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Obama confronté à la dure réalité d'une région explosive
Le plan de paix américain pour le Proche-Orient contrarié
Publié dans Liberté le 05 - 02 - 2009

Rentré mardi aux Etats-Unis après son périple au Proche-Orient et en Europe, l'émissaire américain George Mitchell a rendu compte de sa mission au président Obama et à la secrétaire d'Etat Hillary Clinton. Cette dernière, sitôt après son entrevue avec l'envoyé spécial, a annoncé à la presse qu'il repartirait dans la région d'ici la fin du mois, sans plus de détail sur sa nouvelle feuille de route.
Sa première tournée l'a conduit respectivement en Egypte, à Israël, aux territoires palestiniens, en Jordanie, en Arabie Saoudite et en France.
L'unique objectif de cette tournée a été d'écouter ses interlocuteurs, de s'imprégner de la vision des uns et des autres, de prendre note de leur lecture de la situation, de leurs propositions éventuelles, et de faire part de la volonté du président Obama et de son administration de promouvoir la paix dans la région. Une mission de reconnaissance en somme.
C'est ce qui explique la grande discrétion de George Mitchell, qui a laissé les médias sur leur faim. À défaut d'en savoir plus sur le plan que le président américain compte mettre en œuvre pour atteindre son objectif en réussissant là où ont échoué ses prédécesseurs, le choix des capitales visitées et des personnalités rencontrées par l'émissaire américain permet de dégager quelques grandes lignes de la nouvelle approche américaine.
Approche globale et multilatéralisme en action
Le fait même que George Mitchell ait fait un crochet par le palais de l'Elysée, où il s'est entretenu avec le président Sarkozy et avec le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner, indique la volonté du nouveau locataire de la Maison-Blanche de rompre avec la politique du cavalier seul, belliqueuse et arrogante, de son prédécesseur. D'une certaine manière, sans que cela soit dit explicitement, c'est le multilatéralisme qui commence à trouver un écho favorable à Washington. C'est aussi, peut-être, une manière pour Barack Obama de remercier le président français pour l'activité déployée dans la région, alors que la bande de Gaza subissait un déluge de feu israélien et que l'Amérique était paralysée par une transition de pouvoir qui se voulait sans problème.
C'est sans doute aussi un feu vert à l'Europe pour sortir de son rôle de simple bailleur de fonds de l'Autorité palestinienne, sans poids politique, et une invitation à déployer sa diplomatie dans la région, en étroite collaboration avec les Etats-Unis. La France, particulièrement, pourrait être mise à contribution pour entreprendre des pourparlers avec la Syrie, qui lui est reconnaissante de l'avoir sortie de son isolement international, et tenter de lui faire prendre ses distances avec le régime des mollahs iraniens. Le soutien multiforme des deux capitales, Téhéran et Damas, au Hamas palestinien en font, en effet, l'une des clés incontournables pour la résolution du conflit. L'Egypte, comme l'a indiqué Barack Obama dans l'une de ses toutes premières interventions en tant que président des Etats-Unis, est appelée à jouer un rôle central dans le plan américain qui se dessine. D'abord en tant que pays riverain d'Israël, ensuite à cause des 14 kilomètres de frontière de la discorde avec la bande de Gaza et, enfin et surtout, parce qu'elle joue parfaitement le rôle de boîte aux lettres du Hamas palestinien, reconnu comme belligérant mais pas comme interlocuteur. La visite de George Mitchell à Ramallah et non à Gaza en est la parfaite illustration. Sa situation géographique, la forte communauté palestinienne qui y vit depuis 1948, ses positions modérées depuis deux décennies et le rôle de modérateur qui peut lui échoir, font de la Jordanie un partenaire que ne peut ignorer Washington.
Pour sa part, l'Arabie Saoudite est sollicitée à plusieurs titres. D'abord parce que c'est une capitale symbolique de ce monde arabe et musulman auquel Barack Obama a affirmé tendre la main ; ensuite parce que le royaume est un allié des Etats-Unis ; enfin parce que le wahhabisme est la mamelle idéologique à laquelle s'abreuve la plupart des mouvements islamistes radicaux. Or, et c'est ce qui semble marquer la nouveauté dans l'approche du nouveau président américain, le conflit israélo-palestinien est désormais lié à la montée de l'intégrisme islamiste, au terrorisme qu'il induit et, partant, à la sécurité des Etats-Unis mêmes. Le conflit israélo-palestinien ne serait donc plus considéré comme un problème isolé ou comme un conflit classique, mais comme un chancre qui alimente les tensions au Proche et au Moyen-Orient et qui s'en nourrit.
Les derniers développements
Pour juste que soit cette vision, tout plan de paix qui s'en inspirerait requiert des trésors de patience, de volonté et d'intelligence. La situation sur le terrain n'invite pas à l'optimisme et George Mitchell lui-même a déclaré qu'il fallait s'attendre à des revers. Au moment même où l'émissaire américain était dans la région, le cessez-le-feu instauré unilatéralement de part et d'autre a été violé plusieurs fois. Pour la seule journée de dimanche, une dizaine de roquettes se sont abattues sur le sud d'Israël, auxquelles ont répliqué des raids aériens ciblant les tunnels de la frontière entre la bande de Gaza et l'Egypte ainsi que des infrastructures du Hamas, préalablement désertées par leurs occupants. Certes, la riposte israélienne est fort heureusement loin d'être “sévère et disproportionnée” comme promis par Ehud Olmert, mais la menace d'un nouvel embrasement est toujours à craindre. La relative retenue des autorités israéliennes s'expliquerait par le souci de ne pas dégrader davantage l'image exécrable qu'elles ont donnée d'elles-mêmes après le massacre perpétré, 22 jours durant, à Gaza. Mais elle tiendrait aussi de ce que leurs services de renseignements ont affirmé que les roquettes qui se sont abattues sur le territoire israélien ne sont pas le fait de l'autorité centrale du Hamas, mais de groupuscules échappant à son contrôle et actionnés à partir de l'étranger. Pour leur part, les responsables islamistes de Gaza proposent, par l'intermédiaire des autorités du Caire, une trêve d'une année conditionnée par l'ouverture des points de passage vers Israël et vers l'Egypte. Pour l'heure, la proposition est restée sans réponse. Mais, au-delà du risque réel de reprise des hostilités, au-delà des mortelles passes d'armes et des dérobades calculées des belligérants, c'est la situation interne dans les territoires palestiniens qui inquiète le plus les diplomates impliqués dans le dossier. En effet, une véritable guerre de légitimité se joue à huis clos, avec son lot d'exactions et de victimes. Revendiquant une victoire à la Pyrrhus après l'offensive destructrice et meurtrière de l'armée israélienne, le Hamas estime que son rival du Fatah est disqualifié, rejette la proposition du président Abbas de participer à un gouvernement d'union nationale et demande rien moins que d'enterrer l'OLP pour la remplacer par une autre organisation qu'il contrôlerait. Dimanche dernier, à partir du Caire, Mahmoud Abbas n'a pas mâché ses mots et a accusé le Hamas d'avoir joué avec la vie et l'avenir des Palestiniens, et d'avoir servi des intérêts étrangers. Reçu le lendemain à l'Elysée et à l'Assemblée nationale française, il a néanmoins modéré ses propos. Il a plaidé pour “une solution avec le Hamas dans le cadre d'un gouvernement d'entente nationale pour des élections”, tout en reconnaissant que le mouvement islamiste “est une partie intégrante du peuple palestinien” et qu'il recherchera le dialogue avec lui. Par contre, il a jugé totalement inacceptable l'appel lancé par le Hamas pour remplacer l'OLP par une nouvelle structure qui représenterait le peuple palestinien. Après Paris, le dirigeant palestinien se rend en Grande-Bretagne, en Italie, en Pologne et en Turquie. Sa tournée vise à le conforter dans sa position d'interlocuteur privilégié, le mouvement Hamas ayant été mis au ban de la communauté internationale.
Obama à l'épreuve du réel
Incontestablement, le président américain avait des atouts à faire valoir dans sa quête d'une solution au conflit israélo-palestinien. Le principal de ces atouts est la popularité sans précédent dont il jouit à travers le monde. La nomination de George Mitchell comme le Monsieur Proche-Orient est, quant à elle, saluée par l'ensemble des protagonistes. Le plan qu'il comptait mettre en œuvre et qui intègre l'ensemble de la donne proche et moyen orientale semble, pour sa part, tout à fait fondé. Mais les difficultés ne manquent pas et des imprévus capables de contrarier la stratégie mise au point surgissent déjà. Au rang des écueils les plus difficilement surmontables, la situation politique qui prévaut dans les territoires palestiniens. Le Hamas, disqualifié par la communauté internationale, et le Fatah, privé de légitimité démocratique, se disputent violemment la représentation du peuple palestinien. L'organisation d'élections semble hypothétique dans le climat ambiant et les efforts égyptiens pour une réconciliation inter-palestinienne ne semblent pas près d'aboutir. À cela s'ajoutent la victoire électorale annoncée du Likoud en Israël et la percée prévue d'un parti de l'extrême droite religieuse, crédité d'une quinzaine de sièges à la Knesset. Si les deux formations venaient à gouverner ensemble, autant dire que tout processus de paix est voué à l'échec. Mais le coup dur, l'imprévu qui risque de mettre à terre tout l'édifice mis au point par le nouveau président américain, vient d'Iran. Dans la foulée des festivités marquant le trentenaire de la révolution islamiste, Téhéran surprend le monde en lançant une fusée et en mettant sur orbite un satellite de fabrication totalement iranienne. Ce qui est qualifié par Ahmadinejad de prouesse technique inquiète au plus haut point Washington et plusieurs capitales occidentales. Ce lancement réussi est perçu comme un prélude à la mise au point d'un missile balistique de longue portée, muni d'une ogive nucléaire, et capable d'atteindre le sud-est européen ou encore Israël. Washington a rapidement réagi et a fait preuve d'une fermeté inhabituelle depuis l'arrivée d'Obama à la Maison-Blanche, en se déclarant prêt à faire usage “de tous les éléments de la puissance nationale pour faire face à l'Iran”.
Pour l'instant, le dialogue est néanmoins toujours à l'ordre du jour, même si l'Administration américaine, usant d'une terminologie diplomatique, n'exclut pas d'autres options. À l'intérieur, le président américain est rattrapé par les clivages politiciens et n'arrive pas à rallier les Républicains à son plan de relance économique ; à l'extérieur, il est confronté à la dure réalité d'une région explosive. `Dès lors, la main tendue d'Obama pourrait se transformer en bras séculier. Au grand dam des réels espoirs de paix qu'il a pu susciter…
M. A. B.


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