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Un duel politico-médiatique ?
Les candidats et le scrutin du 9 avril
Publié dans Liberté le 09 - 04 - 2009

D'abord, une première constatation s'impose : rares sont les Algériens qui ignorent ou semblent ignorer la tenue de l'élection présidentielle ce jeudi 9 avril dans le pays, à moins que pour des cas de force majeure ou de situation bien particulière. Sinon, la majorité de la population algérienne, ici comme ailleurs, est au courant de l'évènement, et ce, pour la simple raison qu'elle a été d'une manière ou d'une autre “exposée” aux médias et au contact direct ou indirect des candidats ou de leurs sympathisants durant la campagne électorale.
Inonder l'espace public : que cette population aille voter le jour du scrutin par le oui, par le non ou boycotter, c'est toute une autre question qui relève en principe des votants et de ce que dicte leur cœur ou leur esprit face aux urnes. En effet, chacun de nous, ayant déjà une idée plus ou moins claire sur les élections, a arrêté une décision qui ne sera connue qu'une fois l'acte de vote accompli. En attendant, que dire de la campagne électorale “cuvée 2009” ? Riche en idées, programmes et rebondissements, elle s'est particulièrement distinguée par une prolifération incontrôlée d'affiches publicitaires et posters des candidats dans différents formats, sous différents angles, avec différents supports et aux différentes couleurs. Le but est d'inonder l'espace public et par ricochet frapper par la photo l'imaginaire de l'électeur. Ce dernier va-t-il succomber seulement à cette furie d'images ? Et les discours sont-ils un facteur mobilisateur et porteur de voix ?
Une compétition correcte dans son ensemble : en tout cas, la compétition électorale dans son ensemble a été correcte en dépit de quelques dérapages langagiers, des tentatives des uns de “saboter la fête” ou les revendications des autres de crier aux irrégularités. Toutefois, il y a lieu de ne pas la comparer avec les campagnes aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne, en France ou en d'autres pays, où durant celles-ci l'accent est mis beaucoup plus sur la personnalisation du candidat, sa vie intime, ses affinités que sur son programme.
L'Algérie ne peut donc se permettre de copier un modèle qui ne colle pas à sa réalité socioéconomique, culturelle et politique. Cependant, elle doit s'inspirer d'exemples de ces pays en termes de pluralisme politique, démocratique et médiatique et faire un effort d'adaptation au contexte et particularités de notre pays.
Chaque médium, sa quote-part : ceci dit, quels ont été l'apport et l'impact des médias dans cette campagne électorale 2009 ? C'est une question sur laquelle les avis des académiciens divergent ou encore plus les professionnels des médias, tant sur la nature que sur le degré d'influence. Mais une chose est sûre, c'est que chaque médium tente d'avoir une quote-part du “gâteau” ou plutôt un effet sur le public. Ainsi, si la télévision reste un support privilégié et vénéré par la société et le pouvoir politique y compris. Cette fascination pour l'image est une source permanente de dérives, fantasmes, hallucinations et obsessions des candidats et de leur staff durant la campagne. La radio, jadis parent pauvre, est revenue en force avec ses chaînes nationales, thématiques, internationale et son réseau régional. Grâce à son interactivité, aux bienfaits de sa numérisation en cours, elle a la faculté de proposer plusieurs tribunes pour plusieurs acteurs, dans plusieurs langues et sous plusieurs angles d'attaque. La presse écrite, tous statuts confondus, a elle aussi contribué à diversifier et à enrichir le message et aborder des sujets nouveaux.
Beaucoup plus, elle a ouvert ses colonnes aux “boycotteurs”, contribuant ainsi à donner plus de “punch”, de crédibilité et de diversité à la campagne électorale. Internet, nouveauté 2009 : cependant, la nouveauté du printemps électoral 2009 réside dans l'introduction des technologies de l'information et de la communication (TIC), l'utilisation de l'Internet et de ses réseaux sociaux (Facebook, myspace, etc.). Des sites des partis, des candidats, leurs programmes et même des Web TV sont proposés aux internautes ; une manière innovatrice pour marquer une présence planétaire sur la toile d'araignée. Mais, détrompons-nous, l'impact de tous ces médias restent limité face au travail de lobbying, de coulisses et de relations personnelles, qui est déterminant dans l'ultime étape du processus électoral. Ce n'est pas par hasard que les candidats ont sillonné le pays dans tous les sens, parcouru des milliers de kilomètres, organisé des centaines de meetings et rencontré les citoyens de tout bord. Le but est d'être en contact direct et sans médiateurs avec son électorat et le convaincre à participer au scrutin du 9 avril.
Le poids des relations et traditions : ainsi, le poids des relations, des associations et des leaders d'opinion compte beaucoup dans la campagne de persuasion et de conviction, sans pour autant oublier la personnalité du candidat, sa stature, sa notoriété, son autorité, son expérience et son éloquence. Bref, les talents intrinsèques et extrinsèques du candidat contribuent en grande partie à promouvoir sa bonne image auprès de ses électeurs avant que les médias ne viennent les étayer et les étaler sur la voie publique à une opinion acquise d'avance ou soumise à une matraque médiatique sans grands effets.
Enfin, doit-on conclure que la campagne électorale a été beaucoup plus une querelle entre classe politique et médias qu'une course saine et loyale pour convaincre un électorat acquis à un vote que beaucoup qualifient déjà de confirmation, de consécration et de continuité.
En effet, le vote “refuge” ou le vote “sanction”, évoqué dans les précédents scrutins, ne semble pas du tout correspondre ou refléter la réalité de l'Algérie 2009. En revanche, faut-il peut-être suggérer aux prétendants actuels à la magistrature suprême de se préparer d'ores et déjà aux échéances électorales futures ?
Experts et spécialistes absents : il est à constater que comme si la campagne électorale était seulement une affaire de candidats, d'électeurs et des médias. Les experts et spécialistes sont laissés de côté et n'ont pas été sollicités par les médias pour décortiquer les concepts et notions liés aux élections ; tels que l'action politique, la sociologie électorale, le comportement du votant, la stratégie de communication, marketing et communication politique, les statistiques, les références sociodémographiques, etc. L'impression est que le duel politico-médiatique a éclipsé les débats et discussions qui pouvaient enrichir la campagne et lui donner plus d'intérêt, de munitions et d'idées, aux candidats comme aux électeurs.
L. Z.
(*) Professeur associé à la faculté
des sciences politiques et de
l'information Université d'Alger


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