Dans la banlieue d'Alger, cinq entreprises dissoutes sur les 285 unités recensées sur ce site de 400 hectares, occupent toujours un espace vital. Le ministre de l'Industrie a annoncé, lors de sa visite à certaines entreprises privées dans l'Algérois, que le gouvernement, et sur instructions du Président de la République, mettra en 2003 à la disposition des investisseurs des assiettes foncières prêtes à l'installation sans aucune contrainte. Il était temps car le foncier industriel, qui a suscité beaucoup de passions, a généré de multiples problèmes grevant l'économie nationale. Le manque de qualification des collectivités locales pour la création et la gestion des Zones industrielles (ZI) et d'activités (ZA), voire l'octroi au rabais des autorisations d'investir par les Calpi locaux durant la période des Délégations exécutives communales (DEC), mais aussi lors du dernier mandat électoral des APC ainsi que la nature juridique des terres, relevant souvent du bien privé de l'Etat ou à vocation agricole, ont vite fait d'attirer et d'aiguiser tous les appétits. Ainsi, des exemples de lots de terrain revendus à plusieurs reprises avant d'être enfin exploités à bon escient sont légion. Autre exemple de blocage : le patrimoine des entreprises publiques dissoutes. A la Zone industrielle de Oued Smar, dans la banlieue d'Alger, cinq entreprises dissoutes sur les 285 unités recensées sur ce site de 400 hectares, occupent toujours un espace vital. Autre entrave: les entreprises publiques occupant des superficies plus importantes que leurs besoins. Celles-ci, font perdre à l'Etat et à la collectivité locale des sommes importantes, à cause de l'inoccupation de la majorité de leurs espaces, selon les entrepreneurs. Du côté des entrepreneurs, il faut reconnaître que rares sont ceux qui paient leur quote-part pour contribuer à l'entretien des zones. Le résultat de toutes ces contraintes est qu'à Oued Smar, un taux d'occupation de seulement 51% est enregistré. Comme par le passé, le ministre de l'Industrie du gouvernement Benflis a déploré la situation qui caractérise le foncier industriel, notamment la spéculation et s'est engagé à mettre un terme à ces pratiques néfastes qui inhibent l'acte de production ainsi que l'esprit d'entreprise. L'Etat manifeste toujours sa présence par le biais d'actions destinées à la réhabilitation de cette zone industrielle. Mais force est de constater que ces actions qui se chiffrent à plusieurs milliards de dinars subissent souvent le même sort que les tonneaux des Danaïdes. En matière de viabilisation, des travaux sont prévus à Oued Smar en 2003 pour un montant de 11 milliards de centimes. Paradoxalement, l'Entreprise de gestion de la zone, l'Egziwa ne disposerait pas des plans d'architecture de toutes les usines implantées sur le site. C'est du moins l'aveu fait au ministre de l'Industrie par l'entrepreneur même chargé d'effecteur ces travaux.