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Il était une fois des Britanniques à Alger
Corsaires, consuls, explorateurs, troupes du débarquement, têtes couronnées…
Publié dans Liberté le 17 - 12 - 2009

Depuis plus de cinq siècles, des Britanniques d'horizons divers se sont succédé dans la capitale.
Certains ont poussé leurs pérégrinations à l'intérieur de l'Algérie profonde. Les musées britanniques conservent des empreintes précieuses de leur passage sous la forme de plans, de toiles de peinture et de photographies.
En fouillant dans l'histoire de l'Algérie, il est fascinant de découvrir que la plupart des capitaines de la flotte barbaresque pendant le XVIIe siècle étaient des captifs européens. L'un d'eux, Raïs Ramdan, de son vrai nom Henri Chandler, était un navigateur anglais.
À cette époque, Alger était une cité cosmopolite où plusieurs peuples se côtoyaient. La plupart des étrangers venaient du pourtour méditerranéen. Mais certains étaient originaires de pays situés plus au nord de l'Europe, dont les Îles britanniques. Les marins anglais ont appris aux barbaresques comment construire des vaisseaux adaptés à la navigation dans les eaux atlantiques qu'ils voulaient conquérir. Sur leurs années de captivité à Alger, les navigateurs ont écrit des récits que les mémorialistes de leurs pays ont exploités pour restituer leur histoire et celle de la ville où ils étaient en servitude.
Du XVIe siècle aux temps les plus contemporains, d'autres Britanniques ont foulé le sol algérien, gardant de leurs voyages des empreintes éparses que les musées du Royaume-Uni conservent jalousement. Osman Bencherif, conseiller culturel à l'ambassade d'Algérie à Londres entre 1979 et 1987 (puis ambassadeur aux Etats-Unis de 1995 à 1996), a rassemblé dans un ouvrage quelques-unes de ces précieuses pièces d'archives, sous la forme de croquis, de plans, de toiles et de photographies. The British in Algiers : 1585-2000 est le titre de ce livre qui surfe sur plus de 5 siècles pendant lesquels des marchands d'esclaves et de poudre à canon, des corsaires, des consuls, des explorateurs, des écrivains, des curistes, des soldats et des têtes couronnées se sont succédé en terre algérienne, pour des séjours plus ou moins longs. La plus ancienne relique est un plan de la ville d'Alger sous la régence turque qui est actuellement exposé dans l'une des galeries du National British Musuem à Londres.
À cette époque, la reine Elizabeth I nommait son premier consul dans le Maghreb, à la demande des négociants anglais qui avaient fait irruption en Méditerranée. Sur le plan politique, une alliance était née entre la Régence et Londres sur la base de leur hostilité commune pour l'Espagne catholique. Plus tard, les inimitiés de l'une ou de l'autre détermineront la nature de leurs rapports. Au XIXe siècle, la fin des guerres napoléoniennes et l'établissement d'une paix relative en Europe avait conduit la Grande-Bretagne à adopter une attitude négative à l'égard de son ancien allié. C'est ainsi que Lord Exmouth avait bombardé Alger en 1816, avec l'intention de libérer les captifs britanniques. Le musée maritime de Greenwich abrite un tableau qui restitue le décor de cette canonnade qui avait duré 12 heures. Sur les étals des brocanteurs du marché de la ville s'étalent des cartes postales d'Algérie datant du début du siècle dernier.
À cette époque, notre pays constituait une station d'hivernage de choix pour les curistes anglais. Son climat méridional et ensoleillé était apprécié par les malades, qui s'y rendaient pour revigorer leurs poumons. Les récits des explorateurs, qui avaient découvert l'Algérie deux siècles plus tôt, avaient entraîné les premiers touristes en Algérie.
Dans son livre, Osman Bencherif relate le périple de Thomas Shaw, un chapelain du consulat anglais qui est arrivé dans notre pays en 1720 et y est resté dix ans. Il avait mis son séjour à profit pour écrire Voyages et Observations, un ouvrage où il a consigné des notes sur les mœurs politiques et sociales de sa terre d'accueil. Des femmes comme l'épouse du consul Stanfford Blankley, en mission à Alger entre 1806 et 1812, et la peintre Barbara Leight Smith ont également fait découvrir Alger à leurs compatriotes. Mariée à un médecin français, Mme Smith avait une maison sur le site actuel de l'ambassade des Etats-Unis. De sa vie dans la capitale subsistent des aquarelles retraçant des paysages colorés et des scènes de marché. Comme elle, de nombreux Anglais s'installeront à Alger.
À l'orée du XXe siècle, une colonie britannique y prend racine. Une église anglicane est construite à l'emplacement actuel de la Grande-Poste. Selon M. Bendib, les Anglais qui étaient issus de la haute aristocratie vivaient dans leur propre monde. Ils avaient leur club, leur banque, leur pharmacien, leurs médecins, deux gazettes mondaines et une épicerie fine qui les pourvoyait de produits de leur pays. L'Algérie de cette époque avait inspiré des écrivains anglais qui ont poussé leurs pérégrinations dans le pays profond. En 1904, Robert Hichens publiait The Garden Of Allah, une fiction qui avait eu un succès retentissant et dont la trame se déroulait à Biskra. 38 ans plus tard, le 8 novembre 1942, les troupes britanniques débarquaient sur la plage de Surcouf, à l'est d'Alger. En juin de la même année, le Premier ministre Winston Churchill se rendait à son tour à Alger pour préparer avec les alliés la libération de l'Europe de l'occupation nazie. Le roi Georges VI fait également un déplacement dans la capitale pour soutenir ses soldats. Il aura fallu attendre 1980 pour qu'une autre tête couronnée, la reine Elizabeth II, visite l'Algérie indépendante. Elle s'y rendra en bateau comme ses ancêtres.


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