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«J'appartiens à une génération orpheline»
L'EGYPTIEN KHALED EL KHAMISSI À ALGER
Publié dans L'Expression le 11 - 04 - 2011

Samedi dernier, il était l'hôte de l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (Aarc), dans le cadre des rencontres «Diwan Abdelatif» à la salle Frantz-Fanon de Riad El Feth.
Auteur de Taxi, un livre qui raconte les déboires des petites gens égyptiennes, livre devenu rapidement un best-seller et traduit dans plus de dix langues, Khaled El Khamissi était, samedi dernier, l'hôte de l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (Aarc) dans le cadre des rencontres «Diwan Abdelatif» à la salle Frantz-Fanon de Riad El Feth.
Entouré de journalistes, mais aussi de représentants de l'ambassade d'Egypte venus l'écouter, l'auteur de Safînat Nûh (L'Arche de Noé) a, tour à tour, parlé de son livre greffé à la réalité sociopolitique de son pays, et partant, de la révolution qui a secoué l'Egypte un certain 25 janvier 2011.
Khaled El Khamissi fera remarquer en préambule son attachement à l'Algérie, pays qu'il a toujours voulu visiter, constituant ainsi pour lui un symbole dans ses mouvements d'indépendance, son rapport étant fort avec l'Egypte dans les années 1960.
«Ayant visité beaucoup de pays arabes, l'Algérie demeurait une station manquante dans le cadre de mon périple». Appartenant à une grande famille de lettrés, l'écrivain ancien réalisateur et journaliste, se souviendra que la maison de ses parents était toujours ouverte jusqu'au jour où son père fut obligé de quitter le pays en raison de l'oppression d'Anouar Sadate. «Sadate avait dit à mon père, tu quittes le pays car je ne veux pas te mettre prison».
C'est ainsi que l'enfant Khaled grandit en ayant en tête la littérature qui entourait la bibliothèque de son père, à savoir arabe, russe et française. (Pouchkine, Dostoïevski, Gogol, Naguib Mahfoud, Zola, Balzac etc.). L'auteur confiera appartenir à «une génération de désenchantement», car ayant vu tous les intellectuels du pays partir les uns après les autres durant cette période sous Sadate, laquelle était marquée par une forte répression vis-à-vis des intellectuels.
«Une génération orpheline à cause d'un Etat fasciste», fera-t-il remarquer avec dépit. Abordant son livre Taxi, M.El Khamissi dira:«Quand tu veux écrire un livre sur le vécu, tu t'inspires forcément de la réalité», ceci en réponse aux questions de l'intervieweur à propos du réalisme accru de son oeuvre, réitérant le fait que son roman «est à 100% de la fiction».
Il dira, par ailleurs que la révolution en Egypte n'a pas commencé le 25 janvier 2011, mais plutôt bien avant, en 2005 (année des élections législatives et présidentielle). Soulignant le style d'El Makma qui caractérise son livre, décliné en langue dialectale (la partie dialogues), l'écrivain estimera ne pas être un Français ou autre pour écrire comme les autres d'où le choix de faire appel à un style populaire arabe ancien bien ancré dans la tradition égyptienne.
Aussi fera-t-il remarquer que le «recours à l'arabe dialectal s'imposait de facto lorsqu'il s'agissait de faire parler ces personnes issues de la rue, comme il est évident que mon prochain livre sera parlé en arabe classique, car c'est l'histoire et les personnages qui imposent le niveau de langue».
Abordant le contenu, cette fois, de son livre et la multitude des thèmes décriés comme la corruption, la félonie etc., Khaled El Khamissi dira que son but, avant tout, à travers ce livre est de «communiquer un sentiment général qui règne au sein de sa société». Il s'agit de «parler des gens à travers des fléaux et situations dramatiques. Ce livre correspond au moment de l'enclenchement de la révolution».
Evoquant la situation plus que catastrophique que vit la société égyptienne ployée sous la misère et l'appauvrissement ambiant, l'écrivain fera remarquer que 58% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. Et seulement 25% arrivent à acheter un livre. «Aussi 40% de la société est analphabète» selon lui. Cependant poursuit-il «le peuple égyptien est optimiste, sage et civilisé».
Khaled El Khamissi évoquera également le rôle des médias et des intellectuels face à la crise que connaît le monde de l'information. Il évoquera aussi son second livre Safînat Nûh, soulignant que n'importe quel Egyptien désire quitter le pays. Un phénomène d'émigration propre, hélas, à tous les pays arabes. «Nous sommes une génération qui finit l'instant d'une noyade», achèvera-t-il de dire.


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