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Le cinéma du fusil au klash
LE 7° ART ALGERIEN ET LA REVOLUTION
Publié dans L'Expression le 03 - 11 - 2002

Depuis ces dernières années le cinéma algérien traverse une très grave crise d'existence.
La dissolution des principales entreprises cinématographiques et audiovisuelles, l'exil des principaux cinéastes, la fermeture de la plupart des salles de cinéma et surtout la prolifération inquiétante de la vidéo et le désintéressement des responsables pour le secteur, ont conduit inéluctablement le septième art algérien vers le déclin.
Et pourtant, lors de la Guerre de libération, le cinéma a été utilisé par les combattants de l'ALN pour promouvoir l'image de lutte du peuple algérien.
Le GPRA (Gouvernement provisoire de la révolution algérienne) avait créé dès 1957, un service cinéma au sein de l'ALN.
C'est un Français, René Vautier, un Breton acquis à la cause algérienne, qui initia les premiers opérateurs algériens à l'image. Parmi eux figurent les grands noms du cinéma algérien: Mohamed-Lakhdar Hamina, Amar Laskri, Ahmed Rachedi ou encore Djamel Chandarli.
A l'Indépendance, ces cinéastes qui ont survécu à la guerre se sont lancés dans le développement du secteur encore à ses premiers balbutiements.
Mais encore préoccupés par la prise du pouvoir, les dirigeants de la révolution, se sont désintéressés de ce secteur pourtant stratégique pour la propagande politique.
Profitant de ce vide culturel, le chef de la Zone Autonome d'Alger Yacef Saadi bénéficia d'une importante subvention de l'Etat (200 millions de l'époque), pour créer en 1963 sa propre maison de production «Casbah films» et cela afin de satisfaire une vieille passion.
Le cinéma algérien qui n'était jusqu'alors constitué que de vieux reportages de guerre s'ouvrait à la fiction.
Et c'est à partir de «La bataille d'Alger», réalisé en 1965 par un italien Gillo Pentecorvo mais surtout produit et...interprété par Yacef Saadi, que le septième art et sa composante de cinéastes algériens se feront connaître au monde. On retiendra au passage Youssef Bouchichi et Moussa Haddad qui ont travaillé comme assistants réalisateurs sur instruction de Yacef.
Le film qui traite d'une manière presque hollywoodienne les évènements de la fameuse Bataille d'Alger a obtenu un très grand succès commercial et a bénéficié d'une bonne critique, ouvrant la voie à plusieurs cinéastes en herbe pour donner libre cours à leur talent.
C'est dans ce contexte particulier que le cinéaste Mohamed Lakhdar Hamina réalise son premier long métrage «Vent des Aurès», qui obtiendra une moisson de grands prix dont celui de la première oeuvre à Cannes. Une oeuvre émouvante qui traduit le sentiment encore pesant du réalisateur envers l'ouvrage historique laissé par le colonisateur.
Conscient de l'importance du 7e art dans la promotion de l'image du pays, le pouvoir en place va utiliser le cinéma durant une longue décennie et cela pour régler ses comptes avec l'ancien colonisateur.
Pour mieux gérer le secteur, le pouvoir incarné par le président Boumédiene entame alors une opération de restructuration en nationalisant l'exploitation cinématographique.
Cette nationalisation touchera essentiellement la production privée (Casbah Films), de Yacef Saadi, dont le matériel composé de caméras 16 mm, 35 mm, de travelling, matériel sonore et de spots de lumière sera récupéré par l'Etat.
La création d'un Institut national du cinéma en août 1964 va pourtant créer une nouvelle génération de cinéastes et donner de l'espoir à ces amoureux de l'image.
Les Mohamed Ifticène, Merzak Allouache, Lamine Merbah, Sid Ali Mazif et Rabah Lardji constituaient ce riche potentiel de créateurs qui avaient une nouvelle vision de l'avenir et qui ne partageaient pas systématiquement les idéaux du pouvoir.
Ces réalisateurs à l'avenir prometteur étaient en contact permanent avec des formateurs russes et polonais, ce qui a fait naître chez eux une certaine vision politique proche du communisme loin du socialisme qu'on voulait leur inculquer à force de discours démagogiques.
Un différend politique conduit alors inéluctablement à la dissolution de l'institut et à la création de la Cinémathèque nationale algérienne.
C'est principalement dans ce lieu-culte du cinéma, que ce groupe de cinéastes avant-gardistes trouva son expansion culturelle.
Et dès la création de l'Office national pour le commerce et l'industrie cinématographique (ONCIC) en 1968, le cinéma algérien connaîtra durant plus d'une décennie (entre 1970 et 1980) une véritable explosion culturelle, devenant le digne représentant du cinéma africain et arabe.
S'inscrivant dans la même ligne politique du pouvoir, le cinéma algérien est devenu le défenseur des causes arabe, palestinienne et surtout le promoteur d'un «cinéma non aligné».
Une période faste où on réalisa essentiellement des films sur la Guerre de libération: «Patrouille à l'est» d'Amar Laskri, «L'opium et le bâton» d'Ahmed Rachedi «Les hors-la-loi» de Tawfik Farès, ou encore «La voie» de Mohamed Slim Riad.
Des films qui ne seront malheureusement consacrés que dans des festivals de seconde zone plus proches du pôle socialiste comme le festival de Locarno, de Moscou ou de Tachkent.
Il fallut attendre 1975 pour voir un Algérien consacré Mohamed Lakhdar Hamina, lauréat de la palme d'Or du festival de Cannes avec son film «Chroniques des années de braise». Une fresque de trois heures qui résume les différentes étapes de la révolution algérienne.
Cette consécration du cinéma algérien fera prendre conscience aux responsables de la culture et ouvrira la voie à d'autres réalisateurs qui finiront par s'affirmer comme de véritables visionnaires du futur.
L'après-Boumediene donnera à ces jeunes réalisateurs l'occasion inespérée de s'exprimer et de dénoncer ouvertement certains maux sociaux.
Les films de Merzak Allouache «Omar gatlato» et «Leila et les autres» de Sid Ali Mazif, ont longtemps été présentés comme des références dans le domaine.
D'autres cinéastes viennent se joindre à ce mouvement, et constituent ainsi l'avant-garde d'un cinéma nouveau et réaliste. C'est le cas de Rabah Laradji et son film «Un toit et une famille», ou encore Bouamari avec «Premier pas», et «Echebka» de Ghaouti Bendedouche, mais surtout Mohamed Zinet avec «Tahya ya didou» qui remet en cause certaines vérités de l'histoire.
A côté de ces cinéastes critiques se placent d'autres réalisateurs qui ont choisi l'humour pour faire passer leur message politique.
C'est le cas de Mohamed Zemmouri qui s'est spécialisé dans le film satirique en écorchant la société algérienne et la révolution à travers son film «Les folles années du twist». A contre-courant, Moussa Haddad, ancien assistant de Gillo Pentecorvo dans «La Bataille d'Alger» a apporté avec son film «Les vacances de l'inspecteur Tahar» une nouvelle mode, celle de la «Comédie positive» qui fera les beaux jours du cinéma algérien. La comédie restera le courant privilégié des cinéastes sans vision politique et sans option créative.


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