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Le peuple palestinien : entre les mots et les maux…
Agression israelienne contre gaza
Publié dans Liberté le 21 - 01 - 2009

Le drame du peuple palestinien qui interpelle régulièrement notre conscience ne date pas d'hier, cela fait maintenant plus d'un demi- siècle que les Palestiniens font face aux reliquats des horreurs de la Seconde Guerre mondiale en défendant leur terre morcelée par une colonisation sans âme, sans conscience, sans scrupule fondée sur le mensonge et la mauvaise foi.
On ne peut nous limiter aux crimes qui se déroulent sous nos yeux aujourd'hui sans regarder ce qui s'est passé hier en Palestine, en Jordanie, au Liban et à nouveau à Gaza. Ce n'est qu'à travers une évaluation historique qu'on pourra exposer l'ampleur des crimes commis contre le peuple palestinien depuis les 60 dernières années. Donc, c'est le rôle des intellectuels et des médias d'insister sur le contexte historique.
Il est temps de mettre fin à la surenchère stérile et stérilisante, aux slogans débiles et affligeants qui tendent à faire croire qu'il s'agit d'un conflit qui opposerait les Arabes aux Juifs, un choc de civilisation, le mal contre le bien. Non, il s'agit d'un combat que livre la justice universelle à la loi partisane.
Je ne fais pas référence au lien supposé de la culture, de la langue ou de la religion qui sont censées nous rapprocher. Notre propre lutte de libération nationale en témoigne. Je rappelle à nos jeunes que le troisième guillotiné pour notre indépendance s'appelle Yvetton. C'est pourquoi je me réfère aux vrais liens, ceux des valeurs partagées entre tous ceux qui revendiquent la justice et combattent pour les valeurs supranationales et la liberté.
Si nous persistons à vouloir reconduire les affirmations mensongères, aussi répandues que dérisoires en perpétuant le clivage entre “eux” et “nous”, nous ne ferons que reproduire, alimenter la confusion et la surenchère contreproductives. Nous pouvons partager les mêmes valeurs humaines sans partager les mêmes prescriptions religieuses. Notre propre guerre de Libération le prouve, celle des Palestiniens le démontre encore plus.
L'histoire nous enseigne qu'au moment même où les hommes croyaient qu'ils sortaient définitivement de l'horreur de la Seconde Guerre mondiale, au moment même où les nations sentaient la nécessité d'un nouvel ordre mondial, ils se regroupèrent au sein de la SDN pour mettre fin à l'injustice et de reconnaître le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, afin de supprimer les racines du mal qui alimentent les guerres.
C'est au moment même que des résolutions privent le système colonial et son cortège de contre-vérités, de ses missions pseudo-civilisatrices, carrément monstrueuses et mystificatrices agonisant que l'ONU, que nous appellerons désormais Organisation de la Négation Universelle, décide sous la pression des pays qui ont été à l'origine des crimes qualifiés depuis de crimes contre l'humanité. Ces derniers s'arrogent le droit d'un nouveau déni de justice et octroient au sionisme la terre de Palestine et leur arrogent le droit et l'impunité de coloniser et de martyriser les Palestiniens comme victimes expiatoires de leurs propres crimes et ainsi soulager leur conscience et atténuer leur forfaiture. Ce faisant, ils récidivent en commettant un double crime, en transformant leurs victimes d'hier en bourreaux protégés aujourd'hui. Cela fait 60 ans que les nations responsables de ce drame humain tentent vainement à coups d'ukase répétés d'enterrer la justice sous les amas de leurs lois. En répétant sans cesse qu'ils attribuaient “une terre sans peuple pour un peuple sans terre” ? Comme si les populations qu'ils tentent d'exterminer et qui vous résistent depuis 60 ans n'ont jamais existé. Double affirmation mensongère. Même les chercheurs israéliens reconnaissent aujourd'hui. “Entre 1917 et nos jours, Israël a émergé en annexant 87% de la Palestine, sous le prétexte mensonger du mythe du juif persécuté retrouvant sa terre. Ce sont ces mythes qui ont permis l'annexion de terres et le massacre de la population locale, véritable héritière des terres qu'elle occupe…”. Les lois sur mesure et domestiquées ne sont évoquées et revendiquées que si elles suivent les directives des pays dominants. S'il arrive à l'Assemblée générale des Nations unies à déclarer que l'idéologie sioniste est une forme de racisme. Le droit de veto, de cuissage se charge de l'annuler et en même temps couvrir du sceau de la honte les viols répétés des conventions et lois internationales. Tout en encourageant Israël à bafouer toutes les lois, résolutions, accords, signatures. Le droit n'est convoqué, invoqué, que lorsque cela convient à la politique et à l'expansionnisme du sionisme. Aujourd'hui, Tsahal bombarde des populations, fait la guerre à sens unique avec l'appui des puissances mondiales, c'est là effectivement toute la différence qui justifie leur indifférence. Combien faut-il de larmes et de sang pour que les Palestiniens aient droit à ce label exclusif : Crime contre l'humanité. Hier les nazis, aujourd'hui Israël veut imposer son espace vital, avec une différence géographique fondamentale qui autorise les sionistes de tout bord à faire valoir le sempiternel joker : ce n'est pas pareil !!!
Certes, il y a une autre différence. Les nazis voulaient imposer leur vision au monde. Celle d'Israël a été imposée aux Palestiniens par la loi partisane contre la justice universelle. Elle a été ordonnée par ses bourreaux d'hier en dédommagement de leurs crimes contre l'humanité et en toute impunité. Tout le monde sait que ce n'est pas une guerre qui se déroule à Gaza, car une guerre oppose deux armées, or, ce n'est pas le cas. La troisième puissance impunie du monde profite de cette dérogation pour massacrer des populations civiles éparpillées sur des bouts de terre encerclés par des murs et entourés de fils barbelés. Au fond ce qui est ignominieux, ce n'est pas la position de combattants, mais la disproportion des moyens. Accordant les mêmes permissivités, donnant les mêmes armes — blindés et aviation — aux Palestiniens et je vous assure que les combattants palestiniens quitteront leurs caves pour prendre leurs positions sur le terrain. On entend ici et là la même verve et la même mauvaise foi, défendre les armées coloniales et les juntes militaires qui ont tenté, en vain, d'écraser sous les bombes les peuples vietnamien, algérien, des pays africains, en Grèce, au Chili, en Afrique du Sud, etc. La liste n'est pas exhaustive. Je les entends dire : “Oui, mais ce n'est pas pareil, Israël se défend contre les tirs de roquettes qui mettent en péril son existence…”.
Je laisse à Michel Warschawski dont la vue n'est pas brouillée par la distance, leur apprendre que “ces tirs de roquettes ne sont pas, comme veulent nous le faire croire certains diplomates européens, des provocations que rien ne peut expliquer, mais des ripostes, assez dérisoires”. Nous savons qu'au cours des 7 dernières années, seuls 17 citoyens israéliens ont été tués par les tirs de roquettes, ce qui rend difficilement crédible l'argument des responsables politiques israéliens en plein milieu d'une campagne électorale, selon lequel la riposte était, de toute façon, proportionnée et défendable.
Je vous demande si vous savez aussi que les mille tirs de roquettes du Hamas durant les six derniers mois ont fait sept blessés.
Il est tout de même curieux qu'aucun spécialiste des guerres qui défile sur les écrans de télévision des pays de la liberté d'expression, eux si prompt à disséquer les failles des systèmes d'armement, n'a observé cette contre-performance. Si la situation n'était pas si dramatique, je dirais que le Hamas a inventé une arme nouvelle : les roquettes pacifiques, ou pour être dans l'air du temps : les tirs écologiques et recevoir en échange des bombes hautement plus performantes.
Le vendredi 26 décembre 2008, à la veille des bombardements sur Gaza, 440 personnes ont été victimes sur les routes d'Israël d'accidents de la circulation. (Traffic Accidents in Israël). Les constructeurs de voitures devraient s'attendre à une réplique de Tsahal.
De deux choses l'une,
- soit les tireurs du Hamas sont d'irréductibles maladroits, après des années d'entraînement et dans ce cas, il n'y a aucun risque justifié pour la survie d'Israël,
- soit leurs fournisseurs et commanditaires sélectionnent savamment les roquettes et les cibles et dans ce cas, la menace qui pèse sur Israël est fantaisiste et surtout médiatique — payée en millions de dollars par le sionisme international —, pour justifier les massacres à guichet fermé et par conséquent doit être relativisée.
La plus grande menace contre Israël, ce ne sont pas les tirs de roquettes dérisoires, mais la paix. Et comme il ne peut y avoir de paix sans justice, les massacres continuent. Pour ma part, je suis écœurée par tant de barbarie, sang-froid, racisme, parti pris, duplicité de toutes les parties et surtout de la mauvaise foi. Certains ont soutenu les crimes nazis et les soutiennent encore et cela en toute bonne foi et avec bonne conscience. Chacun est libre de choisir son camp sans s'abriter derrière les mots pour ne pas voir les maux et s'agissant de Gaza c'est un doux euphémisme. Au 21e siècle, on a droit à des répétitions de génocide certifié des Palestiniens, des Indiens et des aborigènes en Australie au su et au vu de tout le monde et avec la bénédiction de tous qui ont salué chaleureusement la main des assassins !!!
Il ne suffit pas de dire, de lire les faits, il faut que l'autre les entende et les accepte.
Il est surprenant, et au fond révoltant, de voir combien, quand il s'agit des Palestiniens, les intellectuels et autres nouveaux philosophes manquent de mémoire et de mise en perspective.
Alors que la conscience disjonctive des élus des pays dominants convoque médiatiquement tous les pouvoirs et chaque citoyen à un constant travail de mémoire sélective pour ne pas oublier les atrocités, les massacres et les génocides du passé, comme s'ils avaient été commis par d'autres. Et voilà que nous sommes réduits à des évaluations et des réactions instantanées et sans perspectives quand il s'agit de la politique de l'Etat d'Israël.
Pour finir, je vous dirais simplement, assez d'hypocrisie, ce ne sont pas des affrontements entre Palestiniens et Israéliens, entre musulmans et juifs et encore moins un choc des civilisations comme les propagandes veulent nous le faire croire. C'est un conflit de valeurs humaines, une guerre entre la justice universelle et la loi partisane. Chacun choisit son camp, l'histoire nous jugera, comme elle nous enseigne, qu'en tous temps et en tous lieux, la justice prime la loi.
Pour que vive la justice universelle, et que vive la Palestine libre et indépendante.
H. B.
(*) Coordinatrice de l'Alliance des associations du Centre pour le soutien du peuple palestinien à Gaza


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