Le procès, tant attendu, des 38 personnes impliquées dans une affaire de trafic d'armes au profit du GSPC a été reporté pour la deuxième fois en raison de la défection des avocats de S. M., un des principaux accusés dans cette affaire. Celui-ci a été chargé par Harek Zoheïr alias Sofiane El-Fassila, “émir” de la zone 2 du GSPC, tué en octobre 2007 par l'ANP, d'importer des armes du Maroc pour les distribuer aux maquis terroristes du centre du pays. Une mission qu'il a menée à plusieurs reprises avec la complicité de nombreuses personnes citées dans ce procès. Cette affaire remonte à octobre 2006 lorsque les services de sécurité organisèrent une embuscade aux environs de Berriane dans la wilaya de Ghardaïa et éliminèrent deux terroristes qui se trouvaient à bord d'un camion contenant 18 fusils de type kalachnikov, 329 balles, 18 chargeurs. La valeur de la marchandise, estimée à 1,5 million d'euros, n'est qu'une partie du trafic, butin récupéré par les services de sécurité puisque de nombreux autres chargements d'armes auraient été effectués par certains accusés présents jeudi au tribunal. Outre des terroristes, cette affaire implique des barons de la drogue sévissant au Sud, parmi eux un grand trafiquant né au Mali et d'autres spécialisés dans l'achat et la vente d'armes. Ce réseau qui porte le sobriquet du réseau de Baraki confectionnait non seulement de faux documents pour les camions de transport des armes mais aussi de faux passeports y compris le passeport français cédé à 9 millions de centimes l'unité. À noter qu'une vieille femme âgée de 75 ans se trouve mêlée à cette affaire de trafic d'armes. Elle est accusée notamment de “financement de groupes armés et de non-dénonciation”. M. T.