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DEPUIS 1962, UNE PANOPLIE DE TEXTES ET DE POLEMIQUES
Publié dans L'Expression le 09 - 01 - 2003

Bien que le thème de l'arabisation ait été accompagné de tout un arsenal juridique et législatif, la mise en application n'a pas été effectuée.
L'ordonnance n° 96-30 du 21 décembre 1996, entrée en application le 5 juillet 1998, mais qui semble de facto gelée pour ne pas dire renvoyée en catimini aux calendes grecques, est le dernier texte promulgué relatif à la généralisation de l'utilisation de la langue arabe dans la vie politique et institutionnelle du pays. Ce texte n'est, en fait, qu'un amendement et un complément à la loi n° 91-05 du 16 janvier 1991 portant généralisation de l'utilisation de la langue arabe adoptée du temps de l'APN par le parti unique et en fin de mandat. Plus connue auparavant sous le vocable «arabisation», elle a fait depuis l'indépendance du pays et la fin de la présence coloniale française, l'objet de débats intenses, de campagnes médiatiques et de polémiques relatives à des questions de fond essentielles et très complexes-le statut et l'avenir des langues après la période coloniale et l'identité algérienne- et à des questions purement politiques et même politiciennes.
L'arsenal juridique et législatif, qui a tenté de codifier ce dossier, n'est jamais parvenu à mettre un terme à ces controverses qui ont parfois défrayé la chronique et les opinions à chaque fois que la question revient sur le devant de la scène.
C'est qu'en trois décennies les trois significations principales du terme «arabisation» sont restées le plus souvent figées, confuses ou confondues soit par insuffisance d'analyse, soit par refus délibéré.
En effet, au-delà des acceptions sociologiques et historiques qui expliquent le processus d'arabisation des ethnies et des populations vivant sur le territoire algérien depuis la conquête arabe de l'Afrique du Nord, le concept s'est limité à désigner des mesures visant à «généraliser l'utilisation de la langue nationale» (intitulé officiel de toutes les lois successives sur l'arabisation), c'est-à-dire à rendre obligatoire l'utilisation de la langue nationale (l'arabe) à la place de la langue étrangère (le français ) dans les usages officiels ou publics.
Ainsi dès 1962, la «décision d'arabiser» est donc prise suivant cette conception de langue. Des mesures administratives vont être mises en oeuvre pour cette arabisation de secteurs importants de l'activité de l'Etat: éducation nationale, justice, défense, information, secteurs dits de souveraineté; mais l'économie et le monde du travail en général vont continuer à fonctionner en langue française, consacrant de fait la dualité de la société et le hiatus entre le système de formation et le monde du travail qui fonctionnent selon deux logiques différentes.
C'était le règne du premier Président algérien Ahmed Ben Bella (1962-1965) durant lequel le groupe porteur de l'arabisation était incarné par des éléments de culture arabe dominante, voire exclusive qui voulaient trouver leur place dans un environnement et un encadrement massivement francophone.
Cadres issus pour leur majorité des écoles coraniques ou de médersas, intellectuels provenant des universités arabes du Moyen-Orient, de formation souvent religieuse ou littéraire, ils définissaient alors leur credo : n'est «arabisant» décrètent-ils que celui formé dans les pays arabes et qui n'est pas bilingue.
Mais c'est le second chef d'Etat de l'Algérie indépendante, Houari Boumediene (1965-1978) qui s'engagera dans des actions encore plus radicales, même s'il proclamera par la suite que la langue arabe ne doit pas être «celle de la poésie et de la romance mais celle de l'acier et de la science».
Cela ne l'empêchera pas d'imposer l'arabisation de la fonction publique par un décret en 1968. Dans ce texte, il est stipulé que dans un délai de trois ans, les fonctionnaires devront apprendre suffisamment d'arabe pour travailler dans cette langue. L'opération fait chou blanc, mais les arabisants verront s'ouvrir à eux les portes de la fonction publique.
Il en est de même pour l'enseignement et le système éducatif en général dont l'arabisation est intensifiée à partir de 1970, sous l'impulsion d'un certain Abdelhamid Mehri alors ministre de l'Enseignement primaire et secondaire. Le cycle du supérieur résiste plus longtemps avant d'être à son tour concerné par la réforme en ce sens.
Sous la présidence de Chadli Bendjedid, les luttes de factions accentuent la poursuite archaïque et démagogique de l'arabisation dans l'enseignement supérieur (1984), suivant les résolutions adoptées sur ce sujet lors du fameux comité central du FLN de juin 1980. Six ans plus tard, en 1986, fut créée dans le même esprit l'Académie algérienne de langue arabe.
Bref, pendant plus de trois décennies un lourd arsenal législatif et juridique doublé de toute une panoplie de mesures administratives va être mis en place pour concrétiser les options d'arabisation dont le point culminant sera la loi de 1991 et l'ordonnance de 1996 qui l'a complète en instaurant des sanctions répressives (fortes amendes financières) pour tous ceux qui ne respectent pas ces textes.
Par la suite, le gel inavoué de tous ces textes et ces mesures, intervenu à partir de 1999, a remis le dossier à la case de départ avec tout ce que cela implique comme interrogations, batailles médiatiques et joutes politiciennes, ce qui permet à ce thème de revenir cycliquement sur le devant de la scène de l'actualité nationale.


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