L'activité des partis s'est arrêtée pour faire place à un marasme politique inquiétant. Les différentes formations politiques qui avaient choisi la pauvreté et la misère comme thème de campagne pour les législatives et les locales, se sont murées dans un silence inquiétant. Si les permanences des partis sont totalement désertes, les activités des membres de l'APN sont suspendues jusqu'à la fin du mois sacré. Alors que par le passé les partis islamistes s'investissaient dans la récupération politique de la misère et de la pauvreté, cette année ces partis ont décidé de se mettre en veilleuse. A l'Assemblée, seul le président de l'APN s'est illustré par une action de bienfaisance, en rompant le jeûne avec les nécessiteux dans un restaurant à Birkhadem. Le président de l'APN, M.Karim Younès, très sensible à la situation de cette couche de démunis, a offert un chèque de 300.000 DA aux organisateurs de cette Chorba pour tous et ce, afin de combler toutes les dépenses et surtout les exigences en matière de consommation. Une action louable qui n'a pas servi d'exemple aux députés dont la plupart n'habitant pas la capitale, ont choisi de rentrer chez eux pour passer le ramadan avec leur famille, sans pour autant se soucier de la demande pressante des citoyens qui les ont élus. Les partis ayant une assise à l'Assemblée comme le FLN, le RND et El-Islah se sont illustrés par leur absence sur le terrain. Seules quelques actions individuelles de kasmas FLN, d'un député ou d'une fonctionnaire de l'Assemblée sont venues nous rappeler l'existence de la rahma dans les coeurs des Algériens. Même constat enregistré chez la Centrale syndicale ou plusieurs centaines de repas ont été distribués. Les partis islamistes du mouvement Ennahda, du MSP et du mouvement El-Islah, ne semblent pas être sensibles à la misère algérienne. Nahnah, toujours à l'étranger pour des soins, a laissé un parti en déconfiture où la lutte des clans a fait oublier à ce parti, né d'une association caritative (El Irchad Oual Islah), les principes mêmes de la miséricorde et de la compassion. Il existe cependant quelques actions individuelles des membres de ce parti, qui pallient ainsi la défaillance de la grande machine du secours islamique. Même le Parti des travailleurs, qui n'a pas cessé de défendre durant l'année la veuve et l'orphelin, le pauvre et le démuni, est resté en stand-by durant ce mois sacré. Aucune action concrète pour aider les nécessiteux n'a été pilotée par la formation de Louisa Hanoune qui, il faudra le signaler, regroupe 17 députés dont le salaire pourrait constituer un don non négligeable. Le FFS était aussi absent de cette grand-messe des musulmans. Trop occupé, dira un militant, par la préparation des partielles en Kabylie. Hormis l'action de Karim Younès et de Sidi Saïd, aucun responsable de parti n'a voulu s'investir pour s'associer à la douleur et à la misère de cette couche sociale algérienne. Alors que pour les inondations de Bab El-Oued pratiquement tous les hauts cadres de l'Etat et les membres des deux Chambres parlementaires ont donné un mois de leur salaire pour venir en aide aux familles des victimes, aucune action de ce genre ne s'est malheureusement répétée, lors de ce ramadan, considéré avec le froid et la cherté de la vie, comme le plus difficile de la décennie.