Les manifestants tunisiens poursuivaient, hier, leur sit-in à la Place du gouvernement à la Kasbah (Tunis) à proximité du Premier ministère pour réclamer la démission du gouvernement de transition, la dissolution des deux chambres des députés et des conseillers, la création d'une assemblée constituante et l'instauration d'un régime parlementaire. Les protestataires scandaient des slogans et brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire «Nettoyage des dispositifs appartenant aux institutions de l'Etat et au régime déchu», «Indépendance de la justice», «Dissolution du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD)» et «Interdiction à ses militants de toute participation à la vie politique». Des unités de l'armée tunisienne et des éléments des forces de l'ordre ont alors été déployés sur place pour empêcher les manifestants et les protestataires de s'approcher du siège du gouvernement. Pour les manifestants, le régime du président déchu continue de se perpétuer à travers la présence de ses symboles dans le gouvernement de transition. Pour rappel, le gouvernement de transition avait été remanié suite aux protestations populaires contre la présence de symboles de l'ancien régime au sein de l'Exécutif et le gouvernement provisoire s'était engagé à organiser des élections libres, transparentes et intègres d'ici six mois, alors que des partis de l'opposition n'ont pas cessé de demander la mise en place d'une assemblée constituante et d'un conseil pour protéger la révolution. Ces sit-in et manifestations se poursuivent en dépit de la mise en garde du ministère tunisien de l'Intérieur qui a appelé les citoyens à respecter les dispositions de l'état d'urgence qui interdit les rassemblements de plus de trois personnes au niveau des places publiques. Le ministère avait mis en garde contre toute infraction aux dispositions du décret organisant l'état d'urgence et qui expose les contrevenants à des poursuites judiciaires, rappelant que la loi sur les réunions et les manifestations publiques permettait aux autorités responsables d'interdire toute manifestation susceptible de troubler la sécurité et l'ordre public.