Dans le cadre de l'élection présidentielle du 12 juillet 2009, la commission de l'Union africaine a dépêché en République du Congo une mission d'observation électorale avec pour mandat d'observer le déroulement de l'élection présidentielle. L'envoi de cette mission intervient conformément aux dispositions internationales pertinentes en la matière, notamment la déclaration de Durban sur les principes régissant les élections démocratiques en Afrique, adoptée en juillet 2002 par les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine. La mission était conduite par M. Dieudonné Kombo Yaya, ancien ministre des Affaires étrangères de la République Centrafricaine, et composée de parlementaires panafricains, de membres des commissions électorales nationales et d'autres organes de gestion des élections dans les Etats membres, d'organisations de la société civile et de défense des droits de l'homme. La République du Congo s'étend sur une superficie de 342 000 km2. Elle est située au centre-ouest de l'Afrique, à cheval sur l'Equateur et sur la bordure de l'océan Atlantique. Son climat est du type tropical, chaud et humide, avec des températures élevées variant entre 25°C et 35°C. Son relief est composé de plaines sur les côtes, de bassins dans le nord et le sud, et de plateaux au centre. La densité est de 8,5 habitants au km2, avec un PIB de 700 $ par habitant. L'économie congolaise est basée sur la production pétrolière faisant de ce pays un des grands producteurs africains. Le Congo regorge aussi d'autres ressources naturelles dont le bois, le gaz naturel, l'or, le fer, le plomb, le cuivre, la potasse, le zinc, etc. La culture du manioc représente 90% de la production alimentaire ; le Congo produit également du riz, du blé, des arachides, des légumes, du café et du cacao. La population du Congo est d'environ 3 702 314 habitants avec 2 200 000 environ inscrits sur le fichier électoral. La Cour constitutionnelle a retenu la participation de 13 candidats dont le président sortant M. Denis Sassou N'guesso, représentant le RMP (Rassemblement pour la majorité présidentielle), et de 12 autres candidats représentant différents mouvances. La campagne pour la présidentielle du 12 juillet 2009 a commencé le 26 juin 2009 et a duré jusqu'au 10 juillet 2009 à minuit. Cette campagne grandiose a fait apparaître des déséquilibres par rapport aux moyens des partis politiques malgré le financement accordé par l'Etat congolais à tous les partis en lice, conformément à la loi sur le financement des campagnes électorales des partis ou groupement politiques. Le RMP a déployé des moyens humains, matériels et financiers nettement supérieurs. Au cours du meeting du 10 juillet 2009 tenu au centre sportif de Makélékélé, les six candidats de l'opposition dite radicale, dont Mathias Dzon, Guy Romain Kinfoussia, Clément Mierassa, Marion Mdzimba Ehouango, Bonaventure Mizidy Bavoueza et Jean François Tchibinda Kouangou, ont appelé leurs militants au boycotte de l'élection présidentielle du 12 juillet 2009, pour protester, disent-ils, contre les irrégularités constatées tant dans l'établissement des listes électorales, la distribution des cartes d'électeurs et contre le refus du président de la République d'accepter une concertation pour la paix entre tous les candidats avant le scrutin du 12 juillet 2009. Le jour du vote, les observateurs internationaux ont été déployés dans 9 départements du pays. Mlle Baya Kara, ancienne parlementaire panafricaine membre de la mission, a été déployée dans la région de la Lekoumou, plus précisément dans le district de Sibiti. Le fichier électoral du district de Sibiti est de 23 195 inscrits répartis sur 57 bureaux de vote. Après avoir observé l'ouverture au centre de Sibiti dans les bureaux d'Henri Bounda I et II, Mapindi, Mvouba, Moussanda, Moulimba, Loumongo et Matibi, l'équipe s'est dirigée à l'extérieur de Sibiti, dans un rayon de 30 km sur deux axes différents. Les bureaux concernés par l'observation sont Mongo, Bloc Mabemba, Moukanda, Indo, Moussiehou et Mikamba. L'ouverture des bureaux de vote s'est faite selon la réglementation en vigueur : à 7h dans la majorité des bureaux de vote observés, mis à part quelques bureaux où les agents électoraux ont eu du mal à mettre en place le matériel électoral, notamment l'installation de l'isoloir. L'équipe a remarquée au sein de chaque bureau de vote un nombre important de cartes d'électeurs non distribuées. Quelques défaillances techniques par rapport à la procédure électorale ont été remarquées dans certains bureaux de vote, notamment dans les bureaux se trouvant dans des villages. Nous citerons le manque dans le matériel électoral, l'identification des électeurs sans cartes d'identité et le manque de connaissance de la procédure électorale par les agents des bureaux de vote. La participation des pygmées au vote a été ressentie dans le district à travers leur mode vie qui consiste à rester initialement dans la forêt. Le taux de participation dans les bureaux de vote observés varié entre 30 et 40%. Le climat de psychose entretenu à la veille du scrutin et le nombre important de cartes non distribuées ont occasionné le déplacement d'une partie des populations les empêchant d'accomplir leur devoir. La mission d'observation de l'Union africaine a fini la mission en émettant une déclaration commune avec d'autres observateurs internationaux, notamment ceux de la communauté des Etats de l'Afrique Centrale (CEEAC). En félicitant le peuple congolais pour sa maturité et son calme et en déclarant que le scrutin a été régulier, libre et transparent tout en émettant des recommandations par rapport au constat fait sur le terrain. Les résultats de l'élection présidentielle seront annoncés ce soir par le président de la Commission nationale électorale (Conel). Le président sortant reste le favori de cette élection, seul le taux de participation national reste une énigme pour les observateurs variant d'un département à un autre. Par Baya Kara Membre de la mission d'observation
