Les mouvements de revendications traduisent le déficit de dialogue. La cohésion sociale est l'un des points sur lesquels le président de la République a axé son message à l'occasion de la Fête du travail. Le message de Abdelaziz Bouteflika a été lu par Mohamed Ali Boughazi, conseiller à la Présidence, lors d'une cérémonie à Sétif. «L'emploi représente un enjeu considérable car s'il s'agit de développer, parmi toutes les franges de la jeunesse, la confiance en l'avenir et, progressivement, le sentiment de l'utilité sociale», a dit le Président. Pour le Président, il s'agit aussi de renforcer la cohésion nationale dans une période où, à l'échelle du monde, la répétition et la profondeur des crises, l'exacerbation des tensions et le jeu des stratégies qui en résultent sont source d'incertitudes et de menaces de divers ordres. Le Président rappelle que les programmes d'investissement, entre 2001 et 2010, ont permis de réduire de près de deux tiers le taux de chômage. Le programme de développement en cours a érigé, quant à lui, l'emploi en priorité absolue avec un objectif de création de 3 millions de postes de travail sur la période 2010-2014. Ces politiques visent à renforcer les moyens du financement de l'investissement et à en assouplir les conditions, a jouté le Président dans son message. Réhabiliter les entreprises du secteur public, favoriser les entreprises nationales pour l'exécution des programmes publics de réalisation et d'équipement sont d'autres orientations données par le chef de l'Etat. D'autres mesures sont à l'étude au plan fiscal pour favoriser les activités créatrices de valeur ajoutée et à fort contenu de main-d'oeuvre, a promis le président de la République. Bouteflika a aussi mis l'accent sur les hausses, qualifiées de sensibles, des salaires et du pouvoir d'achat des travailleurs dans les divers secteurs d'activité. «Ces hausses étaient nécessaires pour faire bénéficier les travailleurs des améliorations de l'économie, soutenue par la hausse du prix des hydrocarbures sur les marchés internationaux et débarrassée des contraintes de la dette extérieure», a-t-il ajouté. Le Président poursuit son propos en se prononçant sur les revendications populaires. «Cependant, la série de revendications qui s'est développée -au- delà de la question du bien-fondé qui renvoie dans chaque cas aux principes d'équité ainsi qu'aux contraintes d'une gestion responsable, soucieuse autant d'efficacité immédiate que des exigences de l'avenir-, cette série de revendications a montré la dimension des déficiences du dialogue social», a-t-il dit. Bouteflika préconise la correction des insuffisances dans la communication, la concertation préalable et l'anticipation au niveau des pouvoirs publics. Le tout constitue une mission dont la mise en oeuvre doit être impérativement accélérée et approfondie, a-t-il ajouté. Il conseille aussi de remédier à l'inadéquation qui s'est révélée dans les modalités et les mécanismes de la représentation professionnelle et du fonctionnement syndical par rapport à un dynamisme social renouvelé. Les exigences de la société recoupent, selon le Président, celle d'une pleine transparence dans la gestion publique et celle d'une participation citoyenne effective accrue. Il admet que ce sont des objectifs au coeur de la nouvelle étape des réformes que «je viens de proposer solennellement à la nation concernant l'organisation et la vie institutionnelle et politique du pays». Le Président annonce que «ce nouveau cadre permettra de lutter contre les passe-droits et contre la corruption».