Un pari, un défi, une nécessité, la numérisation est déterminante pour l'avenir de la Radio algérienne. Deux jours durant lesquels 13 conférences et une table ronde seront organisées, dans le cadre d'un séminaire sur la numérisation de la Radio, où les participants pourront confronter nos réalités (algériennes) à d'autres expériences. La Radio algérienne, en collaboration avec l'entreprise Télédiffusion d'Algérie, organise hier et aujourd'hui à l'hôtel El-Djazaïr, un séminaire autour du passage au numérique de la Radio algérienne, intitulé “La radio numérique, le pari de l'avenir”. En présence du secrétaire d'Etat chargé de la communication, Azzedine Mihoubi, du directeur de l'ENTV, Abdelkader Oulmi, de représentants de la radio, d'invités et d'experts étrangers, le maître de cérémonie et non moins directeur de la Radio algérienne, Tewfik Khelladi, a souligné dans son allocution d'ouverture, que la numérisation s'inscrivait dans la perspective de recadrage à laquelle s'adonne l'Algérie sur le plan national et que nous assistons à une véritable “révolution silencieuse” du numérique. Il est donc grand temps pour l'Algérie d'entamer les différentes étapes de ce passage. M. Khelladi affirme : “La numérisation de la production radiophonique se doit d'être aujourd'hui au cœur de nos priorités pour garantir notre survie dans un paysage audiovisuel international de plus en plus concurrentiel en perpétuel changement.” Qualifiant ce séminaire de “point de départ”, M. Mihoubi a insisté de son côté sur la nécessité d'une stratégie claire car “le basculement vers le tout numérique est une action éminemment complexe et les enjeux qu'il suppose sont cruciaux”. Suite à cette ouverture solennelle et une pause d'une dizaine de minute, la première conférence intitulée “La radio numérique en Algérie, réalités et perspectives”, qui a été modérée par Walid Sami, un ingénieur principal à l'Union européenne de Radiodiffusion (UER), a été animée par l'assistant du directeur général chargé de la numérisation, Mohamed Demil, le directeur de la station régionale de Mostaganem, Abderrahmane Chikhaoui, et le directeur des études et de développement à Télédiffusion d'Algérie (TDA), Mohamed Madour. Dans sa communication, M. Demil a présenté le “plan de numérisation de la Radio algérienne”. Il a entamé son exposé par le fait que dans un contexte de mondialisation, l'audiovisuel a acquis une place prépondérante. Mais des leçons qu'on aura apprises de la mondialisation, c'est la nécessité de la formation. Pour cela, la RA mise gros sur ce volet et compte proposer une série de formations à ses éléments, notamment en archivage, maintenance et gestion des réseaux ou encore en montage numérique. Mohamed Demil a également annoncé la mise en place d'un réseau informatique pleinement fonctionnel, en mai prochain ; ainsi que la mise en place d'un réseau local, interne, performant au niveau de chaque station régional et qui relie toutes les radios entre elles. Il a également spécifié qu'un site web sera également prêt dans les prochains mois, pour plus de flexibilité, d'échange et d'interactivité. Un “Pop casting” à savoir, un lien comportant des émissions et des articles inédits, ainsi qu'une “discothèque numérique” seront également disponibles sur le nouveau site de la RA, à partir de septembre 2009. La dernière étape des perspectives de numérisation serait la diffusion des programmes de la radio en tout numérique ; toutefois, pour que cela puisse se produire et devenir une réalité, il faudrait que la télévision cesse la diffusion analogique. De son côté, Abderrahmane Chikhaoui, a parlé de l'expérience de la radio régionale de Mostaganem qui a tenté de créer un réseau reliant d'autres stations régionales, dans le but de régler certains problèmes dans la production, et pour l'amélioration de la qualité des programmes. Il a donc tenté de répondre par l'affirmation que véritablement, il y a eu une expérience de numérisation auprès des radios régionales. Intéressante, l'intervention de M. Madour a été assez technique, bien qu'il ait tenté de vulgariser au maximum son propos. Il a également évoqué la configuration assez typique et problématique d'Alger puisque pour couvrir la totalité d'Alger, il faut 3 à 4 émetteurs ; ainsi que le réémetteur qui sera mis en place très prochainement, dans la wilaya de Tipasa, afin de résoudre les problèmes de réceptions. Où en sommes-nous par rapport à l'Europe ? La deuxième conférence a tourné autour de “La radio numérique, un défi de l'avenir”. Modéré par le responsable du développement des projets “Deutschewelle”, Patrick Harry Leusch, il a été question de savoir où en est l'Europe de la diffusion en numérique. La réponse que le “vieux continent” est bien loin. Par contre, ce qu'on retiendra c'est qu'il n'y a aucun lien entre la diffusion en numérique et la production en numérique. On peut donc produire en numérique et diffuser en FM, il n'y a que la qualité qui fait la différence ! Par ailleurs, ce séminaire achève ses travaux aujourd'hui par une table ronde, et ce qui reste ancré est que l'Algérie doit se mettre au numérique, doit afficher ses objectifs et tenter — tant bien que mal — de suivre la cadence. Le chemin est long et périlleux, mais l'avenir et le devenir de la radio en dépendent. Sara Kharfi Le directeur de la Radio algérienne, Tewfik Khelladi, a annoncé hier, lors de son allocution d'ouverture, que l'Algérie abritera les 23 et 24 avril prochain, l'assemblée de l'Union européenne de Radiodiffusion.
