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Téhéran : entre rigueur chiite et mode occidentale
Miroir des paradoxes iraniens
Publié dans Liberté le 21 - 10 - 2008

La République islamique d'Iran valse entre la pratique rigoureuse de la charia islamique et les aspirations de la population, notamment citadine, à prendre son envol dans la direction des vents du XXIe siècle. Téhéran reflète ces paradoxes.
“Nous n'avons aucun complexe à prendre des photos avec les femmes. Les étrangers ont souvent tendance à se montrer plus islamistes que nous le sommes”, nous lance Dr Abbas, analyste politique et directeur du Centre de recherche de la fondation du chahid et des affaires des victimes de guerre. Stéréotypé, effectivement comme un Etat religieux, engoncé dans les pratiques les plus strictes de l'Islam sous la doctrine chiite, Téhéran s'est révélé dans une architecture épurée, un urbanisme ordonné et une société ancrée dans le XXIe siècle. La première image qui frappe la vision de celui qui visite la capitale iranienne pour la première fois est celle des femmes – jeunes ou plus âgées – portant le voile de manière symbolique. Rien à voir avec la burqa afghane que les chaînes de télévision du monde entier n'ont eu de cesse de montrer avant et après l'offensive américaine contre les talibans. Le foulard, porté par les Iraniennes, laisse s'échapper avec coquetterie une frange coiffée et méchée à la mode occidentale. Un top, arrivant jusqu'aux genoux, habille un simple pantalon en soulignant la silhouette. Les jeunes hommes aussi suivent de près les styles vestimentaires et de coiffure en vogue en Europe. La circulation dense, les échoppes aux devantures vitrées, les immeubles qui s'élancent vers le ciel sur plus d'une vingtaine d'étages, les parcs aménagés pour certains sur le modèle du jardin anglais, les affiches publicitaires, les labels internationaux qui illuminent les frontons des magasins… confèrent à la ville l'ambiance des mégapoles européennes. D'autant qu'il s'avère que sa population avoisine les 12 millions d'âmes durant la journée à cause de la grande affluence vers les administrations et les structures financières, et 8 millions la nuit. Pourtant Téhéran se particularise par son statut de capitale d'une République islamique qui impose ses propres règles et dogmes. C'est à partir de cette réalité qu'apparaissent les paradoxes entre la nature d'un régime, qui veut plier la population à la soumission aux préceptes de la loi divine, et les instantanés de la vie de la ville, qui montrent les limites du régime à canaliser une société qui résiste à toute velléité de l'entraîner dans un mode de vie inspiré par les talibans. D'autant que durant ses deux mandats à la présidence de la République, Mohamed Khatami, un réformateur connu et reconnu, a ouvert de nombreuses brèches dans l'application stricte et rigide de la charia, imposée par l'ayatollah Khomeiny, à l'aube de la révolution contre le régime du shah Mohamed Reza Pahlavi. Les femmes s'y sont immédiatement engouffrées en abandonnant le port du tchador noir au profit d'une tenue plus légère et surtout plus colorée. Un acquis appréciable même si elles se résignent à garder le foulard, rendu obligatoire par une ordonnance présidentielle, à l'instigation du guide spirituel de la révolution, le véritable maître du pays. Même les étrangères et les Iraniennes de confession chrétienne, juive ou autres n'ont pas le droit de sortir dans la rue la tête complètement découverte. “Si cette loi est abrogée, les Iraniennes enlèveraient le hidjab”, pronostique Reza Ghobeishavi, journaliste iranien qui nous a servi d'interprète durant notre séjour à Téhéran. Reza explique que le port rigoureux ou plus permissif de l'habit islamique dépend des villes, des quartiers et des lieux de travail. À Téhéran, l'on a plus de chance de croiser des Iraniennes à l'allure moderne. Encore davantage dans les quartiers chics du nord de la ville qu'au sud. Les radicaux, actuellement au pouvoir sous l'égide du président de la République Mahmoud Ahmadinejad, regrettent ce qu'ils considèrent comme un dévoiement du chemin tracé par l'ayatollah Khomeiny et son successeur l'ayatollah Khamenei pour l'islamisation de l'Iran. “(…) Il est nécessaire d'opérer un grand travail de sensibilisation auprès des jeunes sur le respect des préceptes de la religion”, recommande Laleh Iftekhari, députée au madjlis choura islamique (Parlement iranien) pour le compte des conservateurs. Il s'avère difficile, toutefois, de juguler une jeunesse, de plus en plus encline à s'affranchir du tchador et autres pesanteurs du chiisme, auxquels une majorité d'Iraniens ne semble pas y croire vraiment. Un jeune diplômé en art cinématographique, rencontré au Parkshahr (le parc de la ville au sud de Téhéran) souhaite carrément un retour vers l'époque du règne des Pahlavi. “Je regarde sur le satellite les interventions de Reza Pavlavi (le fils du shah Mohammad Reza Pavlavi décédé en 1980, ndlr) qui dit qu'il est le véritable souverain de l'Iran et qu'il est disposé à y revenir. Je suis d'accord avec lui.” Pour le jeune homme, le meilleur moyen d'en finir avec “le régime actuel est de réélire Ahmadinejad”, manière de montrer sa contestation au chef de l'Etat en cours de mandat. D'autres jeunes, jouant au ping-pong dans le parc, affichent leur droit à apprécier la culture américaine et les Américains, au moment où les autorités du pays sont en rupture de relations diplomatiques et économiques avec la Maison-Blanche depuis 29 ans. Le vent libérateur, qui souffle sur la société, est démenti par l'Iran officiel, du moins en apparence. Les employées de l'administration, quel que soit leur statut, sont contraintes de se couvrir entièrement le corps avec une abaya (longue étoffe noire), au risque de subir un licenciement. “L'un des motifs de limogeage des hauts responsables de l'Etat est la publication, dans un support médiatique, de leurs photos en compagnie de femmes non voilées”, raconte Reza. Lors de nos entretiens avec le ministre iranien des Affaires étrangères, Manouchehr Mottaki, et le président du Parlement, Ali Laridjani, l'on nous a conseillé de bien nous couvrir la tête, afin d'éviter d'être exclue de la rencontre. Aucun Iranien n'osera serrer la main en public à une femme. Dans les bus, les femmes et les hommes sont installés dans des compartiments séparés.
Paradoxalement, des couples déambulent dans les rues de Téhéran main dans la main, sans que ce geste n'offusque outre mesure les gardiens du temple. “Personne n'a le droit de leur demander des comptes”, explique encore une fois Reza. Les femmes jouissent, également, de la liberté de fumer dans les lieux publics et de sortir seules jusque tard dans la nuit. L'avenue Wali El-Asr amorce les quartiers chics du nord de la capitale iranienne. “Le prix de l'immobilier est le plus élevé dans cette zone, comparativement au reste du pays”, indique notre guide, qui précise que le mètre carré est cédé à 50 millions de rials, soit environ 48 000 DA. Ces quartiers abritent quelques lieux de haute villégiature et de loisir, tel que la série de restaurants luxueux qui s'incrustent sur le flanc d'une colline à Darband. L'université (que nous n'avons malheureusement pas pu visiter par défaut d'autorisation), est littéralement une “zone franche” où les étudiants des deux sexes laissent libre cours à leurs fantasmes d'une vie à l'européenne. Les libertés prises par la jeunesse iranienne sont bridées, par intermittence, par des descentes de police pour traquer les irréductibles à la tenue islamiste correcte ou au comportement de bon musulman. Autrement, l'Iran ne semble pas souffrir outre mesure de l'embargo économique, qui lui est infligé par les Etats-Unis depuis 29 ans. Les autorités de la République islamiste sont parvenues, en ne comptant pratiquement que sur des ressources internes, à se doter de grandes technologies qui les habilitent même à entretenir des activités nucléaires. Selon le docteur Abbas, “c'est justement le développement scientifique de l'Iran qui lui vaut les attaques des Etats-Unis et autres pays occidentaux”. Il n'en demeure pas moins que les efforts de développement, consentis par le pouvoir, n'ont pas épargné des manques cruciaux dont l'impact s'étend naturellement à la population. Parce que le pays ne possède pas de raffineries, malgré la richesse de son sous-sol en pétrole et gaz, l'utilisation du carburant est rationalisée pour les consommateurs. Chaque citoyen a droit à 120 litres d'essence par mois au prix de 1 000 rials le litre (un peu plus de 8 DA). Au-delà de cette quantité, le prix du carburant n'est plus subventionné. Il est donc majoré au quadruple de sa valeur (soit l'équivalent de 35 DA le litre). Selon les estimations de la Banque iranienne des statistiques, 14 millions d'Iraniens vivent sous le seuil tolérable de la pauvreté. Est considérée comme indigente, une famille de 3 ou 4 membres, ayant un revenu mensuel égal ou inférieur à 400 dollars. Le pouvoir d'achat des Iraniens s'est davantage érodé depuis que l'inflation a gagné des galons, notamment en matière de produits de première nécessité.
S. H.
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