Le nombre d'agences passera de 209 actuellement à 214 d'ici à la fin du 1er semestre 2009. La Caisse nationale d'épargne et de prévoyance (Cnep/banque) a approuvé 18 000 dossiers de crédits pour un montant global de 15 milliards de dinars durant les 9 premiers mois de l'année 2008. Or, en 2004, la Cnep n'a approuvé que 7 000 demandes d'une valeur de 3,5 milliards de dinars seulement. Cette ascension n'était possible qu'après le nouveau recentrage qu'elle a subi en 2005 où elle a abandonné le crédit automobile. La caisse a été créée, pour rappel, en 1964 en substitution des Communes de solidarité des départements et des communes d'Algérie (CSDCA). Ce sont des organismes à la fois sociaux et d'épargne. La Cnep a pris ainsi le relais de ces entités, mais en optant pour le volet épargne. Deux principales missions ont été confiées à la Cnep : collecter l'épargne et financer le logement social. À partir de 1982, elle a commencé à financer les particuliers. Dès cette année-là, les premiers prêts, notamment pour l'autoconstruction ont été accordés. En juillet 1997, il y a eu transformation juridique des statuts de la Cnep conformément aux directives du Conseil de la monnaie et du crédit. La caisse est passée ainsi d'un Epic à une SPA. Depuis, la Cnep est devenue une véritable banque et elle pouvait commercialiser tous les produits bancaires. Ses activités passèrent de l'immobilier à la consommation, surtout le financement de l'achat des véhicules qu'elle abandonne en février 2005 pour se consacrer uniquement au logement. Crédits hypothécaires octroyés, multipliés par 350% en 3 ans Ce repositionnement lui a permis donc de multiplier par 350% le nombre de crédits hypothécaires octroyés en trois ans. En diversifiant son offre, la Cnep est appelée communément “banque de l'habitat”. Elle a, de ce fait, gagné plus de crédibilité par rapport à sa clientèle et est devenue plus agressive sur le marché. En termes de flux, la Cnep détient plus de 80% du marché national. Ses parts de marché en ce qui concerne le stock sont, en revanche, plus importantes puisqu'elles avoisinent les 90%. “Toutefois, nous n'avons pas encore atteint tous les objectifs que nous nous sommes collégialement fixés”, nuance M. Djamel Bessa, P-DG de la Cnep/banque. L'idéal pour ce premier responsable est d'arriver à octroyer 20 000 prêts immobiliers/an avec un engagement en moyenne entre 18 et 19 milliards de DA/an. “Nous considérons que cet objectif est réaliste et réalisable”, précise le P-DG. Pour concrétiser ses prévisions, la Cnep doit évoluer sur un marché caractérisé par une rude concurrence. Toutes les banques de la place accordent de nos jours un important intérêt au créneau de l'immobilier. Etant pionnière en la matière, la caisse se fait un devoir, par conséquent, d'être toujours leader en diversifiant davantage ses produits et en mettant au service de ses clients ses efforts d'innovation. Elle gagnerait aussi à améliorer les conditions d'accès au crédit et ainsi que les délais de traitement des dossiers de demande. “En tant que premier gestionnaire, je ne suis pas totalement satisfait de la présence de la banque sur le marché du point de vue de son réseau”, avoue M. Bessa. “Le système d'information commence à devenir obsolète” C'est ainsi que le nombre d'agences passera de 209 actuellement à 214 d'ici à la fin du 1er semestre 2009 tout en tenant compte des paramètres de rentabilité en termes de chiffre d'affaires. La deuxième insuffisance soulevée par M. Bessa a trait à l'organisation de la banque qui, selon lui, n'a pas évolué en dépit de l'évolution de son activité. La modernisation de la banque est l'autre défi d'autant plus que le système d'information commence à devenir obsolète. L'insatisfaction du P-DG trouve en fait son origine dans l'écho qu'il a reçu de la part de la clientèle qui estime que le travail de la Cnep est “bon, mais peut mieux faire”. Des efforts seront consentis également dans le réaménagement des agences ; processus qui s'achèvera à l'horizon 2010. La Cnep s'intéresse aussi à la généralisation de l'utilisation de la carte monétique. La réalisation de ce projet, selon Djamel Bessa, ne doit pas dépasser un délai de plus de trois ans. Par ailleurs, les résultats de la banque affichent une progression de 5% en total. En termes de dépôts, la caisse a collecté, rien que pour l'exercice 2007, l'équivalent de 10% de ce qui a été fait (collecté) depuis sa création. Ce qui correspond à un montant de 50 milliards de dinars collectés. La tendance prévue pour 2008 est dans le même ordre, c'est-à-dire 50 milliards de DA. Les crédits octroyés au profit des particuliers évoluent d'année en année en moyenne de 25% et de 20% pour le promotionnel. Abordant le projet de 65 000 logements avec la formule de location-vente, M. Bessa a reconnu qu'il a accusé un retard de 4 ans. Les causes sont liées au foncier, la délivrance de l'acte de propriété… Néanmoins, il indique qu'une première tranche de 13 000 unités est sur le point d'être livrée. Un autre lot de 22 000 logements sera lancé prochainement. La direction s'est, cependant, fixé comme objectif de livrer les 2/3 de ce programme avant la fin de l'année 2010. B. K.
