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La société de leasing Salem en cours de liquidation
Le sort de quelque 82 salariés est en jeu
Publié dans Liberté le 25 - 09 - 2008

Les travailleurs de la société de leasing mobilier se considèrent comme les “victimes” à la fois de la décision de liquidation, prononcée dernièrement par les pouvoirs publics, et d'une gestion problématique dont ils ne sont pas responsables.
Pour le moment, une promesse de redéploiement du personnel a été faite par les actionnaires de la société Salem qui sont la Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA-Banque), la Banque algérienne de développement agricole (Badr), le Crédit populaire algérien (Cpa), la Caisse nationale de l'épargne et de la prévoyance (Cnep-Banque) et la Sofinance. “L'Agex (assemblée générale extraordinaire des actionnaires, ndlr) a décidé, le 14 septembre dernier, l'annulation des décisions précédentes et la cessation des activités de l'entreprise, en prenant en compte les mesures d'accompagnement”, nous a révélé le directeur général de la société Salem, Mohamed Benarbia, en se référant à la question de l'emploi. Le cadre dirigeant a cependant bien précisé qu'“aucune décision officielle” n'a été prise par les propriétaires de la société de leasing, à l'exception de la Badr qui se chargera à l'avenir de “toutes les activités de Salem, en relation avec les pouvoirs publics”. “Les actionnaires ont montré une disponibilité d'utiliser le personnel correspondant aux profils recherchés, qui sera adéquat à leurs besoins”, a-t-il dit, en annonçant que ses services sont en train de préparer des “dossiers” et des “fiches” de salariés, afin de les transmettre aux banques actionnaires et à la Caisse nationale d'assurance chômage (Cnac). Lors de notre entrevue avec M. Benarbia, celui-ci a présenté sa boîte, assurant qu'elle emploie près de 82 salariés, dont une quinzaine sous contrat à durée déterminée (CDD). Autrement dit, seuls “les 62 salariés permanents sont concernés par le dispositif de la Cnac et celui du redéploiement”, a-t-il expliqué, sans exclure la possibilité d'une retraite anticipée pour deux salariés. S'agissant de la démarche de la Cnac, il a rappelé qu'une fois la liquidation proclamée, les salariés congédiés percevront une assurance chômage égale au salaire entier (100%) pendant la première année, à 80% du salaire pendant l'année suivante et à 50% du salaire pendant la dernière année. “Durant cette période, les gens sérieux finiront par trouver un emploi”, a indiqué le gestionnaire, puis d'ajouter : “Nous ne pouvons pas imposer aux banques un personnel dont elles n'ont pas besoin, nous sommes dans une économie de marché et la logique implacable du commerce. Il faut donc s'habituer à ces situations.” Le cadre dirigeant n'a pas semblé être indifférent aux bouleversements suscités par la liquidation de sa société, ni insensible aux “préoccupations” de ses employés. “Nous avons la chance d'avoir un personnel à 80% jeune. Nous pouvons aider à travers le dispositif de solidarité, c'est-à-dire le réseau des connaissances personnelles”, a-t-il souligné, notant au passage que sa fonction cessera après l'arrivée du liquidateur.
Le gouvernement opposé à un plan de redressement
La société algérienne de leasing mobilier, filiale de la CNMA, est une société par actions (Spa), qui a été créée en décembre 1997. Elle est le premier établissement financier spécialisé dans le leasing en Algérie. Une activité encore nouvelle qui consiste à accorder des prêts pour le financement à 100% des projets du locataire (ou preneur), qu'il soit sociétaire de la CNMA, exploitant agricole, entrepreneur, industriel, jeune promoteur ou particulier, dans le but notamment de promouvoir les investissements, encourager la production nationale et contribuer à la création d'emplois. La Salem est aussi régie par le code de commerce, les statuts et les règlements de la Banque d'Algérie, en particulier la loi 96-09 du 10 janvier 1996 portant crédit-bail. Si l'on en croit son DG, la Salem a financé, au début de sa création, “tout équipement professionnel”, pas seulement dans le secteur agricole. Ce n'est qu'au début des années 2000 que “l'orientation s'est dessinée” quant au financement exclusif du secteur de l'agriculture.
D'après des cadres et des syndicalistes approchés, l'entreprise s'est transformée en “outil au service du programme gouvernement” avec l'apparition, en 2001, du PNDA. Ces derniers ont déploré “le populisme” et “les injonctions politiques”, en mettant en avant la difficulté de “marier une Spa banque avec les missions sociales de l'Etat”. Nos interlocuteurs ont aussi insisté sur l'importance du redéploiement de “l'ensemble du personnel”, refusant de faire les frais d'une gestion dont ils ne sont pas responsables ni des “contradictions” observées au niveau de l'Etat autour du dossier Salem. L'allusion est faite, entre autres, à la décision du Conseil interministériel (CIM) de 2007, relative à la recapitalisation de la société de leasing, puis annulée, en août 2008, par une nouvelle décision du même CIM, qui a lâché cette fois l'entreprise. Le mois dernier, le Chef du gouvernement s'est d'ailleurs expliqué sur ce sujet, en laissant clairement entendre que la Salem et la CNMA Banque sont passibles de retrait d'agrément pour dilapidation de deniers publics. Ahmed Ouyahia a, en outre, décidé de mettre fin aux activités de leasing de la Salem et à celles de crédits de l'entreprise mère (CNMA Banque), en s'opposant catégoriquement à l'utilisation de l'argent des banques publiques, “dont l'Etat est propriétaire”, et de celui du Trésor public dans les plans de redressement. Seulement, si la CNMA est rétablie dans “sa vocation initiale” de mutuelle des agriculteurs, la Salem, accusée de “dévoiement de sa mission”, devra payer le prix du “laxisme” des gestionnaires.
Depuis sa création à ce jour, la société de leasing a enregistré le passage de 11 directeurs généraux, soit un DG par an en moyenne. La nomination, en janvier 2008, du dernier DG, en l'occurrence Mohamed Benarbia, obéissait à la logique de “redressement de la situation”, et intervenait après la décision du CIM de “renflouer les fonds propres de la Salem”. Mais l'apport financier a été bloqué par certains actionnaires. Aux dires de M. Benarbia, sans cet argent, la Salem courait à sa perte : au 31 décembre 2007, l'entreprise avait des créances de l'ordre de 2,7 milliards de dinars. Fait paradoxal, la Salem possède quelque 4 milliards de dinars, accordés sous forme de crédits, qu'elle a du mal à récupérer. “Nous avons des problèmes de recouvrement en raison de la particularité du secteur de l'agriculture”, a signalé le gestionnaire. Selon lui, l'agriculture est “un secteur à fort risque”, étant donné que l'activité agricole est soumise aux aléas climatiques et hydriques. Pourtant, soutiendra-t-il, “des instructions de la Banque d'Algérie ne sont pas adaptables aux entreprises agricoles”.
Impuissance devant la réalité du marché du travail
L'autre contrainte, soulevée par les travailleurs, a trait à la particularité du système de remboursement. Dans le cadre du soutien au PNDA, une partie des crédits (50%) doit être remboursée par le promoteur et l'autre (50%) par les pouvoirs publics. Si les promoteurs ont excellé dans les retards de paiement, l'autre partie a également failli, selon un cadre financier de la Salem. Sur un autre plan, un tel système de remboursement a suscité des tentations et entraîné des dépassements, à l'exemple de l'opération spéciale “véhicules”, lancée en 2002 au profit des cadres du secteur de l'agriculture, et financée avec l'argent de la Salem.
Pour les travailleurs et leurs représentants, on ne conteste pas la décision de liquidation. Ce qui ne les empêche pas de porter un regard critique sur cette “situation de fait”. Pour beaucoup de salariés, la Salem était une “vache à traire”, qui ne sert plus à rien à présent. D'aucuns estiment que les arguments relatifs à l'économie de marché ne tiennent pas la route, dès lors que leur société “n'avait pas les mains libres” et subissait des programmes du ministère de l'Agriculture “avec perte de profits”. D'autres, en revanche, s'interrogent sur les raisons de “l'absence de réaction et de contestation” des actionnaires et des membres du conseil d'administration de la Salem, devant les graves accusations portées contre l'entreprise. En tout cas, les travailleurs de la Salem, quel que soit le poste qu'ils occupent, ne cachent plus leurs appréhensions devant les “incertitudes” entourant le dossier des emplois. Pour l'instant, les promesses ne les emballent pas.
La décision de la liquidation de la société de leasing mobilier a peut-être été motivée par plusieurs facteurs, qui ne sont pas forcément justifiables aux yeux des salariés. Aujourd'hui, il est demandé à un collectif de travailleurs, conscient de la réalité affligeante du marché national du travail, de se préparer à partir sans lui donner aucune garantie en matière d'emploi. Un collectif fragilisé qui, il y a à peine un mois, s'apprêtait à fêter la recapitalisation de la société et qui doit se battre maintenant pour sa survie. Pour le syndicat, initiateur d'un sit-in à la mi-septembre, les “promesses verbales des actionnaires ne suffisent pas”. En conséquence, il exige de ces derniers, mais également de l'Etat qu'ils prennent leurs responsabilités. “La Salem a appliqué un programme d'Etat. L'Etat doit donc faciliter le redéploiement des travailleurs”, a déclaré la secrétaire générale de la section syndicale. Celle-ci a, par ailleurs, informé des démarches entreprises récemment auprès de la DG de la CNMA Banque, de l'Union nationale des paysans algériens (UNPA) et de l'inspection du Travail, visant toutes l'intégration du personnel au sein des banques publiques. En attendant une réponse claire à leurs doléances, les salariés de la Salem et leur syndicat poursuivent toujours leurs actions et leurs contacts…
H. A.


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