Fraude, corruption et malversations. Autant de sujets qui demeurent tabous dans nos entreprises. Les tourments qu'a subis l'ex-cadre de la Société nationale des transports ferroviaires (Sntf), Mohamed Saïdi, pour avoir dénoncé un cas, en est une preuve irréfutable. Ce retraité espère simplement que justice lui soit rendue pour qu'il puisse savourer paisiblement son nouveau statut social avec sa famille. Pour l'instant, il affirme subir les foudres de ses ex-responsables qu'il a dénoncés pour «plusieurs irrégularités dans la gestion». La genèse de son affaire, qui traîne depuis près de dix ans, remonte au 12 novembre 2000. M.Saïdi avait organisé avec quelques anciens cadres de la société une conférence de presse à Constantine. Son objet? Dénoncer «la corruption et le dysfonctionnement de cette société où j'ai exercé durant 34 années et dans les différentes directions», précise-t-il. Presque une année après, Mohamed Saïdi a été traduit en justice par les responsables du Syndicat national et l'ex-directeur général de la société «pour diffamation». Peine perdue pour les dénonciateurs puisque cet ancien cadre sera acquitté. «Les documents avérés, produits à qui de droit, la justice, ont confirmé mes révélations, qui ont permis à la justice de statuer sur les décisions définitives de jugement de relaxe en ma faveur», ajoute-t-il. Peu après, M. Saïdi décide de poursuivre en justice ces responsables pour «propos calomnieux». Il demandait simplement, poursuit-il, «l'application des lois de la République, notamment l'article 300 du Code pénal à leur encontre». Seulement voilà, la décision rendue par la justice n'était pas conforme à ses attentes. «Il y a eu une insensibilisation délibérée de cette affaire par les magistrats qui leur ont fomenté des jugements à leur profit», dénonce-t-il. Après avoir fait des révélations sur ce qui se passait au sein de la société, M.Saïdi se retrouve victime de représailles. «Le DG m'a privé de mes droits légitimes et réglementaires relatifs à la régularisation de ma situation administrative faisant obstacle aux travaux de la commission paritaire de la Sntf qui avait arrêté souverainement les cas soumis à son examen pour régularisation et refusé d'autre part d'exécuter le jugement de la section sociale statuant sur ladite régularisation», explique-t-il. Mais il n'était pas seul à souffrir de ces représailles. Ces enfants, travaillant dans la même entreprise, en ont également payé le prix. Toutes les lettres et les requêtes envoyées à plusieurs responsables au sein du gouvernement n'ont pas eu d'écho. «Je veux en finir avec cette affaire qui m'empoisonne la vie, je veux vivre sans tracas dans mon pays que j'ai servi à travers cette entreprise pendant 34 années de labeur sans relâche», revendique-t-il.