Accusé de népotisme, voire de transformer la France en république bananière, en nommant son propre fils à une haute fonction, Nicolas Sarkozy est monté en première ligne. C'est moi qui suis visé, a-t-il rétorqué face à la déferlante de protestations qui se succèdent par vagues, émanant de gauche mais aussi de droite. Le successeur de Jacques Chirac dénonce de la méchanceté de ceux qui ne se sont jamais faits à son élection alors que dans un sondage, deux tiers des Français et plus de la moitié des sympathisants de droite critiquent le coup de pouce donné à son fils dont la carrière aura été fulgurante. Malgré ces réprobations, Sarkozy père est déterminé à tenir bon : je ne lâcherai pas. Sa décision de placer son fiston à la tête du quartier du CAC 40 a fait l'objet de gorges chaudes, y compris dans la presse internationale, jusqu'à la télévision chinoise qui s'en donne à cœur joie. Un boulot en or pour le fils, a ironisé le Daily Telegraph, dans une France où, s'est moqué le Financial Times, tout le monde parle réellement de l'emploi des jeunes. C'est que lorsque la polémique a commencé à enfler, le président Sarkozy exposait sa réforme des lycées : "Désormais, ce qui compte en France pour réussir, ce n'est plus d'être bien né, c'est travailler dur et avoir fait la preuve, par ses études, par son travail, de sa valeur." Cynisme ! Et les récriminations de son propre camp n'ont pas l'air de l'atteindre. À droite, on crie également au scandale. Au-delà de la jeunesse et de l'inexpérience de l'étudiant en deuxième année de droit, les vieux briscards de la politique voient dans le gros coup de piston une manœuvre pour préparer 2012. Sarkozy, qui n'a pas contenté ses électeurs en laissant ses promesses électorales au stade de promesses, aura besoin de beaucoup d'argent pour se payer un second mandat. Son fils à la tête de l'Epad, la quartier du CAC 40, c'est une garantie en or. En outre, ce même fils gère la mairie des principaux propriétaires de ce même CAC 40.