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De la révolution à la fronde des «enfants de Spartacus»
LA TUNISIE, UN MOIS APRÈS LA «FUITE» DE BEN ALI
Publié dans L'Expression le 12 - 02 - 2011

Du nord au sud, le pays est devenu, en deux semaines, une «manif» permanente: grèves perlées, débrayages sauvages, manifestations quotidiennes d'employés et de chômeurs qui égosillent des revendications étouffées pendant près d'un quart de siècle.
Ils ont «détruit» Carthage, le palais du président Ben Ali, ils veulent maintenant le partage. Après la révolution populaire qui a fait tomber le régime de fer et prédateur de Zine El Abidine Ben Ali, la révolte sociale gronde en Tunisie: le peuple veut toucher des dividendes. «Le peuple fait preuve d'une grande maturité, mais il pourrait à nouveau descendre dans la rue», avertit un diplomate. Car du nord au sud, le pays est devenu en deux semaines, une «manif» permanente: grèves perlées, débrayages sauvages, manifestations quotidiennes d'employés et de chômeurs qui égosillent des revendications étouffées pendant près d'un quart de siècle. Tous les jours, la «nouvelle» télévision nationale fait remonter des provinces des images et des cris de misère, de colère et de détresse. Une femme s'est encore immolée par le feu jeudi en province et est dans un état grave. Sans parler des manifestations spontanées pour chasser des gouverneurs récemment nommés, pour cause de «RCDisme», un néologisme bâti sur le nom du parti de Ben Ali, le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD). Le gouvernement de transition tente aujourd'hui d'endiguer la grogne des «enfants de Spartacus», expression d'un commentateur tunisien qui renvoie à la révolte des esclaves contre Rome en 73 avant Jésus-Christ. Car pour le moment, les gens de Sidi Bouzid, Kasserine, Regueb et même de Tunis, n'entendent pas l'écho lointain des promesses des bailleurs internationaux et brandissent par milliers leurs cartes d'identité pour obtenir un travail, une aide, de la démocratie sonnante et trébuchante. Mardi, ils étaient 400 à 500 à envahir le gouvernorat au coeur de la capitale pour en réclamer leur part. Le presque octogénaire président intérimaire, Foued Mbazaa, a exhorté à la patience mercredi en promettant des «négociations sociales à l'échelle nationale». C'était la première fois qu'il parlait directement aux Tunisiens depuis la chute de Ben Ali, le 14 janvier. Son premier ministre, Mohammed Ghannouchi, bientôt 70 ans, mettait en garde le même jour contre une dangereuse «explosion sociale». Contraste saisissant entre la jeunesse des tombeurs de Ben Ali et le look «conseil d'administration» d'une équipe en complet-veston composée, à quelques exceptions près, de sexagénaires et septuagénaires. «Ce gouvernement fait un bon boulot dans des circonstances très difficiles pour gérer cette révolte «requalifiée» en révolution. Il a pris des mesures importantes comme l'amnistie générale, sur les droits de l'homme, la légalisation des partis... Il ne faut pas oublier que ça ne fait même pas un mois que Ben Ali a fui», relativise un diplomate. «Comment gérer l'impatience qui peut faire dérailler» une démocratie balbutiante, s'interrogeait pourtant un eurodéputé de passage à Tunis, quand un journaliste tunisien lui parlait d'une «course contre la montre». Même la puissante Union générale tunisienne du travail (UGTT), pourtant acteur majeur du mouvement qui a fait fuir Ben Ali, semble prise de court. «Nous n'encadrons pas tous les mouvements de grèves», reconnaît un de ses dirigeants. Pour Abid Briki, la Centrale syndicale est désormais «débordée face à l'agitation sociale». «L'enjeu, dit-il, est aussi de parvenir de reprendre pied dans des secteurs ou des entreprises dont l'Ugtt été chassée et remplacée par des cellules» du RCD. «Carthago delenda est» (Carthage doit être détruite), écrivait, dès le 14 janvier, un blogueur tunisien évoquant la célèbre exhortation de Caton l'ancien pour l'adapter à la Tunisie de Ben Ali: Carthage a été pendant 23 ans le symbole de l'oppression pour les Tunisiens. C'était depuis son palais dans cette ville antique accolée à Tunis que le président Ben Ali tenait le pays en coupe réglée avec son clan et celui de sa seconde épouse Leïla. C'est symboliquement là que devrait se tenir «bientôt» une conférence internationale pour aider la Tunisie démocratique.

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