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SOS dénitrification
Contamination de la Mitidja par les nitrates
Publié dans Liberté le 10 - 12 - 2008

Le constat n'est pas récent, les faits remontent au temps de la révolution agraire, mais il y a urgence. Les taux de nitrates relevés dans la Mitidja dépassent aujourd'hui les 200mg/l soit 4 fois plus que les normes arrêtées par l'OMS (la norme est de 50mg/l) dans certaines zones.
L'histoire des nitrates a commencé au Japon. “On s'est rendu compte que les concentrations en nitrates dans les sols induites par l'utilisation excessive des nutriments (engrais azotés) étaient à l'origine de la maladie bleue”, nous apprennent les chercheurs du laboratoire de biotechnologie de l'ENP. Les Japonais ont suite à cela réduit l'utilisation à 50mg/l alors qu'aujourd'hui les “niveaux guides” établis par la CEE sont de 0,25mg/l. Si du côté de la maladie en question, la relation de cause à effet n'a pas été formellement établie – il est pourtant prouvé que les nitrates menacent la santé humaine — l'impact négatif sur l'environnement inhérent à l'utilisation abusive des engrais est lui sans appel.
La promotion tambour battant de la politique agraire menée après l'Indépendance par le président Boumediene s'est, entre autres, basée sur l'approvisionnement des paysans en engrais fertilisants – alors subventionnée par l'Etat. “Ces derniers, par méconnaissance et faute de formation dans le domaine agricole, se sont adonnés à un épandage à tout va sur les terres agricoles de la Mitidja, pour ne citer que cette région du nord soumise depuis quelques années à l'agriculture intensive, ce qui a eu pour effet direct la saturation des sols”, nous explique un spécialiste en protection des végétaux. Entre 1990 et 1993 déjà, les concentrations en nitrate mesurées dans la région sus-citée atteignaient un seuil critique.
L'étude en question, menée conjointement entre l'université de Blida et l'Agence nationale des ressources hydriques (ANRH) dont les conclusions ont été reprises par le Rapport du secrétariat de l'environnement en 1999, révèle que durant la période s'étalant de 1985 à 1993, la Mitidja a fait l'objet d'un suivi mettant en exergue que les régions Est et Centre (Réghaïa notamment) sont contaminées par les nitrates avec une valeur de 200mg/l.
La région Ouest est, en revanche, plus ou moins épargnée. Les services d'hématologie avaient, par ailleurs, enregistré à l'époque quelques cas de mort de nourrissons par méthémoglobinémie. Cette maladie affectant les nouveau-nés et la femme enceinte essentiellement est communément appelée la maladie bleue. “Les nitrates (utilisés aussi en tant que conservateurs) sont, en outre, également à l'origine de certains cancers digestifs”, ajoute le professeur Abid, enseignante chercheur en génie de l'environnement à l'Ecole nationale polytechnique d'Alger.
Pour ce qui est de l'altération des terres, il faut savoir que dans le cas de la Mitidja, les concentrations élevées sont imputables à l'utilisation excessive d'engrais mais aussi aux déjections animales (surexploitation des poulaillers). Les responsables du Laboratoire de biotechnologie (Département génie de l'environnement) de l'ENP mettent aussi en cause l'existence de forages illicites à quelque 60 mètres de profondeur. Un doigt accusateur est pointé sur les services agricoles qui n'opèrent pas de contrôles rigoureux dans cette zone.
“La contamination des sols par le fluor dans le sud et les nitrates au nord sont les deux principales pollutions en Algérie”
En dégradant le milieu naturel, les nitrates polluent ipso facto les eaux souterraines mettant en péril les nappes aquifères. Le rapport du projet “Qualiwater” souligne que “même s'ils (les nitrates, ndlr) sont indispensables aux productions végétales, leur excès est néfaste car très solubles dans l'eau, ils sont facilement entraînés”. Les nitrates sont à l'origine des phénomènes d'eutrophisation qui n'est autre que l'apparition à la surface de l'eau d'algues vertes dont certaines espèces secrètent des toxines conduisant à la mort de la plupart des organismes. Les chercheurs attirent, en substance notre attention, quant à la pollution déjà difficile à gérer des sols des régions du sud naturellement riches en fluor et la contamination par ce dernier des terres agricoles avoisinant les usines de phosphates comme c'est le cas dans l'Est algérien… Le professeur Nabil Mammeri, membre de l'équipe de biotechnologues, enseignant à l'ENP, précise que “la contamination des sols par le fluor, dans le Sud, et les nitrates au Nord sont les deux principales pollutions en Algérie”. Les solutions existantes, mis à part la dénitrification (traitement contre les nitrates), élaborée par les chercheurs dans le domaine consistent, grâce aux progrès techniques, en l'apport aux plantes du strict besoin en engrais. Parmi les objectifs arrêtés par “Qualiwater” figurent, en outre, l'établissement des programmes d'irrigation et de fertilisation azotée. Même si l'Algérie est “néophyte” pour ce qui est de l'agriculture intensive — elle est loin de la France classée deuxième derrière les Etats-Unis pour l'utilisation des pesticides et produits phytosanitaires — la saturation et la contamination des terres agricoles déjà restreintes est un signal d'alarme auquel on ne saurait rester sourd. D'autant que la dégradation des sols a un impact direct sur la production. La réforme agraire devra donc aller à contresens de celle appliquée il y a plus de trente ans. Le temps n'est plus à la démesure. Les biotechnologues et les agronomes le savent : il est temps de repenser bio.
Nahla Rif


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