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Des salariés doublement sinistrés
Virée à la zone industrielle de Rouiba
Publié dans Liberté le 19 - 06 - 2003

Que ce soit à l'imprimerie de l'Anep, à Fruital, à SNVI ou à la briqueterie Nasr, dont le four a été très endommagé, les travailleurs sinistrés présentent les mêmes inquiétudes, quant à l'après-séisme.
À Fruital, le bâtiment administratif, des équipements et le côté réservé à l'emballage et aux produits finis ont été affectés. Le gérant de cette usine, Moncef Othmani, a reconnu qu'il y a de “grosses pertes”, en refusant de communiquer le montant, même approximatif, des dégâts matériels. “Je n'ai pas encore de rapport préliminaire des experts”, a-t-il indiqué, en rappelant que la compagnie d'assurances SAA, auprès de laquelle Fruital est assurée pour le tremblement de terre depuis 1993, “a dépêché immédiatement son représentant, accompagné d'experts qui font leur travail”.
Nous apprendrons de la bouche de ce gestionnaire que l'usine, qui emploie 1 200 salariés, a repris sa production, huit jours après la catastrophe, sans rester insensible au cas des 190 travailleurs sinistrés. Une “commission d'évaluation” a en effet été mise en place afin d'identifier les salariés touchés par le séisme et leur venir en aide. “Un programme d'aide financière a été mis à leur profit, avec la contribution de notre
partenaire Coca-Cola”, a précisé
M. Othmani, se refusant une fois de plus de nous donner le montant de chacune des deux enveloppes, peut-être par pudeur. “J'ai contribué modestement… L‘entreprise ne peut pas prendre en charge la construction de logements”, a-t-il affirmé un peu gêné.
Au niveau de l'imprimerie de l'Anep, vétuste et empreintes du séisme sont conjuguées au présent. L'unité a enregistré 67 sinistrés sur les 184 employés, dont 13 ont leurs maisons effondrées. Mais à l'Anep comme à Fruital, on ne déplore, fort heureusement, aucun décès. Selon Lakhdar Boufenghour, responsable de la sécurité dans l'imprimerie et également syndicaliste, la capacité de production a baissé de 40 à 50%, après le tremblement de terre, qui a laissé ses marques sur des poteaux, des machines et les murs des bâtiments. La reprise de l'activité s'est faite progressivement, au bout d'une semaine, avec, en parallèle, les “travaux de renforcement”, assurés par une entreprise publique du bâtiment (ex-DNC) et des entrepreneurs privés. “Tout sera en place, d'ici deux ou trois mois”, a promis M. Benfenghour.
Ce dernier a, plus loin, noté qu'une prime d'encouragement a été remise aux travailleurs sinistrés de l'agence, sur décision du directeur général de l'Anep, M. Khomri. Une prime qui a été appréciée par le personnel de l'imprimerie de Rouiba, victime du séisme du 21 mai. Il est attendu, selon des syndicalistes et travailleurs sinistrés rencontrés sur les lieux, une “contribution” en direction des sinistrés de l'unité, qui aurait été décidée par
M. Khomri. “Vous pensez bien que les travailleurs, notamment les sinistrés, sont très sensibles par l'attitude réconfortante des responsables”, nous a confié
le chargé à la sécurité, en confirmant que le personnel a perçu son salaire.
À la SNVI, les dégâts semblent plus importants. “Tout est détruit à l'intérieur, même si vous voyez les bâtiments encore debout. D'ailleurs, personne ne travaille en ce moment”, a soutenu un des gardiens, après lui avoir décliné notre identité. Il nous a ensuite orientés vers la direction générale, c'est-à-dire l'annexe se trouvant de l'autre côté de la route, où est implanté un camp de sinistrés. À l'entrée du siège de la DG, nous avons pris connaissance de la “lettre” du premier responsable qu'il a adressée aux travailleurs. Il est fait mention des “dommages subis”
par l'entreprise, au niveau des “bâtiments administratifs et de production”, des “équipements et installations”, ainsi que de “toute la disponibilité de l'entreprise” à contribuer à l'amélioration de la situation des salariés. Nous sommes quelque peu étonnés de voir un camp de toile sur les lieux de travail et nous voulons en savoir plus sur cette expérience inédite dans la zone industrielle.
L'entreprise publique, a-t-on appris des syndicalistes présents, est “sinistrée” depuis le séisme, ayant enregistré plus de 5 milliards de dinars de perte, “non compris le manque à gagner et les salaires”.
Sur les 6 200 travailleurs qu'emploie la SNVI de Rouiba, quelque 3 800 salariés ont été mis en congé forcé du 15 au 30 juin. Le reste, soit 2 400 employés toujours en activité, s'occuperaient, selon les termes de M. Benmouloud, secrétaire général du syndicat d'entreprise, de la maintenance, de la maçonnerie, de la remise en état du gaz et des installations. “Nous avons effectué 75 sorties sur les régions touchées par le séisme et dénombré plus de 800 travailleurs sinistrés, dont 324 sont sinistrés à 100%”, a déclaré M. Benmouloud, en révélant que “la liste des sinistrés n'est pas encore définitive”.
Le responsable syndical, se qualifiant lui-même de sinistré, a également noté que l'installation d'un camp de toile date de samedi dernier, qu'elle a été prise sur initiative de syndicalistes et travailleurs sinistrés. “Nous avons été aidés par la centrale UGTA en tentes, en vivres et en citernes, ainsi que par la direction générale, qui a mis à notre disposition une cuisine et des sanitaires”, a indiqué M. Benmouloud, puis d'annoncer l'implantation d'un second camp de 80 tentes, sur le même site, au côté des 55 premières tentes. “Nous sommes même capables d'ouvrir un troisième camp”, a-t-il ajouté, en reconnaissant qu'“on est en train de se substituer à l'Etat”.
Actuellement, le camp de la SNVI accueille des employés de cette société dont trois directeurs ainsi que sept travailleurs de CAMMO, une entreprise publique des meubles. Cinq magistrats résidant à Rouiba devront rejoindre le site qui, selon les syndicalistes, reste ouvert aux travailleurs de SNVI qui n'ont pas encore rejoint le camp et aux citoyens sinistrés. Les victimes du tremblement de terre, dont celles ayant des appartements fissurés ou ayant tout perdu, même des proches, bénéficient d'une “bonne” prise en charge et d'aides diverses de l'UGTA et d'entreprises nationales publiques et privées.
Elles ont déjà reçu la visite de Sidi Saïd et Kordjani, respectivement secrétaire général de l'organisation syndical et fédéral du secteur de la mécanique et de la métallurgie. Mais, qu'en est-il de l'avenir de SNVI et de son personnel ? La
question mérite d'être posée aujourd'hui, car l'entreprise traînait déjà un découvert de 54 milliards de dinars, qui viennent se greffer aux 5 milliards de dégâts matériels. “Si l'Etat ne prend pas en charge le découvert, le manque à gagner et les salaires, la caisse de l'entreprise en pâtira !”, a estimé M. Benmouloud, puis d'avouer plus loin : “Il faut aider l'entreprise, sinon elle fermera ses portes”.
Le responsable syndical a, par ailleurs, mis en exergue “la volonté des dirigeants” à assister jusque-là l'entreprise, citant notamment le contrat, signé en mai dernier, quelques jours avant le drame, avec le ministre de l'Intérieur, portant sur la production de 400 camions et un chiffre d'affaires de plus de 16 milliards de dinars. “Le séisme nous a perturbés, il va retarder les délais de livraison, mais nous sommes capables de relever le défi”, a-t-il déclaré.
Que ce soit à l'imprimerie de l'Anep, à Fruital, à SNVI ou à la briqueterie Nasr, dont le four a été très endommagé, les travailleurs sinistrés présentent les mêmes inquiétudes, quant à l'après-séisme. D'aucuns craignent de rester dans les tentes en “éternels sinistrés”, d'autres plus nombreux, mettent en avant “la tendance à la précarité des salariés, même les cadres”. Mais, c'est à la briqueterie d'El-Hamiz et à l'ex-Sonacome que les travailleurs ont exprimé le plus leurs appréhensions, concernant l'emploi devenu problématique et bien entendu, la crainte de voir leur unité ou leur entreprise dissoute.
Cette catégorie de salariés, pour la plupart des pères et des mères de familles, vit l'angoisse des mois sans salaires. Quel avenir immédiat attend donc ces sinistrés du 21 mai dernier ?
H. A.


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