la dictature du prolétariat naguère, il exerce sa suprématie et n'accepte pas qu'on lui fasse de l'ombre, qu'on marche sur ses plates-bandes, qu'on minimise son rôle de porte-drapeau du mouvement sportif national, en un mot, qu'on remette en cause sa suprématie.
Or, il n'y a pas que les médias. Les jeunes footballeurs particulièrement ceux qui rêvent d'embrasser une carrière professionnelle, et les hommes politiques sont tombés également sous son charme et lui vouent un intérêt parfois démesuré. Les premiers espèrent trouver grâce au football un moyen de s'offrir une place au soleil et pourquoi pas suivre le même itinéraire que celui emprunté par de nombreuses stars à l'image de Christiano Ronaldo ou de Zinedine Zidane.
Pour rappel, le premier cité a été transféré de Manchester United au Real Madrid pour le chiffre faramineux de 94 millions d'euros!
C'est d'ailleurs, le transfert le plus coûteux de l'histoire du football. Les seconds, c'est-à-dire les hommes politiques, ont compris avant tout le monde que le football est l'opium du peuple et qu'il n'y a que lui qui peut leur faire oublier un tant soit peu leurs tracasseries quotidiennes. On n'hésite pas à lui dérouler le tapis rouge, l'essentiel est de redonner le sourire au plus grand nombre de gens. Les scènes de liesse populaire apparues après la victoire historiques de l'Equipe nationale algérienne face à son homologue égyptienne lors du dernier match qualificatif pour le Mondial sud-africain, disputé à OmDourman, resteront longtemps gravées dans les mémoires. C'est la preuve que le football n'a pas son pareil pour doper les foules et les transcender.
L'Algérie est un pays qui aime le sport. Il n'y a qu'à voir les stades qui sont régulièrement pleins, particulièrement lors des derbys dont certains, à l'instar de USMA - MCA en particulier, n'ont rien à envier à ceux opposant des équipes européennes ou sud-américaines d'une même ville. A l'issue d'un reportage effectué par une chaîne de télévision étrangère, il y a quelques années, le traditionnel MCA - USMA était classé parmi les dix meilleurs derbys au monde.
Une sacrée prouesse. Seule tâche noire, les scènes de vandalisme auxquelles on assiste parfois mais qui n'enlèvent rien au spectacle, qualifié très souvent de grandiose. C'est ce qui fait peut-être la différence, car le football, comparé aux autres disciplines, draine nettement plus de monde et bénéficie d'une meilleure audience. Cet avantage ne lui donne pas cependant, le droit de régner sans partage sur la scène sportive nationale. Comme en politique, les disciplines dites mineures qui n'ont pas encore pignon sur rue, ont, elles aussi, le droit de s'exprimer. N'oublions pas que «l'information est une idée, quand elle s'empare des masses, elle devient une force».
Des passages plus longs et surtout plus fréquents à la télé et la radio et d'une manière générale, dans les médias du pays, ne feront de mal à personne et aideront ces disciplines à percer et retrouver de l'audience. La charte sportive qui le recommande est, en tout cas, très claire à ce sujet. Pour elle, il n'existe pas de disciplines mineures. Tous les sports, y compris ceux qui n'ont pas encore de statut olympique, doivent être logés à la même enseigne et entourés des mêmes égards. C'est seulement à cette condition et à elle seule, que l'esprit sportif triomphera et l'éthique sera sauvée.


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