Il est de coutume qu'un entraîneur de football se retrouve généralement seul dès lors que la machine grince et que les résultats ne suivent pas. Mis à l'index avec un acharnement qui dépasse l'entendement, accusé de tous les maux et culpabilisé comme il ne l'a jamais été, le coach français de la JS Kabylie garde pourtant la tête sur les épaules et continue de travailler sereinement pour tenter de redresser la barre. “J'ai assez de caractère et d'expérience pour faire face à la situation, car un entraîneur qui ne peut pas supporter une pression et gérer de telles situations n'a qu'à rester chez lui !” nous disait hier Jeannot Lang qui ne semblait guère troublé dans sa sérénité habituelle par toutes les attaques incendiaires et très souvent virulentes dont il a fait l'objet dans certains journaux. “J'ai personnellement discuté en aparté avec tous les joueurs qui m'ont affirmé qu'ils se sentent bien physiquement et qui sont surtout conscients de la nécessité de réagir dans les jours à venir, et l'urgence est de renouer avec la victoire dès ce vendredi face au WA Tlemcen. Au risque de me répéter, notre problème est d'ordre psychologique et nous devons tout faire pour débloquer la situation. Je suis persuadé qu'en retrouvant notre confiance, tout rentrera dans l'ordre”, dira encore le coach de la JSK qui a été très touché par toutes les marques de soutien et de sympathie que lui témoignent depuis quelques jours les supporters kabyles au stade comme dans la rue. C'est ainsi que l'entraîneur de la JSK a été applaudi par les supporters kabyles dimanche soir à son arrivée au stade du 1er-Novembre pour assurer le premier entraînement de la semaine au lendemain de la défaite face au Mouloudia d'Alger. C'est vrai que de telles marques de confiance et de soutien me vont droit au cœur, et cela nous encourage à travailler dur pour redresser la situation. C'est vrai aussi que les résultats ne suivent pas pour le moment, mais il ne faut pas surtout accabler les joueurs qui n'ont rien à se reprocher sinon qu'ils donnent le meilleur d'eux-mêmes et que la réussite nous fait défaut pour le moment. C'est pour cela que je ne panique pas car j'estime qu'avec un peu plus de réussite, nous allons retrouver toute la confiance voulue et notre véritable valeur”, précisera Lang qui ne veut fuir ni ses responsabilités ni les supporters kabyles qu'il continue à saluer comme d'habitude dans les rues de Tizi Ouzou. Rencontré hier à La librairie Cheikh du centre-ville de Tizi Ouzou, habituel lieu de rendez-vous et de revue de presse des fans kabyles, Lang était entouré de nombreux fans kabyles qui l'ont abreuvé de marques de soutien et de sympathie. “Ne vous en faites pas coach, nous sommes à vos côtés et nous sommes persuadés que les résultats ne vont pas tarder à suivre”, lui lanceront des supporters qui continuent à lui vouer confiance et respect pour remettre la JSK sur orbite, comme il l'avait si bien fait la saison dernière où les Canaris pataugeaient dans les profondeurs du classement avant de redresser la barre et de jouer même le titre en fin de saison avec à la clé une place de vice-champion d'Algérie qui relevait presque de l'impossible en raison d'une saison très chargée de compétitions nationales et africaines. De son côté, le président Hannachi a reçu en aparté le coach et certains joueurs pour dresser le constat qui s'impose et surtout appeler au sursaut. “J'ai fait part de ma déception à tout le monde et j'ai exigé une réaction urgente pour qu'il y ait beaucoup plus de travail et d'efforts à l'entraînement et pour que les résultats soient améliorés. Il est de mon devoir de réagir avant qu'il ne soit trop tard, et j'espère que nous allons réussir le déclic tant attendu dès ce vendredi face à Tlemcen”, nous dira le président Hannachi qui attend fébrilement le retour de manivelle de la part de son équipe.
