Des milliers d'emplois peuvent être créés autour des grandes entreprises nationales. «Il est temps de faire le point de la situation afin que les grandes pointures de l'économie nationale adoptent une stratégie qui fasse appel à la sous-traitance», c'est en ces termes que le président du Conseil national consultatif pour la promotion de la PME, Zaïm Ben Saci, a résumé les différentes interventions émises hier lors d'un table ronde organisée au centre de presse d'El Moudjahid sur la sous-traitance industrielle en Algérie. Il est fort regrettable, a-t-il souligné, que l'Algérie n'arrive pas à développer ce créneau porteur générateur de milliers d'emplois dans le secteur industriel. Aujourd'hui, le contexte et les conjonctures se prêtent au lancement de cette dynamique et tous les ingrédients sont réunis pour réussir une mise en place d'une stratégie de la sous-traitance. Une main-d'oeuvre qualifiée et peu coûteuse, une énergie bon marché et disponible et une assistance financière, qui, malgré les lenteurs bancaires, répond aux besoins grâce au Fgar (Fonds de garantie). Les intervenants n'ont toutefois pas manqué d'évoquer l'absence du foncier qui freine énormément la création d'entreprises pouvant opérer dans la filière de la fabrication de pièces de rechange industrielles. Contrairement aux pays sud-européens (Espagne, Italie, Portugal) voire même maghrébins, l'Algérie continue à importer des pièces de rechange et autres fournitures d'équipement qu'elle peut fabriquer sur place avec l'accompagnement des grandes entreprises nationales comme la Sonatrach ou la Sonelgaz. Les grands chantiers de l'autoroute Est-Ouest, le métro ou encore les différentes lignes de tramway programmées dans les grandes métropoles du pays, devraient être étroitement soutenus par de petites entreprises locales fabricant des pièces de rechange ou tout autre accessoire. Il est toutefois positif, a confié un participant en marge des débats aux journalistes qu'il n'existait que «10 sous-traitants locaux en 1988 alors qu'on en est aujourd'hui à 500» Un intervenant a insisté sur les volets formation et mise à niveau des entreprises. Il a en outre, déploré le manque données chiffrées dans le domaine mais se trouve convaincu que «des milliers d'entreprises de sous-traitance pourraient être créées autour des grands projets structurants inscrits dans le programme quinquennal.» Il faut dire que l'Algérie importe annuellement une moyenne de 4 à 5 milliards de dollars en pièces de rechange et fournitures dans le secteur des hydrocarbures, par exemple alors que la Sonatrach est capable de construire des unités satellites pour la production locale de ces pièces, a-t-on déploré. Animé par Zaïm Ben Saci, cette table ronde a réuni, notamment Bendris Brahim, président de l'Union professionnelle et de l'industrie automobile et mécanique (Upiam) ainsi que Lounis Khodja, secrétaire général de l'Union générale des entrepreneurs algériens (Ugea).