Les enseignants promettent de durcir le mouvement en refusant d'encadrer et de participer aux examens de recrutement de l'éducation nationale qui auront lieu les 13 et 14 décembre prochain. “Mesure-t-on du moins, le poids de ce mouvement de contestation ? Le gouvernement est-il réellement aveugle pour ne pas voir le marasme qui ronge les fonctionnaires ? Qu'attend-il pour désamorcer la crise ?” se sont interrogés les syndicalistes autonomes du secteur de l'éducation nationale, lors d'une conférence de presse qui s'est tenue hier au siège de la maison des syndicats à Alger. D'emblée, ils ont commencé par condamner et dénoncer la répression des agents de la sûreté nationale lors du sit-in observé par les enseignants contractuels mardi dernier où 70 professeurs ont été interpellés puis relâchés au petit matin. “Aucune personne ne tolère un tel mépris et une telle humiliation. Nous avons été tabassés puis conduits au commissariat où les policiers nous ont fichés et ont prélevé nos empreintes. Nous ne sommes pas des voyous, mais simplement des enseignants qui voulons survivre”, témoigne Mme Mariem Maârouf, porte-parole du syndicat national des enseignants contractuels affilié au Snapap. En réaction de cette répression et en solidarité avec leurs collègues contractuels, quatre syndicats autonomes à savoir le Cla, le Snapap, le Cnapest et le Satef ont décidé de boycotter les concours de recrutement de l'éducation nationale qui aura lieu les 13 et 14 décembre. “Nous refusons de participer, d'encadrer et de corriger ces examens tant que les enseignants contractuels ne seront pas réintégrés dans leur poste de travail. L'enseignement n'est pas un métier de saisonnier où on peut faire appel à des professeurs durant des années puis les lâcher dans la nature sans avenir. Il faut songer réellement à les permaniser”, a déclaré M. Sadali, secrétaire général du Satef. Les quatre syndicats affirment qu'aucune menace ne pourra ébranler la détermination des enseignants, car leurs revendications sont fondées et légitimes. “Le gouvernement mise sur l'essoufflement du mouvement en usant de vieilles méthodes et en agitant le spectre de la peur. C'est bon, nous connaissons le schéma : menaces, intimidations en premier lieu, suivies par la répression et enfin instrumentaliser la justice pour déclarer que le grève est illégale. Vous pouvez user de tous les moyens, cette fois-ci, nous n'avons rien à perdre”, déclare Idir Achour, responsable du conseil des lycées d'Algérie (CLA). S'agissant des inquiétudes des parents d'élèves, les syndicalistes ont appelé ces associations à soutenir leur mouvement et œuvrer pour désamorcer la crise. “Le président de la fédération nationale des parents d'élèves, nous accuse d'être des preneurs d'otages, ce n'est pas le cas car nous aussi nous sommes parents et nous luttons pour un meilleur enseignement pour nos enfants. Pourquoi Delalou s'exprime maintenant ? Pourquoi il n'a pas défendu les élèves quand ils sont sortis dans la rue ?” a répondu M. Boudiba, représentant du Cnapest. Cependant, les travailleurs de l'éducation nationale se disent satisfaits du suivi de leur grève qui a atteint, en ce quatrième jour, un taux de 70% dans le primaire et moyen et plus de 92% au secondaire.