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“J'ai plein de désirs et plein de rêves”
Safy Boutella à Liberté
Publié dans Liberté le 04 - 02 - 2009

Safy Boutella est trentenaire avec la sortie — enfin ! — d'un coffret qui résume 30 ans de musique. élaboré avec le ministère de la Culture, l'Onda et l'Association algérienne pour le rayonnement culturel (AARC), et pas encore destiné à la vente, “30 ans de musique” couronne tout un parcours avec 15 CD, un DVD du making-off du spectacle La Source, ainsi qu'un livret bilingue de 16 pages. Rencontré à quelques heures de son départ d'Alger, Safy Boutella raconte ce coffret, ses coups de gueule et ses projets.
Liberté : Comment vous vous y êtes pris pour la réalisation de ce coffret 30 ans de musique ?
Safy Boutella : À un moment donné, j'ai rencontré Mme la ministre, et j'ai déposé mes CD sur une table et j'ai demandé ce qu'on pouvait faire avec. Elle a alors proposé un hommage, un coffret hommage Safy Boutella, et là, on a lancé l'histoire. Moi, j'avais envie, en effet, que ma musique circule parce qu'on ne peut pas l'avoir dans le commerce. Et le ministère avait également envie que ça se fasse.
Est-ce qu'une tournée est prévue pour la promotion de ce coffret ?
C'est prévu mais c'est compliqué. Bien sûr, moi je veux toujours le faire, car quand je fais Alger seulement, je ne suis pas content. Mais c'est compliqué à cause du matériel, le son, la lumière et les salles. Et c'est pour ça que je suis rare sur les scènes algériennes. La dernière fois que je me suis produit remonte à un an et demi, c'était en 2007, et j'avais prévu une tournée en 2008 mais elle n'a pas pu se faire parce que d'abord en hiver, il n'y a pas de salles où jouer, et en été, ça devient un problème de matériel et d'infrastructures qui abritent les concerts. Si on joue à Alger, on a ce qu'il faut. Mais dès qu'il s'agit de partir à Annaba, Constantine ou ailleurs, il faut transporter le matériel. Si on joue, par exemple, dans dix villes, une tournée de dix jours donc, elle se fait en quarante jours… C'est très compliqué. Et puis, les musiciens que je ramène et moi-même, qu'est-ce qu'on fait pendant quatre jours ? Il faut aussi payer les gens, ça demande donc un budget faramineux. C'est ça qui fait que c'est compliqué et c'est pour ça qu'il faut plus de salles.
La tournée est prévue dans toute l'Algérie mais disons au Nord, parce que le Sud, c'est encore pire. Déjà que le Nord, c'est difficile. Moi, je rêverai d'aller jouer dans le Sud mais, c'est ce n'est pas évident.
Lors de la conférence de presse où vous avez présenté le coffret qui résume votre carrière en 16 CD, vous avez dit : “Je cherchais toujours ma musique.” Alors, votre musique, l'avez-vous trouvée ou pas encore ?
En fait, il ne faut pas prendre ce que j'ai dit au mot. Il y a une nuance lorsque je dis que je suis en train de la chercher, mais ce n'est pas que je ne l'ai pas trouvée, c'est le fait de chercher mieux, c'est d'aller plus loin, parce que j'ai fait pleins de choses et il y a pleins de choses que j'ai encore envie de faire, que je n'ai pas encore explorées, que je n'ai pas expérimentées. Ces expériences, je leur cours après, jusqu'à ce que je les trouve. Il me reste encore beaucoup à faire, j'ai plein de désirs et plein de rêves.
On vous en parle souvent parce qu'on sait que c'est un projet qui vous tient à cœur. Où en êtes-vous du projet de l'école de musique que vous vouliez créer ?
un rêve en ce qui me concerne et c'est un devoir, donc, je n'arrêterai jamais d'être derrière cette idée. Cette école que je veux faire —alors que j'entends dire qu'il y a d'autres écoles et c'est très —, serait comme celle que j'ai faite aux Etats-Unis, c'est-à-dire une école professionnelle et diplômante, avec un campus dans lequel les gens peuvent être en internat et venir de Ouargla, de Tamanrasset, d'Oran… comme ils peuvent venir aussi d'Afrique, d'Orient et d'ailleurs, pour apprendre nos musiques, pour qu'on leur apprenne notre musique et les musiques du Nord aussi. J'ai envie dans cette école qu'on apprenne les musiques populaires : le jazz, le blues, les musiques du patrimoine, etc. Les gens peuvent très bien venir ici pour apprendre la musique targuie, raï, etc. Ça deviendrait une plaque tournante, un carrefour entre le Nord et le Sud et je ne vois pas pourquoi, elle n'existerait pas à Alger. Car Alger est exactement le carrefour entre Nord et le Sud.
Vous avez également parlé dans votre discours d'une symphonie pour les harragas ?
Il ne faut pas trop le prendre à la lettre aussi, ça fait partie de mes élans, ça ne veut pas dire que je ne vais pas le faire mais c'est juste que c'est quelque chose qui me préoccupe énormément, c'est symboliquement quelque chose de très fort. Des jeunes qui sortent de chez eux un soir dans le noir, qui se dirigent vers la mer, qui partent dans une embarcation de fortune en risquant leur vie, je trouve ça terrible, parce qu'autrement, il y a d'autres façons de se tuer, comme, par exemple, se tirer une balle dans la tête. Mais plonger dans le noir ! Déjà que plonger dans le noir c'est horrible, plonger dans le noir sans savoir ni si on va arriver ni quand on va arriver, et peut-être mourir, c'est tragique et, comme je le dis souvent, s'ils partent, c'est qu'ils n'ont pas trouvé leur bonheur ici, c'est qu'ils sont désillusionnés, désespérés. Quand je dis ça à certaines personnes, elles me disent : “Ils veulent la vie facile, ils aiment l'Europe, ils veulent faire des trafics”. Je ne crois pas que ce soit seulement cela. Si chez nous, on s'était tous mis au travail pour faire en sorte que ces jeunes se sentent dans un environnement épanouissant, ils n'auraient pas forcément l'envie de partir.
Donc, quand je dis une symphonie, c'est parce que ça interpelle ma sensibilité, ça interpelle mon émotion, et donc, ça interpelle mon inspiration.
Ce sera donc le thème de votre prochain spectacle ?
Un spectacle, une chanson, un morceau ou une symphonie, n'importe quoi mais une expression de ça. Parce que je ne peux pas, par exemple, aller en bord de mer et leur donner envie de rester. Je ne peux pas non plus me substituer aux autorités en leur donnant tout ce qu'ils veulent pour rester, tout ce que je peux faire moi, c'est manifester mon désarroi face à cela, le signifier, le dire, pour qu'ils sachent qu'on ne se fout pas d'eux, et qu'il y a des gens qui se sentent très mal à cause de ça.
À part le coffret et sa promo, d'autres projets ?
Oui, je travaille sur un album, j'ai également deux films en chantier en France, mais je n'aime pas trop parler de mes projets. Commençons déjà à savourer ce coffret.
S. K.


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