Au quatrième jour de grève décidée par la coordination nationale, le mouvement à l'évidence s'essouffle. Tout au moins au niveau de la wilaya d'Oran. Si à Tiaret, le débrayage n'a eu aucune espèce d'écho à Béchar, par contre, le mot d'ordre a été particulièrement suivi dans plusieurs hôpitaux de la wilaya. Dans cette région éloignée du sud du pays, un responsable syndical des praticiens de la santé publique avançait hier matin un taux de suivi de 80%. Comme il fallait s'y attendre, l'administration de tutelle a carrément démenti ce chiffre et parle, quant à elle, d'un taux de… 3% seulement. Selon de nombreux médecins, des sit-in seront organisés tous les matins à l'intérieur des établissements hospitaliers jusqu'à la fin de la grève. Pour rappel, au cas où les lecteurs auraient oublié les motifs qui ont consacré cette grève, les praticiens réclament la reconnaissance de leur syndicat par les pouvoirs publics, l'ouverture immédiate des négociations sur le régime indemnitaire, un statut digne pour les professionnels de la santé et, enfin, la révision de la grille des salaires et du point indiciaire. Dans la wilaya de Saïda et selon les deux syndicats des praticiens de santé publique, le SNSSP et le SNPSP, la grève a été suivie à 18% dans les deux secteurs médicaux, à savoir celui de Saïda et celui de El-Hassasna. À Aïn Témouchent, le rythme de cette grève a été maintenu à 24 heures de sa fin. Les médecins spécialistes continuent donc d'observer le gel de leurs activités au niveau de toutes les structures hospitalières, exception faite pour les cas d'urgence et les soins prodigués aux malades déjà hospitalisés qui font partie du service minimum, comme nous l'a affirmé le Dr Kouidri, responsable du bureau de wilaya du syndicat des médecins spécialistes. Ce qui a été confirmé par le directeur de la santé de la wilaya lui-même qui a souligné que l'ensemble des services hospitaliers n'ont pas connu des perturbations dans la mesure où le service minimum est assuré et ce, même si quelques médecins spécialistes refusent toujours de rejoindre leur poste de travail sur les 556 médecins, tous corps confondus. Ce qui représente un taux de suivi relativement faible par rapport au nombre total des médecins. Car seul le personnel affilié au SNSSP continue de geler ses activités. Si à Hammam Bouhadjar, la grève n'a pas été suivie, comme nous l'a confirmé le DSP de la wilaya, à Béni Saf, en revanche, le taux de suivi a atteint 100%, alors qu'à El-Amria, 15 médecins généralises décidèrent d'aller jusqu'au bout de leurs revendications. Par orgueil, par fierté ou par principe, ceux qui ont pris part à la grève à son premier jour ont décidé d'aller jusqu'au bout, même ceux qui sont convaincus que leurs revendications n'ont aucune chance d'aboutir. Pour les grévistes, cette action constitue le principal objectif visant à interpeller les responsables du secteur à prendre en charge leurs doléances. Selon leur version, les médecins sont conscients de la teneur de leur action qu'ils qualifient de légitime et qui reste la seule voie pour manifester leur mécontentement et un message à l'adresse des autorités locales et des responsables du secteur de la santé. Et comme toujours en pareil cas, le taux de participation varie d'une partie à une autre. Pour les syndicalistes, le taux des grévistes est en hausse alors qu'il est en baisse pour l'administration. L. A./F. Z./A. B.